Contenu du sommaire : Intégration des marchés agricoles
Revue | Revue d'économie du développement |
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Numéro | volume 24, no 1, mars 2010 |
Titre du numéro | Intégration des marchés agricoles |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- De la mesure de l'intégration des marchés agricoles dans les pays en développement - Catherine Araujo Bonjean, Jean-Louis Combes p. 5-20
- L'intégration des marchés avec et sans échanges commerciaux directs : le cas de la tomate au Ghana - Rico Ihle, Joseph Amikuzuno, Stephan von Cramon-Taubadel p. 21-46 La théorie de l'équilibre spatial des marchés considère les flux commerciaux comme le moteur de l'intégration des marchés. Les relations entre les prix de cinq principaux marchés de la tomate au Ghana sont mesurées, afin de déterminer si la transmission spatiale des prix dépend uniquement des échanges directs entre les marchés, ou si l'intégration des marchés est conditionnée par d'autres variables. Une base de données originale, comprenant les prix semi-hebdomadaires et des quantités échangées de tomates fraîches, est analysée. Un modèle vectoriel à correction d'erreur et à changement de régime est utilisé et ses résultats sont comparés à ceux d'un modèle linéaire. L'analyse montre que les prix dans les zones productrices nettes du Ghana, Navrongo et Techiman, s'ajustent rapidement aux déséquilibres, tandis que les prix dans les principales zones de consommation présentent rarement une correction d'erreur significative. Les marchés s'avèrent fortement intégrés, et pour certains même au cours de périodes où les marchés n'échangent pas directement. Des échanges d'informations entre producteurs ou des échanges commerciaux indirects entre marchés pourraient expliquer ces résultats. Classification JEL : C32, Q11, Q13, F14Spatial market equilibrium theory views trade flows as the driving force behind market integration. We assess the price linkages between five major tomato markets in Ghana to ascertain whether spatial price transmission depends solely on direct trade between markets, or whether other forces drive market integration. We analyze a unique dataset of the fresh tomato trade consisting of semi-weekly price and trade flow data. A regime-dependent vector error-correction model is proposed and its results are compared with those of a linear model. The analysis reveals that prices in the net producing areas of Ghana (Navrongo and Techiman) adjust quickly to disequilibria, while prices in major consumption areas do not show significant error-correction for the most part. Markets are found to be strongly integrated, partly even in periods without direct trade flows. Information exchange among suppliers or third-market effects offer possible explanations to this finding.
- Choc pétrolier externe et performance des marchés des céréales : le marché du mil au Niger - Claudio Araujo, Catherine Araujo Bonjean, Johny Egg p. 47-70 L'objectif de cet article est de tester l'impact du récent choc pétrolier sur la performance des marchés du mil au Niger. Dans ce pays où les coûts de transport représentent l'essentiel des coûts de commercialisation des céréales, on peut craindre que l'augmentation du coût des carburants entraîne un ralentissement des échanges, l'activité commerciale devenant moins rentable, et aggrave les tensions sur les marchés locaux de céréales. Partant de l'hypothèse d'arbitrage spatial des marchés, l'écart de prix entre deux marchés est modélisé comme une fonction non linéaire des coûts de transaction. Par rapport aux modèles standards, les coûts de transaction et la vitesse de correction des déséquilibres par rapport à la relation de long terme varient en fonction du prix des carburants. Un modèle de panel à seuil est estimé sur un échantillon de 66 paires de marchés, couvrant la période allant de janvier 1990 à octobre 2008. Les résultats montrent une réduction de la vitesse de correction des déséquilibres de prix avec l'augmentation du prix du pétrole. L'hypothèse d'un ralentissement des échanges de céréales lié à l'augmentation du prix du pétrole ne peut donc être rejetée. Classification JEL : C33, C83, O13, O55, Q13This paper aims at testing the impact of the recent oil boom on the performance of grain markets in Niger. In this country transport costs constitute the bulk of trade costs so that the spike in fuel price may negatively affect trade thus leading to shortages and price tensions on local grain markets. Assuming that markets are spatially arbitrated, the price spread between two spatially separated markets is modelled as a non linear function of transaction costs. Compared to standard models, transaction costs and the speed of adjustment to long run equilibrium are allowed to vary with the fuel price. A threshold panel model is estimated on a sample of 66 market pairs covering the period January 1990-October 2008. Results show that the adjustment speed of prices reduces when fuel price increases. As a consequence the hypothesis of a slow down in grain trade following the oil boom cannot be rejected.
- Chocs pluviométriques, marchés et crises alimentaires : l'effet de la sécheresse sur les marchés céréaliers au Niger - Jenny C. Aker p. 71-108 Comment les marchés céréaliers répondent-ils à une pluviométrie extrême en Afrique de l'Ouest ? Ce papier analyse l'effet des conditions climatiques sur la performance du marché céréalier au Niger, un pays affecté par les sécheresses, les mauvaises récoltes et les famines depuis les années 1930. À partir d'une base de données qui combine l'information sur la pluviométrie, la production agricole, les prix et les coûts de transaction, j'exploite la variabilité de la pluviométrie pour estimer l'impact de la sécheresse sur la performance du marché céréalier entre 1996 et 2006. Je trouve que la sécheresse réduit la dispersion spatiale des prix ce qui suggère que les marchés sont mieux intégrés durant les années de sécheresse. Cet impact est d'autant plus grand que le nombre de marchés affectés par la sécheresse est important. Je mets ensuite en évidence le lien entre la sécheresse et la crise alimentaire de 2005 au Niger. Les résultats suggèrent que les systèmes d'alerte précoce en Afrique de l'Ouest devraient se focaliser sur les effets spatiaux de la sécheresse au niveau sous-régional et sur le suivi des prix sur des marchés clés pour la prévision. Classification JEL : O1, O15, Q1, Q5How do grain markets respond to extreme rainfall in West Africa? This paper examines the effect of weather on grain market performance in Niger, a country affected by droughts, crop failures and famines since the 1930s. Using a dataset that combines information on rainfall, agricultural production, prices and transaction costs, I exploit rainfall variation to estimate the impact of drought on grain market performance between 1996 and 2006.I find that drought reduces grain price dispersion across markets, suggesting that market integration is higher during drought years. This impact is stronger as a higher percentage of markets are affected by drought. I then provide suggestive evidence of the link between drought and the 2005 food crisis in Niger. The results suggest that early warning systems in West Africa should focus on the spatial impact of drought at the sub-regional level, as well as monitor prices in key forecasting markets.
- Marges à travers le temps et l'espace : détermination spatiale des prix sur les marchés de produits agricoles en Tanzanie - George Rapsomanikis, Panagiotis Karfakis p. 109-133 Dans les pays en développement, la distance et les coûts de transfert déterminent le prix payé ou reçu par les producteurs. Des marges élevées réduisent l'espace de commercialisation d'un produit, écartant ainsi des régions et des ménages des signaux de prix. Ce manque d'information sur les prix peut conduire à un équilibre inefficace. Cet article se base sur deux approches pour analyser les relations spatiales entre les prix et les marges en Tanzanie. Un modèle de cointégration avec seuil permet d'évaluer le degré d'intégration des marchés régionaux, mais aussi d'estimer l'ampleur des coûts de transport et autres coûts de transaction. L'approche basée sur la formation spatiale des prix permet d'identifier les déterminants des marges, en termes de distance, de qualité des infrastructures de transport et de communication. Un modèle de cointégration avec seuil est utilisé pour analyser les relations entre les prix d'un échantillon de marchés tanzaniens bien connectés ou isolés. Un modèle spatial de prix, qui vise à évaluer les déterminants des marges et qui prend compte le pouvoir de marché des commerçants, est estimé à partir de données transversales d'enquêtes conduites auprès de ménages ruraux des régions du Kilimandjaro et du Ruvuma. Bien que le modèle de cointégration suggère une intégration des marchés, le modèle de marché spatial met en évidence un effet de la distance et des infrastructures de transport sur les prix payés aux agriculteurs. Classification JEL : C21, C32, Q12Distance and transfer costs determine the price received or paid by farmers in developing countries. High margins reduce the area over which food is marketed, often insulating regions and households from price signals. This reduction in price information may result in inefficient outcomes. This paper focuses on two approaches analyzing spatial price relationships and margins in Tanzania. Threshold cointegration provides a method for assessing the extent of market integration between different regions, but also for approximating the magnitude of transport and other transaction costs. Spatial pricing focuses on identifying the determinants of margins, in terms of distance, the quality of transport and communication infrastructure. We use threshold cointegration to investigate the relationship between prices in a number of well-connected and remote markets in Tanzania. A spatial price model aiming to assess the determinants of margins, including market power, is applied on a cross section data set based on a representative survey of rural households in the Kilimanjaro and Ruvuma regions. Although, threshold cointegration suggests that regional markets in the country are integrated, the spatial market model provides some support for the effect of distance and transport infrastructure on the prices received by farmers.