Contenu du sommaire : Défis d'un doublement de l'aide
Revue | Revue d'économie du développement |
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Numéro | volume 20, no 2, juin 2006 |
Titre du numéro | Défis d'un doublement de l'aide |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Avant-propos - p. 5-6
- Comment évaluer les besoins d'aide ? Réponse : ne posez pas la question - William Easterly p. 7-26 Le débat actuel sur l'aide étrangère est principalement fondé sur l'hypothèse que les pays les moins avancés sont pris dans une trappe à pauvreté. Celle-ci est habituellement expliquée par des phénomènes d'inadéquation des taux d'épargne et de rendements croissants des investissements. Dans ce cadre, l'aide extérieure est présentée comme un moyen de sortir de cette trappe. Quelle place ce raisonnement laisse-t-il à d'autres explications de la faible croissance des pays les plus pauvres, telles qu'un environnement institutionnel inadéquat ? L'analyse empirique suggère que les pays pauvres croissent moins vite que les pays riches uniquement à des périodes précises (en particulier les plus récentes). Durant ces périodes, la mauvaise gouvernance, plutôt que les mécanismes habituels de trappe à pauvreté, apparaît comme le principal déterminant de la faible croissance, ce qui n'est pas sans implication quant au rôle de l'aide extérieure.
- Comment évaluer les besoins d'aide ? Réponse : ne posez pas la question. Commentaires - Giovanni Andrea Cornia p. 27-34
- Comment évaluer les besoins d'aide ? Réponse : ne posez pas la question. Commentaires - John Burton p. 35-41
- Capacité d'absorption et contraintes de décaissement - Jakob Svensson p. 43-68 Comment expliquer le comportement des donateurs et des receveurs ? Dans cet article, j'apporte certains éléments de réponse en examinant les problèmes d'incitation des donateurs et des bénéficiaires. Certaines de ces contraintes, telles que la multiplicité des objectifs, les difficultés de mesure des résultats ou de performance, et le manque d'incitation à être performant, sont communes à la plupart des agences publiques, mais se posent avec une acuité particulière pour les organismes d'aide. Plus important, le secteur de l'aide étrangère se distingue par certains traits caractéristiques parmi lesquels la multiplicité des agents (donateurs) et la faiblesse ou la rupture de la boucle informationnelle/de responsabilité entre les bénéficiaires (du pays receveur) d'une part, et les électeurs et décideurs politiques (du pays donateur) d'autre part. Les incitations des agences d'aide influencent également le comportement des bénéficiaires et leur capacité à utiliser l'aide efficacement. Cet article analysera les problèmes d'incitation en matière de décaissement et d'absorption de l'aide, ainsi que leur impact sur l'efficacité de l'aide. Ainsi, cet article soulignera non seulement les difficultés, mais proposera également des recommandations.
- Capacité d'absorption et contraintes de décaissement. Commentaires - Christopher Adam p. 69-75
- Coordination et utilisations des aides - Arne Bigsten p. 77-103 La nature et l'intensité de la coordination entre les donneurs ont évolué au fur et à mesure que les politiques d'aide sont passées de l'aide projet à l'aide programme fortement conditionnée, aux approches sectorielles, aux annulations de dette (initiative PPTE) et aux stratégies de réduction de la pauvreté (DSRP). Cet article analyse les liens entre les formes de coordination et les utilisations de l'aide, selon qu'elle finance, par exemple, l'investissement ou la consommation. Cette question est d'autant plus cruciale que l'aide budgétaire, caractérisée par un fort degré de fongibilité, devient un instrument courant des politiques d'aide. L'article s'interroge également sur les conséquences de la coordination des donneurs pour l'appropriation des politiques de développement par les pays receveurs.
- Coordination et utilisations des aides. Commentaires - Jean-Pierre Cling p. 105-112
- Coordination et utilisations des aides. Commentaires - Michael A. Clemens p. 113-129
- Au-delà de la controverse prêts ou dons : comment utiliser la dette pour le développement ? : Beyond ?Grants versus Loans??: How to Use Debt for Development? - Daniel Cohen, Pierre Jacquet, Helmut Reisen p. 131-158 Cet article se penche sur la controverse prêts ou dons. Il remet en question l'affirmation parfois énoncée que les institutions du développement devraient s'abstenir d'octroyer des prêts et distribuer plutôt l'APD sous forme de dons directs seulement. Il discute des diverses raisons pour lesquelles les pays en développement n'ont pas un plein accès aux marchés internationaux de capitaux au-delà des problèmes traditionnellement invoqués de mauvaises institutions et au-delà des facteurs relevant de leur propre responsabilité. Il existe des défaillances de marchés qui justifient l'APD, et il n'y a pas a priori de supériorité globale des dons comparés aux prêts. Au contraire, nous pensons que les prêts constituent une meilleure solution, à condition qu'ils soient centrés sur le problème clé du maintien de la soutenabilité de la dette. Finalement, et au-delà de la controverse prêts ou dons, l'article se propose de revisiter le paradigme traditionnel de l'APD.
- Prêts ou dons. Commentaires - Marc Raffinot p. 159-165
- Prêts ou dons. Commentaires - Paul Reding p. 167-173