Contenu du sommaire : Genres et Catégories

Revue Tracés Mir@bel
Numéro no 10, 2006/1
Titre du numéro Genres et Catégories
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Éditorial

  • Articles

    • L'expérience lyrique : uniquement à l'opéra ? L'illusion d'unicité entre le genre musical opéra et la catégorie pratique art lyrique - Pierre Jamar p. 13-28 accès libre avec résumé
      Les publics de l'art lyrique se trouvent-ils et se sondent-ils uniquement au sein des maisons d'opéras ? Face à l'illusion d'unicité entre l'opéra et l'art lyrique ? illusion entretenue en France par le ministère de la culture ? c'est au contraire l'art lyrique dans toute sa diversité qui est mise au jour sur le « croissant lyrique fertile » qu'est notre terrain d'études (la Provence). Ces expériences lyriques diversifiées (récitals, lyrique de rue, oratorios?) dépassent de fait le cadre du genre musical opéra. Dotée d'une étonnante inconsistance théorique, la catégorie « art lyrique » n'en est pas moins une catégorie opératoire, largement usitée en pratique. Ainsi, loin de se cantonner à la forme maximaliste de représentation qu'est l'opéra, les amateurs de lyrique manifestent un « horizon lyrique d'attente », qui trouve son dénouement dans la voix lyrique. Sonder ces divers publics lyriques est au final nécessaire, par des études complémentaires aux travaux existants sur les pratiques culturelles, où « l'opéra à l'opéra » détient encore un monopole pesant et aveuglant.
    • Les classifications en actions. De la sociologie durkheimienne des classifications aux hiérarchies des vins de Bordeaux - Pierre-Marie Chauvin p. 29-43 accès libre avec résumé
      Cet article entend discuter l'approche durkheimienne des classifications. L'auteur revient sur le texte de Durkheim et Mauss de 1903 qui, au premier regard, cherche à affranchir la sociologie de la connaissance du champ de la pratique. Puis il développe l'intuition durkheimienne également présente chez Mary Douglas selon laquelle les classifications doivent être considérées comme des activités de hiérarchisations. Cette direction de recherche est enfin approfondie par l'examen de deux cas empiriques tirés d'une étude des classifications vitivinicoles bordelaises : l'actualisation du classement des vins du Médoc réalisée durant les années 1960-1970, et la catégorie des « vins de garage » apparue à Bordeaux dans les années 1990. L'auteur montre ainsi que les classifications officielles et les catégorisations ordinaires, quand elles sont rapportées aux activités économiques qui les mettent en jeu, peuvent s'analyser comme des luttes de hiérarchisations et des tentatives de restriction de la concurrence entre producteurs.
    • Le droit dans l'urgence. La jurisprudence face aux marginaux (XIIIe et XXe siècles) - Arnaud Fossier p. 45-74 accès libre avec résumé
      Plonger le droit dans l'urgence consiste à rompre avec la vision transcendante de l'activité normative et à immerger le lecteur au moment précis où le droit est encore une activité sociale, et pas encore un ensemble de catégories à appliquer. Ce moment précis, c'est la jurisprudence. Elle pose des problèmes, qui ne concernent pas que la période contemporaine ; au contraire, elle a été le mode dominant de l'activité juridique médiévale. Le comparatisme permet dès lors de voir qu'au moment de la jurisprudence, le droit se trouve plongé dans des crises, des controverses, des incertitudes. L'affaiblissement des acteurs du droit n'en résulte pas pour autant. On assiste plutôt à l'émergence de nouvelles véridictions et de régulations sociales inédites. L'article, par la comparaison des traitements des « marginaux » aux XIIIe et XXe siècles, tente de spécifier les processus particuliers à chaque période et, par là même, de montrer les mécanismes propres à la situation jurisprudentielle.
    • La « Suite Vulgate », « Suite historique » du Merlin ? Entre histoire et roman, le statut ambigu d'un récit arthurien en prose - Irène Fabry p. 75-94 accès libre avec résumé
      L'ensemble formé par le Merlin et sa Suite Vulgate, écrit dans la première moitié du xiiie siècle, est le plus souvent appelé « Estoire de Merlin », mais le domaine d'application de cette catégorie est particulièrement large et sa définition reste problématique. La question du caractère historique de la matière arthurienne se pose déjà dans la littérature en vernaculaire avec le Brut de Wace dont s'inspire en partie le Merlin. Le récit construit un univers qui répond à des critères de cohérence narrative mais pose aussi des jalons qui peuvent entrer dans le cadre d'une lecture de type historique. De plus l'étude stylistique de certains passages montre qu'un roman en prose comme le Merlin et des récits historiques comme la Conquête de Constantinople recourent aux mêmes techniques d'écriture. Cela souligne la perméabilité des formes littéraires dans un univers où les distinctions génériques et la définition de ce que l'on catégorisera plus tard comme relevant de l'histoire et du roman ne sont pas encore théorisées.
  • Notes

  • Entretien

  • Traduction inédite