Contenu du sommaire
Revue | Etudes anglaises |
---|---|
Numéro | Tome 55, octobre-décembre 2002 |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Articles
- « Seeming parted » (III, ii : 209) : la vision double dans A Midsummer Night's Dream - Pierre Iselin p. 387-397 Comédie de la vision pervertie, et de la vision autoritaire, A Midsummer Night's Dream met en scène le regard de manière complexe. Dans une sorte de stéréoscopie, elle offre deux images perçues simultanément, et de sens contraire, soit par le jeu des connotations, de l'intertexte, du doublage des rôles, ou de la stricte surimposition des spectacles. On verra comment l'idée de la camera obscura peut aider à construire une perspective qui illustre cette complexité, et comment la logique de la berceuse peut rendre compte des tentations cauchemardesques de la pièce.
- The Mill on the Floss : seuils et limites de la fiction - Alain Jumeau p. 398-407 Cet article ne se concentre pas sur le c?ur du roman le plus personnel de George Eliot, mais sur ce qui est à la marge, au seuil et aux limites : le titre et l'épigraphe, à la lumière de l'étude de Genette, et aussi l'introduction et la conclusion, dans le prolongement d'une page inspirante que Barbara Hardy consacre au roman dans un article général de 1987.
- Lire The Sound and the Fury : la part de l'indécidable - André Bleikasten p. 408-417 The Sound and the Fury bouscule nos habitudes de lecture. Ses monologues intérieurs se défont dans un obscur « vouloir-dire » ; les agents et les conditions de leur énonciation sont des plus improbables. Benjy est un locuteur aphasique, Quentin un locuteur mort ou mourant. Dans ce roman, personne n'est maître de son discours et l'écriture ne sait que nommer l'absence et porter le deuil. Mais vers la fin, un sermon pascal dans une église noire nous fait entendre par-delà le bruit et la fureur la voix sans nom ni figure du mythe.
- « Perspicuous Opacity » : les écritures palimpsestes d'Elizabeth Bishop - Antoine Cazé p. 418-434 Cet article analyse ce qu'on pourrait appeler un « trope de la dissimulation » comme mode privilégié de l'écriture poétique d'Elizabeth Bishop. Au revers de sa tentative en apparence superficielle pour décrire le réel, Bishop laisse en effet transparaître la douloureuse négociation entre expression et répression qui la caractérise. Lus dans la demi-lumière qui bien souvent les baigne ? dans laquelle on verra ici une métaphore du détour et de l'oblique ?, les poèmes deviennent autant de palimpsestes où la réflexion métapoétique affleure, faisant du texte un espace double, à la fois signe et objet.
- Cet obscur objet du désir : la transgression dans The God of Small Things - Émilienne Baneth-Nouailhetas p. 435-443 La transgression est l'axe central autour duquel se construit le récit dans The God of Small Things. En l'absence ? délibérée ? d'une stricte définition du terme, la narration multiplie les connexions entre transgressions de différentes natures et différents niveaux, provoquant ainsi une indifférenciation entre règlement et interdit, loi sociale et loi morale. Mais la multiplication des niveaux de sens aboutit à un étrange brouillage des enjeux idéologiques du récit, et crée un flou ambigu qui diminue ? entre autres ? l'impact de la critique portée contre le système des castes.
- Emerson and the West: the metamorphoses of the ?great and crescive self?? - Yves Carlet p. 444-455 Cet article tente de suivre les divers avatars d'un motif récurrent, mais difficilement repérable dans l'?uvre d'Emerson : ce qu'Edwin Fussell a appelé la « frontière métaphorique », depuis sa célébration du Moi expansif (en particulier dans l'essai « Circles ») jusqu'à sa fascination croissante pour l'Ouest comme fondement de la puissance américaine, à partir de la conférence sur « The Young American ». Il essaie de montrer, au-delà des retournements et des contradictions, qu'une comparaison entre les diverses occurrences de ce motif fait apparaître, une certaine continuité, inséparable de la perception qu'Emerson avait de lui-même en tant qu'homme de l'Est.
- The special relationship 1945-1990: myth or reality? - Michael Parsons p. 456-471 La « relation spéciale » entre le Royaume-Uni et les États-Unis d'Amérique est dans une large mesure intangible et inquantifiable. Elle peut à l'occasion être invisible. Il n'est donc pas facile d'en donner une définition précise, ni de distinguer clairement entre la part de mythe et la part de réalité. La plupart des descriptions ou des définitions de cette « relation spéciale » mettent en avant le domaine des sentiments, rappelant que les deux pays partagent une même langue et des valeurs communes, ainsi que le domaine de coopération « fonctionnelle » en matière de défense, de renseignement et d'interactions entre les élites chargées de l'élaboration et de la mise en ?uvre de la politique étrangère. Il ressort que les liens « sentimentaux » entre le Royaume-Uni et les États-Unis existent incontestablement même s'ils sont difficiles à identifier et à mesurer, et que les domaines de collaboration « fonctionnelle » étayent l'hypothèse selon laquelle la « relation spéciale » constituait une réalité pendant la période étudiée.
- Qualitative determination in literary texts: a linguistic approach - Hélène Chuquet p. 472-484 Il s'agit de montrer, à travers l'étude de quatre courts extraits littéraires, en quoi l'analyse des choix opérés dans le système linguistique de détermination et de qualification du groupe nominal permet de rendre compte de certains effets stylistiques. Deux domaines ont été retenus pour la démonstration : d'une part les structures de qualification adjectivale et de comparaison dans leur rapport à la construction du point de vue ; d'autre part l'interaction entre structure et détermination du groupe nominal et interprétation métaphorique.
- « Seeming parted » (III, ii : 209) : la vision double dans A Midsummer Night's Dream - Pierre Iselin p. 387-397
Comptes rendus
- Comptes rendus - p. 485-497
Revue des revues
- Revue des revues - p. 498-507
Chronique
- Chronique - p. 508-510
- Nomination d'André Crépin à l'Académie des Inscriptions et Belles Lettres - Pascal Aquien p. 511