Contenu du sommaire : Étrangers, syndicats : « Tous ensemble » ?

Revue Plein droit Mir@bel
Numéro no 89, juin 2011
Titre du numéro Étrangers, syndicats : « Tous ensemble » ?
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Édito

  • Étrangers, syndicats : « Tous ensemble » ?

    • Des relations sans histoire ? - p. 3-4 accès libre
    • Sans-papiers : une difficile reconnaissance - Alain Morice p. 5-8 accès libre avec résumé
      La question des syndicats ouvriers face aux mouvements de sans-papiers ne se comprend sans doute pas au singulier, ni hors du cadre plus vaste où s'élaborent et s'expérimentent doctrines et attitudes en général vis-à-vis des étrangers. Curieusement, dans un pays de vieille tradition migratoire comme la France, l'étude historique de ces postures reste lacunaire, au moins pour la période d'avant les années 1970, où l'introduction de travailleurs était soumise à une sorte de pacte d'invisibilité, a fortiori si elle était « sauvage » ou « clandestine ». Dès les années 1980, on assistera à un combat pour la reconnaissance du statut de travailleur, à l'initiative des étrangers eux-mêmes.
    • Régularisations choisies - Alain Morice, Violaine Carrère p. 9 accès libre avec résumé
      Pour les sans-papiers, rien n'est jamais acquis quant aux bonnes pratiques des syndicats. Les épisodes alternativement victorieux et malheureux des mouvements de grève sur les lieux de travail de 2008 et 2009 illustrent les contraintes qui pèsent sur cette rencontre entre syndicats et sans-papiers.
    • Une vie entre syndicat et immigrés - Pauline Boutron, Nathalie Ferré p. 13-18 accès libre avec résumé
      Au-delà des liens qui ont en quelque sorte marqué la naissance du Gisti puisque ses fondateurs, étudiants à l'École normale d'administration (Ena) étaient tous syndiqués à la CFDT, nous avons voulu savoir comment ces relations se sont poursuivies dans le temps et, surtout, comment la CFDT s'était saisie des questions d'immigration. C'est à travers l'histoire de Patrick Mony, ancien salarié du Gisti présent dans toutes les luttes que l'association a soutenues depuis le milieu des années 1970 et militant de longue date à la CFDT, que nous revenons sur les relations qui se sont tissées entre la CFDT et le monde associatif. Patrick Mony est devenu permanent du Gisti en septembre 1979. Il en a été ensuite le directeur jusqu'à fin 2006.
    • Syndicats et immigrés aux États-Unis - Mathieu Bonzom p. 19-22 accès libre avec résumé
      Le problème de l'immigration apparaît aux États-Unis parallèlement à l'industrialisation et à l'émergence de la classe ouvrière. À cette époque, les syndicats adoptent une orientation défavorable aux immigrés. Cette position, qui se superpose aux rapports de race et aux stratégies de mobilisation, va marquer durablement le mouvement syndical. Il faudra attendre l'émergence de mobilisations pilotées par des immigrés pour que les syndicats américains revoient leur orientation sur la question migratoire.
  • Jurisprudence [Cahier central]

  • Hors-thème

    • Discriminations en comparution immédiate - Thomas Léonard p. 24-27 accès libre avec résumé
      Les étrangers sont davantage touchés par la répression pénale relativement à leur part dans la population totale. Ce phénomène fait l'objet d'interprétations différentes qui oscillent entre la preuve d'une plus grande criminalité des étrangers et le produit de discriminations à leur égard. L'analyse des jugements rendus en comparution immédiate à l'encontre de prévenus français et étrangers fait apparaître une surpénalisation des étrangers. Comment expliquer cette inégalité qui confine à la discrimination ?
    • Des réfugiés sans statut en Syrie - Mohamed Kamel Doraï p. 28-31 accès libre avec résumé
      Il n'existe pas de statut légal de réfugié en Syrie alors même que cet État est un pays clé dans le dispositif d'asile au Moyen-Orient. Si bien que les Irakiens largement accueillis au lendemain de la dernière guerre d'Irak n'y sont que des résidents temporaires, qui disposent toutefois d'une position plus enviable que celle des réfugiés non arabes. Pourtant, la donne change depuis la fin 2007, la Syrie devant faire face à un afflux d'Irakiens qui fuient les violences diverses et l'insécurité économique. Si les révoltes actuelles ne semblent pas affecter des Irakiens principalement installés à Damas, elles risquent d'avoir un impact à terme.
  • Mémoire des luttes

    • Associations subsahariennes : de la liberté d'association à la liberté surveillée - Jean-Philippe Dedieu p. 32-36 accès libre avec résumé
      Au lendemain des indépendances, les ressortissants des pays africains anciennement sous administration française bénéficient de la liberté de se constituer en association dans l'Hexagone. À partir du milieu des années 1970 en jusqu'en 1981, l'État français leur retire ce droit et instaure un dispositif discriminatoire de surveillance comme en témoignent la lecture et l'analyse d'archives inédites1. Ce changement illustre, de manière marquante, l'alignement des migrants africains sur le droit commun des étrangers et la construction juridique d'une nouvelle extranéité à laquelle ils n'ont cessé d'être renvoyés depuis.