Contenu du sommaire : Miscellanées

Il n'est pas exagéré de dire que The 1913 International Exhibition of Modern Art, aussi appelée The Armory Show, est l'exposition d'art la plus importante de toute l'histoire américaine. Il s'agit de la véritable introduction de l'art européen moderne aux Etats-Unis, et son influence nationale est difficile à surestimer. Parmi les critiques d'art, mais aussi dans le monde intellectuel au-delà des critiques, elle suscite un débat animé sur le but de l'art et sa place dans la société américaine. Vu l'intérêt porté par Theodore Roosevelt à l'évolution culturelle, son nationalisme et sa passion pour l'art, il n'est pas étonnant qu'il ait participé à ce débat. Cet article cherche à analyser en détail le discours de Roosevelt sur cette exposition pour permettre une meilleure compréhension de cet épisode de l'histoire culturelle américaine et pour révéler une dimension mal connue de l'énigme intellectuelle souvent appelée simplement « TR ». Comme d'autres critiques conservateurs tels que Kenyon Cox, Roosevelt considère que l'art moderne abstrait est une rétrogression artistique. Il craint l'abstraction des artistes modernes européens parce qu'il croit que l'objectif premier de l'art est de transmettre l'identité nationale en reflétant les « traits nationaux » tout en restant accessible au grand public. Selon lui, les artistes américains devraient jouer le rôle d'agents de transmission culturelle, une mission plus essentielle que celle consistant à traiter des changements majeurs de la société moderne. Il croit également que les modernes essaient de tromper le public pour des raisons purement financières. The Armory Show, comme le débat qu'il suscite, nous permet d'appréhender les craintes de Roosevelt, ainsi que celles d'autres témoins de son époque. Nombre de chercheurs ont réinterprété le sens de l'exposition pour le peuple américain ou ce qu'elle révèle sur les courants artistiques de l'époque, mais l'idée que la signification du débat va au-delà du monde de l'art a été très peu explorée.

Messages personnels, inscriptions historiques ou formules militantes : le patchwork donne depuis toujours la parole à l'Amérique, exprimée à travers ses quilts. Cette étude se propose de déchiffrer les divers textes figurant à la surface de ces pièces textiles qui énoncent ensemble la fabrique de la nation. Seront ici examinées certaines des tendances majeures de cette vigoureuse tradition des arts populaires, notamment dans les domaines domestique, idéologique et thérapeutique.

Cet article propose une comparaison entre le discours anti-impérialiste des intellectuels américains hier et aujourd'hui, c'est-à- dire pendant la guerre Hispano-américaine de 1898 et depuis l'invasion de l'Irak en 2003. Si le monde a changé et si ces deux guerres ne sont pas de même nature, les rapports entre les intellectuels et le politique sont restés, à bien des égards, semblables. Après avoir mis en évidence les grands thèmes abordés par ces intellectuels anti-impérialistes, l'article montre que leur discours est très peu idéologique et qu'il se situe aux confins de la morale et de la politique. La dernière partie de l'article analyse les raisons pour lesquelles ce discours anti-impérialiste peine à se faire entendre ; sont notamment évoqués l'existence de mythes américains très puissants, le désintérêt relatif des américains pour l'histoire et le manque d'outils théoriques adéquats pour pouvoir formuler un discours critique convaincant sur l'impérialisme américain.

Contributing to a new wave of studies seeking to better understand the emergence of postwar civil rights activism on the local level, this paper excavates the origins of a different spirit of black militancy in Chicago's West Side ghetto in the confrontations of youths with indignities they faced in the schools and streets of the Lawndale community from the late 1950s to the mid 1960s. In particular, it traces the formation of large black fighting gangs in this area, arguing that the militant style and racial solidarity articulated by these youth gangs became a vital source of inspiration for the broader struggle for civil rights that was developing here. Hence, when Martin Luther King and the Southern Christian Leadership Conference took their campaign against segregation to the West Side of Chicago in 1966, they found another movement here?one that diverged from the course of nonviolence but which nonetheless produced some powerful forms of political consciousness and action.

Suite au refus du gouvernement fédéral d'ouvrir les portes de l'enseignement supérieur aux étudiants amérindiens, plusieurs gouvernements tribaux ont décidé, à partir des années 1960, de créer leurs propres universités. Leur succès a facilité l'accès des étudiants amérindiens aux formations supérieures. Aujourd'hui, bien que la majorité des étudiants amérindiens soient inscrits dans des universités non-indiennes, l'impact culturel, social et économique des universités tribales sur les communautés amérindiennes ainsi que leur portée en tant qu'instruments de la souveraineté indienne assurent leur développement futur.

Fondée en 1933 pour défendre les intérêts des acteurs américains, la Screen Actors Guild (SAG) ne cesse de s'adapter aux mutations technologiques et économiques de l'industrie du cinéma pour établir des conventions collectives adaptées au système de production. Avec l'essor de la télévision, du câble, de la vidéo et du DVD, ce syndicat a obtenu le paiement aux acteurs des droits pour l'exploitation des films sur ces supports. De même, l'explosion d'internet, des téléphones portables et d'autres appareils mobiles incite le syndicat des acteurs américains à revendiquer des droits pour la diffusion des films sur ces nouveaux vecteurs. En outre, la délocalisation de la production a conduit la SAG à étendre hors des États-Unis, les contraintes syndicales applicables sur le sol américain. Cet article analyse l'attitude de la SAG face aux effets de la mondialisation, aux nouveaux médias et à la grève des scénaristes américains de novembre 2007 à février 2008.