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Revue | Négociations |
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Numéro | no 8, juillet 2007 |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Dossier : « Négociations, reconnaissance et identités »
- Identités, reconnaissance et négociations : quelques coordonnées pour des débats majeurs en théorie de la négociation - Christian Thuderoz p. 5-10
- Avant les intérêts : la reconstruction identitaire. Quelques remarques à propos des négociations entre dominants et dominés - Lavinia Hall, Charles Heckscher, Ch. Thdz p. 11-31
- Reconnaissance et dialogue. Émergence d'un nouveau champ d'études et de pratiques - James Tully, Solange Debrat, Ch. Thdz p. 33-54 Le champ d'études comprenant théorie et pratique des luttes pour la reconnaissance s'est développé au cours des cinquante dernières années dans une relative indépendance par rapport au champ de la démocratie délibérative et agonistique. Au cours des dix dernières années, ces deux champs ont fusionné. Les tribunaux, législatures, ministères et armées rivales, tout autour du monde, ont souvent laissé la gestion des conflits de reconnaissance aux soins de diverses institutions pratiques de négociation et dialogue. Le résultat fut l'émergence d'un nouveau champ, hybride : « reconnaissance et dialogue ». Cet article propose un examen critique de cette émergence et des forces et faiblesses de ce nouveau champ, et examine ses implications politiques et légales.
- Autochtones et non-autochtones dans la négociation de nouveaux traités : enjeux et problèmes d'une politique de la reconnaissance - Dominique Leydet p. 55-71 L'objectif de cet article est de proposer quelques éléments d'évaluation du processus canadien d'établissement de traités comme politique de la reconnaissance. Dans la première section, j'explique les raisons pour lesquelles le gouvernement fédéral et les grandes associations autochtones ont considéré la négociation de traités comme la principale voie pouvant mener à une entente sur l'autonomie gouvernementale des premières nations. Dans la seconde section, je m'intéresse aux négociations en cours entre le gouvernement fédéral, le gouvernement du Québec et les nations innues afin de mettre en évidence certaines limites de cette politique. Dans la dernière section, je propose trois conditions que devrait satisfaire tout processus de négociation pour permettre le développement sur le terrain d'un véritable « multilogue » préservant la justice et assurant une plus grande légitimité de ses résultats.
- Réduire la dissonance identitaire dans les interactions avec autrui. Peut-on être chômeur et militant à la fois ? - Didier Demazière p. 73-89 Pour étudier la construction des identités, les sociologues ont souvent adopté des perspectives narratives articulées à des méthodes biographiques. Cet article explore une piste complémentaire, fondée sur l'analyse d'interactions et guidée par une perspective dialogique. Ce déplacement est nécessaire pour prendre au sérieux, sur les plans théorique et méthodologique, la conceptualisation en termes de négociation identitaire. L'analyse s'appuie sur un cas de dissonance identitaire, dans lequel des individus combinent des activités considérées d'un point de vue normatif comme incompatibles : des chômeurs soumis à l'obligation de recherche d'emploi, et engagés parallèlement dans des activités militantes. Les interactions avec autrui font alors émerger des conflits de valeurs ou de légitimité, et sont orientées vers la réduction de la dissonance identitaire. Quatre configurations relationnelles sont distinguées, selon que le chômeur est placé face à un autrui professionnel qui représente une institution, face à un autrui proche qui appartient à son entourage familier, face à un autrui semblable à lui qui est engagé dans les mêmes activités, face à un autrui généralisé qui est lointain et à distance. Les observations montrent que la construction des identités est composée d'épreuves, traversées de manière répétée par les individus. Ces épreuves sont réglées par des normes plus ou moins contraignantes, et elles sont aussi le siège de négociations, variables, qui participent aux processus continus et contradictoires de construction des identités.
- Négociation et identité : implications pour la théorie de la négociation - Daniel Druckman, Joëlle Cuillerier, Ch. Thdz p. 91-102 Dans cet article, la littérature sur les identités sociales en théorie de la négociation est discutée selon trois dimensions. La première se réfère au processus dynamique de la négociation identitaire. Lorsque le processus de négociation des intérêts divergents est influencé par les identités des parties, celles-ci sont à leur tour modelées par la façon dont ce processus est conduit. Une seconde dimension fait référence à la durabilité des identités, ce qui a des conséquences sur la souplesse des négociateurs. Une dernière dimension concerne la diffusion des identités dans une population donnée ; ce qui influence : la crédibilité des engagements en négociation, le rôle joué par les politiques nationales lors de négociations internationales et la volonté des représentants nationaux d'entrer dans des accords régionaux ou globaux. Ces dimensions sont ensuite mobilisées dans un cadre de recherche comparative sur les identités nationales, à partir de quatre pays nord-africains.
Varia
- Les mutations de la négociation collective. Le cas de la France - Pierre-Eric Tixier p. 103-119
- Formation et développement des accords environnementaux internationaux : les effets de leadership - Pierre Courtois, Tarik Tazdaït p. 121-137 Nous nous proposons dans cet article de déterminer les variables explicatives de la formation d'accords environnementaux internationaux. A travers l'analyse de deux études de cas relatives aux négociations sur les pollutions transfrontières et sur la couche d'ozone, nous analysons les positions des acteurs en jeu, l'exercice d'influence, et le rôle de la science et des institutions en charge des négociations. Il est ainsi montré que l'avènement d'un accord coordonné peut être le résultat de l'action d'un pays (ou d'une petite coalition de pays). De même, profitant du contexte d'incertitude, un pays (ou une petite coalition de pays) peut être amené à adopter une politique unilatérale de manière à faire pression sur ses partenaires pour qu'ils en fassent autant. Il ressort également que, selon l'intérêt des pays, la science peut être utilisée aussi bien pour légitimer une position pro-coordination qu'une position de défection. Enfin, on constate que le rôle joué par le directeur exécutif de Conférence peut lui aussi être déterminant.
Bonnes feuilles
- « Négociation ». Notice pour l'International Encyclopedia of Social Sciences, 1968 - Fred Charles Iklé, Ch. Thdz p. 139-147
Pédagogie / Formation
- Pédagogie par des concours de négociation commerciale : le concours « Les Négociales » - Lionel Bobot p. 149-162 L'enseignement en négociation a suivi des voies diverses, dont les jeux de négociations expérimentaux constituent un instrument privilégié. L'utilisation de concours tels que « les Négociales », basés sur le principe des « sketches de mise en situation » apporte une meilleure évaluation des résultats des simulations et une vision pratique de la négociation par le témoignage de professionnels. Cependant ce type de concours est particulièrement exposé au reproche de manque de liaison entre théorie et pratique. D'autre part, l'évaluation et le témoignage de professionnels qui viennent en tant que « modèle » posent deux problèmes : l'un lié au champ de négociation, l'autre à la capacité d'identification des apprenants. C'est pourquoi, ce type de concours est utile mais il doit le plus souvent être utilisé comme un complément d'un enseignement de négociation et non pas s'y substituer.
- Pédagogie par des concours de négociation commerciale : le concours « Les Négociales » - Lionel Bobot p. 149-162
Notes de lecture / Relectures
- Notes de lecture / Relectures - p. 163-179