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Revue Etudes anglaises Mir@bel
Numéro Volume 59, juillet-septembre 2006
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Introduction - Agnès Derail-Imbert, Jean-Jacques Lecercle p. 259-262 accès libre
  • Articles

    • A Dim and Undetermined Sense of Unknown Modes of Being : Wordsworth, The Prelude and the Beginnings of Modernity - Andrew Gibson p. 263-278 accès libre avec résumé
      Cet essai défend l'idée qu'avec la Révolution française, Wordsworth est l'un des grands exemples inauguraux de la modernité, et avec le dernier Kant, l'un de ses plus grands représentants. On entend ici par modernité un phénomène intermittent, un événement qui ne se produit que rarement, de temps à autre. Wordsworth est le premier, en littérature, en particulier dans Le Prélude, à diagnostiquer magistralement une modernité caractérisée par des séries répétitives qui affectent d'interruption un monde inerte. Cependant, tout en affirmant ce qu'il diagnostique, il y s'oppose. S'il organise peu à peu Le Prélude pour la défense d'une position anti-moderne, il ne peut complètement éradiquer la modernité à laquelle pourtant il tente de résister.
    • Le supplément et la perte, ou le recyclage manqué (Thomas Hardy, « An Imaginative Woman ») - André Topia p. 279-291 accès libre avec résumé
      Ce qui pense dans l'écriture de la nouvelle de Thomas Hardy « An Imaginative Woman » pourrait être assimilé à la conversion d'un système dans un autre. Le premier système est la tension entre deux conceptions de la trace : la trace-supplément par addition venue s'accumuler avec le temps et la trace-usure par soustraction comme reste d'un effacement. Tout le malentendu de Mrs Marchmill va être de se fixer sur le premier modèle sans voir le second, qui la rattrapera à la fin. Mais ce premier système en dissimule en fait un autre, qui est un mécanisme assimilable à une transaction économique, une négociation du désir et de la jouissance. La médiation manquée par Mrs Marchmill renvoie en fait à une véritable stratégie de recyclage économique, où l'artistique est dévoyé par le sentimental et aboutit à une pure consommation.
    • De Jane Austen au Manifeste communiste : Sylvia Townsend Warner et la Révolution de 1848 - Jean-Jacques Lecercle p. 292-303 accès libre avec résumé
      Que peut-on entendre par l'énoncé : « la littérature pense » ? On essaiera de donner un contenu à cette formule en analysant un roman communiste des années trente, Summer Will Show de Sylvia Townsend Warner. Sous la forme de quatre réponses à la question « en quoi la littérature pense-t-elle ? » La première réponse suggère que la littérature pense la société en tant que c'est une société de classes qui doit ou va être révolutionnée. La seconde suggère que ce que la littérature pense, c'est la conscience, l'objet du roman étant la description d'une prise de conscience. La troisième réponse est que la littérature pense le langage, et que le roman est le lieu d'un mouvement stylistique. Enfin, la quatrième réponse est que la littérature pense la lutte des classes, en l'occurrence, puisque ce roman est un roman historique dont l'action se passe à Paris en 1848, qu'elle pense La Lutte des classes en France, de Karl Marx.
    • La philosophie à la plage - Agnès Derail-Imbert p. 304-318 accès libre avec résumé
      Thoreau raconte dans Cape Cod comment il est venu au cap poussé par le désir d'approcher l'océan inconnu. Rompant avec les analogies émersoniennes, la pensée dans Cape Cod ne cherche pas dans la nature le reflet ou le symbole de l'esprit : ce qu'on peut écrire sur la nature n'appartient qu'à la culture des hommes. Sur le rivage, parmi les ruines des ?uvres et des corps vomis par la mer, affrontée à un dehors dont elle ne peut faire sens, la pensée constate sa défaite et consent à faire ?uvre de ces fragments. Renonçant alors à traquer son image dans la nature, elle trace librement ses figures littérales et s'abandonne sur le littoral au contact de ce qui l'excède.
    • Henry James : perspective et géométrie - David Lapoujade p. 319-328 accès libre avec résumé
      Il s'agit, à travers cette analyse, de montrer comment les romans de James obéissent à des règles de composition comparables à celles de la géométrie projective. On ne saurait limiter le perspectivisme de James à la question de la « focalisation » comme le fait la narratologie structurale. Dès lors, l'ensemble de l'?uvre de James s'anime d'un mouvement logique selon des jeux de projection, de dédoublement, de métamorphoses propres à cette géométrie « perspectiviste ». Les personnages sont soumis à des rotations, des torsions qui témoignent d'une véritable physique géométrique. En définitive, ne peut-on pas supposer que l'?uvre de James compose une vaste combinatoire où les récits se répondent les uns aux autres selon la métamorphose continue de certains thèmes centraux ?
    • Transcoherence and Deletion: the mesostic writings of John Cage - Steve McCaffery p. 329-340 accès libre avec résumé
      Les mésostiches de John Cage soulèvent un problème d'interprétation: comment un lecteur s'accommode-t-il de la transformation d'un texte-source lorsque les procédures de traitement aboutissent à des expressions incohérentes n'offrant qu'un minimum de gratification sémantique ? La plupart des critiques s'intéressant aux mésostiches de Cage à partir de Finnegans Wake s'attachent aux sens seconds que produit la méthode aléatoire systématique de Cage. En élaborant le concept de transcohérence qui impose un ordre à la dissonance cognitive textuelle sans jamais totalement la réguler, cet essai tente de penser le paradoxe que constitue la cohérence au sein même de l'incohérence.
    • Writing (as) (and) thinking : Charles Bernstein's Work in Language - Hélène Aji p. 341-355 accès libre avec résumé
      Partant de la tension existant entre poésie et philosophie, cet article analyse comment la poétique de Charles Bernstein, Language Poet américain, redéfinit les domaines de ces deux modes de discours et démontre qu'ils ont en commun un medium, un terrain et des enjeux. Quand il efface les différences entre les genres et interroge les choix stylistiques, Bernstein se révèle non tant comme poète de la grammaire ou mécanicien de la syntaxe que comme « technicien de l'humain ».
  • Comptes rendus

  • Notes de lecture

  • Revue des revues

  • In memoriam Sylvère Monod