Contenu du sommaire : Qui a peur des nouveaux canons ?
Revue | Revue française d'études américaines |
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Numéro | no 110, décembre 2006 |
Titre du numéro | Qui a peur des nouveaux canons ? |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Introduction - Brigitte Félix, Marie-Claude Perrin-Chenour p. 3-9
- Leçon du canon - Jean-Jacques Lecercle p. 10-22
- In Defense of a Transcultural Curriculum: A Post-Scriptum to the Canon Wars - Yves-Charles Grandjeat p. 23-41 Cet article revient sur les deux décennies où culminèrent, dans les universités américaines, ce qu'on a souvent appelé les « canon wars », opposant de façon caricaturale les défenseurs d'un « canon » littéraire traditionnel, eurocentrique, appelant une évaluation et une lecture strictement esthétiques, aux partisans d'un nouveau programme multiculturel relevant d'une approche liant l'esthétique au culturel et au social. Un rappel historique fait valoir que ce programme multiculturel, loin de favoriser l'éclatement des études littéraires en chapelles vouées au culte du séparatisme et de l'essentialisme ethniques, a eu pour objectif de dépasser les clivages qu'on lui reprochait d'encourager. L'histoire montre que les ?uvres étiquetées ?multi-culturelles' ont finalement servi de support au développement d'une critique proprement transculturelle. Un rapide examen des arguments plaidant en faveur d'une approche purement esthétique permet de réinscrire celle-ci dans le débat idéologique auquel elle entend échapper. A l'inverse, le travail particulier de décentrage esthétique et formel ainsi que la complexité des situations d'énonciation spécifiques au contexte interculturel, permettent d'inscrire les littératures transculturelles d'une part dans une perspective qui, liant littérature et société, en font un outil éducatif privilégié, et, de l'autre, invite justement le type d'analyse littéraire à laquelle on les dit souvent abusivement étrangères.
- Canonical Agon in Post-World War II American Poetry Anthologies - Axel Nesme p. 42-60 Cet article examine les conflits esthétiques et institutionnels qui ont présidé à la formation du canon poétique du dernier demi-siècle. Le privilège de la forme close et du lyrisme personnel continue de s'imposer jusque dans les années 80 où perdure une conception néoromantique de l'écriture. Aux tenants de celle-ci s'opposent poètes et critiques qui privilégient le canon poundien comme axe générateur de la modernité. Cet axe se prolonge dans la pratique des Language Poets et dans les anthologies qui, sous leur impulsion, proposent une nouvelle cartographie du territoire poétique contemporain.
- Ellison avec Barthes : occultation et désoccultation du « canon ethnique » dans Erasure de Percival Everett - Michel Feith p. 61-77
- The Canon as Dialectical Process: A Study of Three Recent Chinese American Narratives - Christine Lorre p. 78-96 La littérature chinoise américaine est en voie de renouveler le canon de la littérature américaine de l'immigration, selon un processus dialectique de formation du canon. Certains aspects-clés du concept de canon dans le contexte culturel américain sont d'abord examinés, puis différents aspects du processus de canonisation de la littérature chinoise américaine sont étudiés à travers trois récits récents, autour de l'idée centrale développée par Charles Altieri du canon comme « idéalisation ».
- An Interview with Maxine Hong Kingston - Nicoleta Alexoae Zagni p. 97-106 Extraits d'un entretien avec la romancière Maxine Hong Kingston, réalisé par téléphone en août 2006, sur son propre travail et sa situation dans le débat autour du canon ethnique.
Point de vue sur ? « Les crimes motivés par la haine »
- Religion, Religious Fanaticism and Hate Crimes in the United States - Mokhtar Ben Barka p. 107-121 À partir d'études de cas, cet article s'attache dans un premier temps à démontrer comment, aux États-Unis, des personnes et des institutions de croyances diverses sont victimes de « crimes motivés par la haine ». Dans un deuxième temps, il s'agit de voir comment le fanatisme religieux et le racisme alimentent la haine et la violence chez certains extrémistes, qui n'hésitent pas à s'attaquer aux noirs, aux juifs et aux homosexuels. Étant donné que les actions criminelles à caractère ethnique ou religieux les plus violentes sont essentiellement commises par des mouvements d'extrême droite, tels qu'Aryan Nations ou The Order, l'auteur s'intéresse à la Christian Identity, « une théologie de haine » commune à tous ces groupes. Enfin, une partie de cette étude est consacrée à la lutte contre le « crime motivé par la haine ».
- Comptes rendus - p. 122-127
- Religion, Religious Fanaticism and Hate Crimes in the United States - Mokhtar Ben Barka p. 107-121