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Cet article rappelle les ambitions et les enjeux théoriques qui ont conduit Sen à penser une nouvelle conception de l'avantage individuel et des évaluations sociales. Souvent perçue comme relevant de la philosophie morale, l'approche par les capabilités (AC) apparaît comme l'œuvre d'un théoricien du choix social dont l'éclectisme des recherches a permis d'aboutir à une approche du choix social plus ouverte et moins mécanique que celle proposée par Arrow en 1950. Grâce à une concentration nouvelle sur l'espace des potentiels et des capacités individuels et un glissement essentiel du rationnel vers le raisonnable, l'AC offre un cadre renouvelé pour l'économie normative.Classification du JEL : B 310

Notre analyse propose d'expliquer les conceptions de Smith et de Condorcet relatives à l'instruction publique à l'aune de leur adhésion commune aux préceptes de ce que l'on nommera le « Libéralisme de la liberté ». Fondé sur la primauté donnée au respect des droits naturels, ce libéralisme rend nécessaire l'action de la puissance publique en matière d'instruction afin de garantir la jouissance des droits naturels et de limiter les effets pervers de la division du travail. Nous montrons que les prérogatives de l'État en matière d'instruction varient profondément entre les deux auteurs, nous amenant à nous interroger quant à l'existence de traditions différentes au sein du « Libéralisme de la liberté ».Classification du JEL : B12, B15, B31

Le contrat de travail institue la subordination du salarié à l'employeur. Depuis Simon (1951), cette subordination est assimilée à l'autorité, définie comme la possibilité pour l'employeur de différer le choix des tâches du salarié. Récusant cette assimilation, cet article interprète le modèle de Simon à partir de la théorie des options financières, et montre que le « contrat de travail » selon Simon est un contrat de vente renégociable, analogue à la détention d'un portefeuille d'options d'achat sur les services offerts par le vendeur. Il ne formalise donc pas la subordination spécifique à la réalité du contrat de travail.Classification du JEL : D86, K31, G12, J41

Que veut-on dire lorsqu'on parle aujourd'hui de valeur de travail ? Une libre réflexion de philosophie économique sur la notion de valeur et sur sa famille – valeur absolue, valeur relative, valeur d'usage, valeur d'échange, évaluation, valorisation, etc. tente d'apporter ici une réponse. Avec, pour exemple privilégié, la doctrine de Marx sur le travail dans le capitalisme et dans la société communiste.Classification du JEL : A13, B0, 12, 14, J20.

Cet article est une présentation critique du courant du réalisme critique en économie. Principalement issu des travaux de Tony Lawson, le réalisme critique peut être décomposé en deux moments : l'élaboration d'une critique ontologique de la théorie économique standard et le développement d'une ontologie sociale. Après avoir été présentés, ces deux aspects sont soumis à une analyse critique. Si la critique de la théorie standard pose problème, on montre toutefois que l'ontologie sociale du réalisme critique peut constituer un support d'importance pour tous les travaux s'inscrivant dans une perspective institutionnaliste.Classification du JEL : B15, B41

Cet article présente une alternative aux interprétations proposées par Sraffa et ses commentateurs à propos de la recherche menée par Ricardo d'une « mesure invariable de la valeur ». Il montre que Ricardo a reconnu deux causes de changement des valeurs relatives des biens : tout d'abord le changement de la part du travail dans les biens et ensuite les changements de répartition des revenus. Cependant, il a considéré le premier changement comme le seul véritable et le second uniquement comme un changement « apparent ». Cet article développe l'idée que Ricardo pensait que les changements « apparents » étaient seulement causés par la nature arbitraire du numéraire et qu'ils disparaîtraient si les biens étaient évalués selon une « mesure invariable de la valeur ».