Contenu du sommaire : Varia

Revue Cahiers d'économie politique Mir@bel
Numéro no 50, printemps 2006
Titre du numéro Varia
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Hobbes et le pouvoir - Pierre Dockès p. 7-25 accès libre avec résumé
    Le pouvoir est au centre du dispositif analytique de Hobbes. Il le définit comme une capacité présente d'obtenir un bien apparent dans le futur et l'analyse d'un point de vue nominaliste comme pouvoir d'un homme sur un autre homme. Hobbes montre que les rendements du pouvoir sont croissants, que la recherche du pouvoir est sans limites, si ce n'est la mort et que c'est pour tenter de la repousser que les hommes le recherchent. Il y a diverses sortes de pouvoir, mais le plus grand est de constituer autour de soi une coalition d'hommes dotés de pouvoirs, une Union. Comment la constituer ? Hobbes se pose la question d'un marché du pouvoir. Cependant, si on accroît son pouvoir en achetant le pouvoir d'autres hommes, on le renforce également en se soumettant à un homme de pouvoir. Dès lors, on comprend pourquoi les hommes se soumettent : ils sont gagnants en pouvoir.
  • Par delà la notion de rationalité, l'économie comme science de l'esprit - Patrick Mardellat p. 27-58 accès libre avec résumé
    La centralité de la notion de rationalité dans la science économique en fait une porte d'accès privilégiée. Elle est l'enjeu d'une partie importante des efforts de reconstruction de la science économique. La tentative d'enrichissement de la notion de rationalité instrumentale par celle de rationalité cognitive, le soi-disant "tournant cognitif", est l'une des plus remarquables dans les développements récents de la théorie. L'article montre que ses développements doivent se comprendre à partir des choix épistémiques walrassiens qu'ils ne parviennent pas à dépasser. Il convient d'aller au-delà et de renouer avec une conception herméneutique de l'économie comme science de l'esprit, dans le sillage de la connexion austro-wébérienne.
  • Mathématiques et économie dans la détermination du “salaire naturel” de J.H. von Thünen - Paola Tubaro p. 59-85 accès libre avec résumé
    L'article présente la théorie de la répartition du revenu de Johann Heinrich von Thünen (1850), en exposant les hypothèses, les objectifs et les implications des quatre démonstrations mathématiques qu'il propose pour justifier sa solution (la célèbre formule du "salaire naturel" ). Celle-ci est interprétée comme l'issue de l'effort de l'auteur de mettre au point un schéma général d'optimisation individuelle à l'aide du calcul différentiel, et de comprendre comment des résultats sociaux découlent de la recherche du maximum de chacun. Sur cette base, l'influence des mathématiques sur la construction de la théorie économique de Thünen est mise en relief.
  • Information et allocation efficace des ressources dans une économie décentralisée : Organisation des marchés chez Turgot et Gustave de Molinari - Rabah Benkemoune p. 87-101 accès libre avec résumé
    Cet article traite de l'influence de Turgot sur Molinari dans l'étude de l'allocation efficace des ressources dans une économie de marchés décentralisés. Reprenant les travaux de Turgot sur l'organisation spatiale des marchés des grains comme solution au problème de l'information spatiale, Molinari approfondit le discours sur l'allocation efficace des ressources productives. Ses apports consistent dans une extension de l'analyse de Turgot à l'ensemble des marchandises (notamment au travail) et dans l'articulation entre l'organisation spatiale des marchés et le bon fonctionnement du processus de gravitation des prix qui permet l'allocation efficace des ressources entre les divers emplois.
  • La théorie du rationnement du crédit a-t-elle négligé Anne Robert Jacques Turgot ? - Sylvie Cieply, Nicolas Le Pape p. 103-121 accès libre avec résumé
    Cet article établit des rapprochements entre l'analyse par Turgot du marché du prêt d'argent et la théorie du rationnement du crédit. Turgot, dans sa critique des lois sur l'usure, a souligné les conséquences néfastes des rigidités nominales sur le marché du crédit, argument central de la théorie du rationnement du crédit de déséquilibre. Sur cette question, apparaît l'antériorité de l'apport de Turgot relativement à Smith qui est pourtant reconnu comme ayant le premier introduit cet argumentaire. La modernité de Turgot est également mise en exergue puisqu'il prend en compte des causes endogènes au marché du crédit pour expliquer les rationnements.
  • Spécialisation individuelle et division sociale du travail : Une lecture dynamique d'A. Smith, A. Marshall et A. Young - Yong He, Olivier Boissin p. 123-135 accès libre avec résumé
    Smith a considéré la spécialisation individuelle comme une conséquence négative à subir en matière de développement humain. Cette approche a été reprise par le courant marxiste autour du thème de l'aliénation. Pour Marshall au contraire, la mécanisation de l'industrie permet progressivement une réduction du degré de spécialisation individuelle. Pour Young, l'expansion des systèmes mécanisés est lui-même un processus de division du travail entre industries et elle est devenue la principale source des rendements croissants. Suivant cette approche, la division sociale du travail, contrairement à l'idée de Smith et de Marx, permet de sortir du déterminisme de l'aliénation.
  • Spécialisation individuelle et division sociale du travail : une lecture dynamique d'A Smith, A. Marshall et A. Young - Yong He, Olivier Boissin p. 124-135 accès libre avec résumé
    Smith a considéré la spécialisation individuelle comme une conséquence négative à subir en matière de développement humain. Cette approche a été reprise par le courant marxiste au-tour du thème de l'aliénation. Pour Marshall au contraire, la mécanisation de l'industrie permet progressivement une réduction du degré de spécialisation individuelle. Pour Young, l'expansion des systèmes mécanisés est lui-même un processus de division du travail entre industries et elle est devenue la principale source des rendements croissants. Suivant cette approche, la division sociale du travail, contrairement à l'idée de Smith et de Marx, permet de sortir du déterminisme de l'aliénation.
  • Ordre lexicographique, besoins et préférences dans l'?uvre de Georgescu-Roegen - Hubert Stahn p. 137-154 accès libre avec résumé
    Dans son article "Choice, Expectation and Measurability", Nicholas Goergescu-Roegen mène une attaque en règle contre la théorie de l'utilité en rejetant l'un de ses principe fondateurs : l'axiome d'Archimède. Son argumentaire s'appuie pour l'essentiel sur la notion d'ordre lexicographique. Mais une fois son attaque menée, il n'a pas cherché à refonder la théorie des préférences en autorisant ce type de structure d'ordre. L'objectif de ce travail est de reprendre l'argumentaire de Georgescu Roegen à l'encontre de la théorie de l'utilité afin non seulement de comprendre pourquoi il n'a pas su tirer parti de la littérature mathématique sur les structures ordonnées mais aussi de voir où l'aurait mené l'utilisation de cette technique.
  • Aporie de Diodore et formalisation de l'incertitude - André Lapied p. 155-164 accès libre avec résumé
    Le Dominateur de Diodore Kronos donne un ensemble de prémisses contradictoires, l'une d'entre elles correspondant à un principe d'incertitude. Il conclue ainsi à une certaine forme de nécessité. L'objet de cet article est d'examiner si le cadre utilisé pour décrire l'incertitude dans la théorie économique est soumis à l'aporie de Diodore, si les hypothèses retenues en économie de l'incertain correspondent aux prémisses contradictoires. Cette question dépasse le contexte économique car elle touche à la théorie des probabilités. Pour cela, nous reprendrons l'écriture du Dominateur en logique des modalités et en donnons une démonstration directe. Nous exposons ensuite une modélisation qui permet de rapprocher les modalités du formalisme traditionnel de l'incertitude et réécrivons ainsi les prémisses de Diodore. Il est alors possible de retrouver l'aporie dans une version probabiliste et de conclure sur une éventuelle contradiction dans cette approche.
  • Les monnaies de la république. Un retour sur les idées monétaires de Jean Bodin - Jérôme Blanc p. 165-189 accès libre avec résumé
    Les écrits monétaires de Bodin portent principalement sur le rapport des monnaies à la souveraineté. Bodin cherche à concevoir un système de monnaies à l'épreuve des contrefaçons, altérations et dégradations. Après avoir exposé sa conception de la monnaie et de la fausse monnaie, on expose la façon dont Bodin cherche à contraindre l'exercice de la souveraineté monétaire : en soumettant la manipulation des monnaies non à la loi mais au contrat, en construisant un système de monnaies idéal et en définitive en définissant une contrainte internationale. La souveraineté monétaire, absolue dans son principe, apparaît ainsi contrainte dans son exercice.
  • Débats : L'histoire de la pensée et la méthodologie économique dans les nouveaux cursus européens : expériences comparées

  • Notes bibliographiques