Contenu du sommaire : Les lumières américaines
Revue | Revue française d'études américaines |
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Numéro | no 92, mai 2002 |
Titre du numéro | Les lumières américaines |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Introduction : Les Lumières américaines dans l'historiographie contemporaine aux États-Unis : ambivalences et réticences - Nathalie Caron, Naomi Wulf p. 3-21
- Évangélisme et Lumières - Lucia Bergamasco p. 22-46
- French Lumières and American Enlightenment during the Atlantic Revolution - Allan Potofsky p. 47-67 La vision française des Lumières américaines a longtemps mis en évidence les avantages des liens étroits qui existaient entre les deux nations. En 1790, la mort de Benjamin Franklin, homme représentatif de l'avant-garde des Lumières, cristallisa la transformation radicale d'un discours d'intérêt national. Huit ans plus tard, La Rochefoucauld-Liancourt tire la conclusion pessimiste selon laquelle les Lumières américaines auraient échoué et souligne les travers commerciaux d'une nation privée de l'existence d'une « société ». Le rêve d'une solidarité atlantique entre Français et Américains se révéla impossible en raison du contexte différent de l'histoire des deux jeunes Républiques.
- Joel Barlow, de Redding (1754) à Zarnowiec (1812) : rêves cosmopolitiques et cauchemars tyranniques d'un Américain de bonne volonté - Élise Marienstras p. 68-85
- Un obscur dialogue au siècle des Lumières : Alcuin - Marc Amfreville p. 86-97
- Aphoristic Patriotics: Henry James and the ?Cosmopolite?? - Danièle Katz p. 98-111 Par le biais d'une lecture de la figure jamesienne du « cosmopolite » dans The Portrait of a Lady et dans un article journalistique, « Occasional Paris », cette étude démontrera que c'est la famille et le familier, bien plus que ce qui est étranger, que met en jeu la problématique de l'expatriation chez James. Pour James, le « cosmopolite » est celui qui rencontre une défamiliarisation radicale de tout code symbolique, y compris celui de ses origines, pour devenir un étranger même « chez lui ». Cette exploration des frontières brisées du familier ouvre un champ dans lequel cette étrangeté culturelle s'apparente à celle des fantômes qui hantent les célèbres « ghost stories », comme « The Jolly Corner » ou « The Turn of the Screw ». Ainsi, il se trouve que le célèbre « international theme » et les « ghost stories » font partie tous les deux de la même problématique ' celle d'une altérité subjective originaire.
- On Being and Becoming Isabel Archer : The Architectonic of Jamesian Method - Matthew Guillen p. 112-127 Cet article propose l'idée que The Portrait of a Lady de Henry James, plutôt qu'une représentation de certaines conduites humaines dans des circonstances particulières, est en fait d'abord un moyen pour James de présenter ses observations philosophiques qui ne sont en fait qu'une théorie de la conscience humaine. The Portrait of a Lady, sous cet angle, apparaît plus comme un « portrait de l'artiste » lui-même en tant que responsable de ses créations littéraires. Le plus important n'est pas de rendre de manière « réaliste » les êtres et les événements, mais plutôt de développer une épistémologie dont les principes et les caractéristiques sont ainsi représentés par ses personnages parfois esquissés d'une manière simpliste. La structure de ce roman révèle l'intérêt de James pour la tension entre immobilité et transformation, entre éternité et matérialité, entre être et devenir et c'est dans l'élaboration de son système et non dans la représentation fidèle de la conscience de son héroïne que réside la grandeur de cette oeuvre.