Contenu du sommaire : Leibniz. Monades et mondes
Revue | Archives de philosophie |
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Numéro | tome 77, no 1, janvier 2014 |
Titre du numéro | Leibniz. Monades et mondes |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Leibniz, monades et mondes
- Lire Leibniz aujourd'hui - Paul Rateau p. 5-16 Notre manière de lire Leibniz a changé avec les progrès de l'édition de ses écrits et les résultats apportés par l'emploi de la méthode génétique. L'œuvre leibnizienne ne se présente pas comme un système, achevé, définitif, mais comme une réflexion ouverte, reprenant inlassablement les problèmes et inventant des moyens conceptuels nouveaux pour les résoudre. En prenant en compte brouillons et esquisses préparatoires, corrections et ajouts, la méthode génétique se donne pour tâche de ressaisir le mouvement de cette pensée au travail, sans négliger le statut particulier de chaque texte ni exclure toute possibilité d'interprétation générale.Reading Leibniz today
Our way of reading Leibniz has changed due to the progressive edition of his writings and the results obtained from applying the genetic method. Leibniz's work does not present itself as a fully achieved system, but as an open-ended enquiry, endlessly resuming problems and inventing new conceptual means for solving them. By taking drafts, sketches, corrections and additions into account, the genetic method aims to show the movement of Leibniz's thought in the process, without neglecting the specific stance of each text nor excluding any attempt at general interpretation. - Leibniz et l'inhérence : Diu multumque investigavi generalem notionem tou inesse - Stefano Di Bella p. 17-42 Loin d'avoir simplement confondu logique et ontologie dans son interprétation de la relation d'inhérence dans la métaphysique du Discours, Leibniz n'a jamais cessé de s'interroger sur cette relation. Ainsi, dans les années après le Discours, il a essayé de construire une théorie unifiée de l'inesse, capable de rendre compte de ses différentes interpétations – logiques, phénoménologiques, mathématiques ou ontologiques au sens propre. Cette théorie se présente comme une sorte de méréologie générale, liée à une théorie des conditions, dont les applications vont de la fondation des concepts de la géométrie à la théorie monadologique des corps. Leibniz s'y efforce de clarifier la signification ontologique de la prédication.Leibniz on Inherence
Far from having simply blurred logic and ontology in his interpretation of inherence in the Discourse metaphysics, Leibniz never ended up inquiring about this fundamental relation. Thus, he tried to work out a unified theory of inesse, being able to give an account of its different interpretations : the logical, phenomenological, mathematical or properly ontological ones. This theory turns out to be a sort of general mereology, also bound to a theory of conditions. It contemplates the possibility of several applications, going from the foundation of geometry concepts to the monadological explanation of bodies. Within its context Leibniz tries to provide a final clarification of the ontological background of predication. - Le labyrinthe temporel : Simplicité, persistance et création continuée chez Leibniz - Jean-Pascal Anfray p. 43-62 Comment concilier la simplicité de la monade avec la pluralité successive de ses états ? La thèse de la création continuée parait entrainer l'existence de parties temporelles indépendantes et impliquer que le monde soit constitué d'entités transitoires. Il s'agit d'analyser les moyens dont dispose Leibniz pour éviter cette conclusion. On montre, à partir de l'analyse du concept d'étendue, qu'un ensemble d'états ne forme pas un agrégat divisible. On examine ensuite l'interprétation leibnizienne de la création continuée, en la confrontant à l'arrière-plan scolastique et cartésien, ce qui permet de parvenir à la thèse selon laquelle les monades existent tout entières à chaque moment de leur durée.Temporal Labyrinth
How to reconcile monadic simplicity with the successive plurality of the monadic states ? The doctrine of continued creation seems to entail the existence of independent temporal parts and thus lead to the thesis that the world contains only transitory things. I try to show how Leibniz has the resources to get out of this quandary. The analysis of the concept of extension shows that a plurality of states does not constitute a divisible aggregate. Then I examine the Leibnizian interpretation of continued creation, by comparing it to the scholastic and Cartesian Background. From thence I conclude that Leibniz's final thesis is that monads are wholly present at each moment of their duration. - La dynamique du vivant - Anne-Lise Rey p. 63-80 L'article analyse la manière dont le dispositif conceptuel de la dynamique de l'action permet de comprendre les actions internes des corps vivants. Il s'agit, à partir du repérage de la distinction entre action violente et action formelle, de saisir le processus par lequel le champ expérimental peut être considéré comme une modalité de connaissance du vivant qui prenne en charge l'incertitude du savoir. La notion de certitude morale permet alors de saisir la dimension évolutive d'un savoir fondé sur les expériences.Dynamics of Living Bodies
The article analyzes how the conceptual apparatus of the dynamics of action allows us to understand the internal actions of the living body. The study of the distinction between violent action and formal action is a way to grasp the process by which the experimental field may be regarded as a form of knowledge of life that supports uncertainty of knowledge. The notion of moral certainty then allows us to understand a leibnizian conception of the evolving knowledge, based on experiments. - L'univers progresse-t-il ? : Les modèles d'évolution du monde chez Leibniz - Paul Rateau p. 81-103 Cet article étudie les différents modèles de progrès possibles répertoriés par Leibniz dans deux textes latins datés des années 1694-1696. Il montre la conception de la perfection que ces modèles impliquent, dans l'hypothèse d'une évolution des créatures et du monde sans progrès, et dans le cas d'un perfectionnement universel. Quoique la thèse du meilleur monde vaille quelle que soit l'hypothèse retenue, il apparaît que le principe du meilleur plaide en faveur d'un perpétuel progrès du monde et permet, sinon de déterminer la forme particulière qu'il doit prendre, tout du moins d'écarter certains modèles d'évolution.Does the Universe Progress ?
This paper analyzes the different models of progress that Leibniz discusses in two Latin texts written between 1694-1696. It argues that these models imply two different conceptions of perfection in the case of an evolution of creatures and a world without progress, and in the case of universal improvement. Although the best possible world thesis is held to be valid in both cases, the principle of the best seems to favor the idea of the perpetual progress of the world and makes it possible, if not to determine the particular form such progress must take, then at least to rule out certain forms of evolution. - L'histoire de la science et de ses institutions de Bacon à Hobbes : un héritage critique - Arnaud Milanese p. 105-129 Cet article revient sur les rapports entre la pensée de Hobbes et celle de Bacon, sur un point précis : l'attention que chacun prête à l'histoire de la science ou de la philosophie. Cette attention à l'histoire intellectuelle en général caractérise bien ces deux pensées. En précisant l'usage que Bacon peut faire de l'histoire de la philosophie (pour connaître le pouvoir de connaître et pour saisir ses interactions avec l'histoire politique), on voit d'autant mieux la manière dont Hobbes recueille et prolonge de manière critique les pistes lancées par Bacon.The History of Science and Its Institutions, from Bacon to Hobbes: a Critical Legacy
This article deals with the relationship between the thought of Hobbes and that of Bacon, about this specific point : the attention that both paid to the history of science and philosophy. This attention to the intellectual history in general characterizes well these two thoughts. Through a description of the baconian use of the history of philosophy (in order to know the power of knowing and to understand its interactions with political history), one see better the way Hobbes collects and critically extends the ideas framed by Bacon. - Vers une pensée moderne du dialogue F. Schlegel et F.D.E. Schleiermacher - Guillaume Lejeune p. 131-150 Le romantisme allemand, une fois écartés les poncifs de sa non-réception, nous offre les outils conceptuels pour penser de façon moderne le dialogue comme le lieu où se dialectisent les représentations en vue d'un vrai infiniment approché. Friedrich Schlegel, s'il inaugure une telle conception du dialogue, n'en fournit toutefois pas une théorie suivie. Il préfère susciter le dialogue – par le biais de fragments – que le théoriser. Ce n'est qu'avec Schleiermacher que les conditions de possibilité du dialogue sont pensées dans leur effectivité.Towards a Modern Conception of Dialogue F. Schlegel and F.D.E. Schleiermacher
German romanticism – once prejudices against it are dismissed – allows us to think in a modern way the dialogue as the frame in which takes place the infinite dialectic of reprensentations towards truth. Friedrich Schlegel introduced us to such a conception of dialogue but does not expone it through a theory. He rather arouse the interest for dialogue – through fragments – than theorize it. Schleiermacher is also the first one to think about the condition of possibility of dialogue in a modern sense.
- Lire Leibniz aujourd'hui - Paul Rateau p. 5-16
Comptes rendus
- Comptes rendus - p. 151-159
- Bibliographie : Ouvrages envoyés à la rédaction - p. 161-162
Bulletin cartésien XLIII