Contenu du sommaire : Agricultures de firme. 2. Délocalisation et évictions
Revue | Etudes rurales |
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Numéro | no 191, 2013 |
Titre du numéro | Agricultures de firme. 2. Délocalisation et évictions |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Les territoires saisis par la firme : Introduction - François Purseigle, Gérard Chouquer p. 9
- Confrontation de systèmes agricoles inconciliables dans le delta intérieur du Niger au Mali ? - Florence Brondeau p. 19-35 Le delta intérieur du Niger est une des régions de l'Afrique de l'Ouest les plus touchées par les attributions foncières à grande échelle : entre 400 000 et 770 000 hectares auraient ainsi été alloués sous la forme de concessions pouvant, dans certains cas, atteindre 100 000 hectares. Cet accaparement des terres a progressé à une vitesse record et renvoie à quantité de projets, disparates par le type des investisseurs impliqués et par les objectifs poursuivis. Si bien que l'on peut se demander s'il existe une cohérence d'ensemble et si l'on a, dans ce contexte précis, envisagé la durabilité des ressources en eau. Ces projets sont supposés s'implanter sur des « terres vacantes et sans maître ». Or, dans les faits, ils se superposent à des systèmes de production déjà structurés autour du développement du pôle rizicole de l'Office du Niger. Ici, la confrontation entre l'agriculture de firme et les agricultures paysannes est profondément inégale. Elle interroge les capacités de résistance et de recomposition des agricultures familiales.Incompatible Agricultural Systems in the Inner Niger Delta of Mali?
The Inner Niger Deltais one of the areas most affected by the wave of large-scale land acquisitions currently sweeping through West Africa, with evidence suggesting that between 400,000 and 700,000 hectares of land may already have been allocated in the form of concessions of up to 100,000 hectares. Land grabbing is becoming increasingly common and takes many forms, with recent projects involving different types of investors and a wide range of objectives. Recent developments suggest that the practice lacks coherence and direction. In particular, it would appear that very little attention has been given to the question of water resource sustainability. In theory, only “vacant and derelict land” can be made available to investors and developers. However, in practice, land grabbing projects have tended to coexist with existing production systems organized around the rice-growing area of the Office du Niger. The relationship between large-scale agriculture and small-scale peasant agriculture is increasingly unequal and imbalanced, raising the question of the ability of small family farmers to resist and adapt to their changing environment. - Concessions de terres et dynamiques sociales dans la zone office du Niger au Mali - Amandine Adamczewski, Jean-Philippe Tonneau, Yacouba Coulibaly, Jean-Yves Jamin p. 37-61 Face à la baisse de l'aide publique au développement, de nombreux États africains en manque de fonds propres ont, depuis le début des années 2000, recherché d'autres sources de capitaux. Au Mali, l'État mise sur l'extension du plus grand périmètre irrigué ouest-africain, la zone Office du Niger, mais les terres actuellement aménagées demeurent insuffisantes. Il s'est donc tourné, depuis 2005, vers des investisseurs publics, privés, nationaux et étrangers pour en accroître le nombre et les exploiter. Les divers acteurs en présence, de l'État aux paysans, ont développé des pratiques foncières sortant d'un cadre légal pourtant très flexible. Les locations ou ventes de terres informelles se multiplient. Peu d'investisseurs suivent la procédure. Une véritable course à la terre est lancée, qui modifie le rôle des acteurs et les relations qu'ils entretiennent entre eux. Cette nouvelle dynamique foncière impacte la durabilité sociale de l'aménagement.Land Concessions and Social Dynamics in the Office du Niger Area of Mali
Since the early 2000s, many African countries have been looking for new sources of capital to compensate for the reduction in public development expenditure. In Mali, the government is currently seeking to expand the largest area of irrigated land in West Africa in the Office du Niger area. Despite these efforts, the amount of developed land remains insufficient. In an effort to increase the amount of irrigated land, the authorities have turned toward public, private, national and foreign investors. Although the current legal framework is relatively flexible, many of the actors involved in land use and development, from the state to rural communities, are increasingly engaging in dubious and illegal practices. Illegal transactions are becoming increasingly common, and very few investors appear to have complied with the established procedures. Evidence suggests that the race for land has both changed the role of the actors involved in land use and development and redefined the relationships between them. The new dynamics of land use have also impacted the social sustainability of planning and development. - Recompositions inattendues d'un système agraire malgache par l'agrobusiness - Katy Medernach, Perrine Burnod p. 63-76 Quels sont les effets de l'implantation de méga-exploitations agricoles sur les différents groupes d'intérêt des territoires locaux ? Cette implantation provoque-t-elle de fortes ruptures ou une simple accélération des dynamiques en cours ? Sur la base d'une étude de cas à Madagascar, cet article s'intéresse aux recompositions du système agraire à Madagascar engendrées par l'installation récente d'une entreprise privée étrangère. Tandis que l'emploi se développe au bénéfice des plus petits agriculteurs, l'accès à la terre évolue au détriment des éleveurs les plus aisés. À son insu la firme offre aux descendants de migrants betsileo l'opportunité d'étendre leur territoire agricole face aux éleveurs sakalava se revendiquant comme les propriétaires ancestraux de la terre. Toutefois la sécurisation foncière se dégrade pour tous. L'entreprise réveille des tensions : ayant obtenu un bail emphytéotique auprès de l'État, elle prive les communautés de leurs droits fonciers. Ce faisant, elle risque de voir contesté son propre accès au foncier.Unexpected Changes in a Madagascan Land System through Agribusiness
What is the impact of the introduction of large-scale agribusiness activities on different interest groups in local territories? Are they a cause of inequality and conflict? Or do they simply contribute to the dynamics of change and development? Based on a case study in Madagascar, this paper examines recent changes in the Madagascan land system as a result of the entry of a foreign firm. While the increase in employment has benefited small local producers, the wealthiest livestock farmers have suffered as a result of recent changes in land use and access. The firm has enabled the descendants of the Betsileo to expand their agricultural lands to the detriment of the Sakalava, who see themselves as the rightful heirs to the land. However, land tenure security has become increasingly precarious for all parties involved. In short, the entry of the firm has caused tensions with and between local residents. By signing an emphyteutic lease with the state, the firm has deprived local communities of their land rights. However, in doing so, it may see its own right to use the land challenged by local actors. - Les formes associatives de production agricole en argentine et en Uruguay : entre territoire et réseau ? - Martine Guibert p. 77-90 En Argentine et en Uruguay, à côté des agricultures de type familial se développent des formes associatives de production qui réunissent les ressources (foncier, moyens financiers, sous-traitance, conseil agronomique) nécessaires à toute campagne agricole. La gestion fine de ces actifs, confiés par leurs propriétaires à l'association, repose sur une organisation en réseau et sur la pré-dominance de logiques d'efficience financière. Les acteurs de ces formes associatives, mais aussi les producteurs capitalisés déjà établis, qui louent des terres à proximité ou à distance de leurs exploitations, ont des pratiques qui modifient leur relation aux espaces ruraux et au foncier. Ainsi une agriculture entrepreneuriale différente émerge, qui atteste un ancrage territorial local évolutif, des liens renforcés avec les centres urbains et un certain détachement vis-à-vis de l'activité agricole à proprement parler.Cooperative Farming and Agriculture in Argentina and Uruguay: at the Crossroads of Territories and Networks. Although traditional family farming remains common, the agricultural sectors of Argentina and Uruguay have changed significantly in recent years, largely as a result of the emergence of a new form of cooperative farming incorporating all the resources needed for agricultural production (i.e. land resources, financial resources, subcontracting, and agronomic consulting). Under the new system, land owners entrust the management of their assets to a network-based cooperative association as part of an emphasis on financial performance. The practices of the key actors involved in developing and promoting cooperative farming, but also the established capitalized farmers who rent land near their farms or further afield, have had an impact on their relationship to the land. As a result of these developments, a new form of entrepreneurial agriculture has emerged that illustrates the changing face of territorial embeddedness, as well as the increasingly close relationship between agriculture and urban centers and the increasing detachment from agri-cultural activity per se.
- La localisation des entreprises agricoles dans l'ouest de l'état de Bahia au Brésil - Ève Anne Bühler, Valter Lucio de Oliveira p. 91 Au Brésil, les plateaux de l'ouest de l'État de Bahia accueillent l'un des fronts de colonisation agricole les plus récents. Dès les années 1970, fuyant des structures foncières étriquées, des colons en provenance des États du sud de la République fédérative commencent à défricher le cerrado et à aménager l'une des régions agricoles les plus productives du pays. Or, depuis une dizaine d'années surtout, ces plateaux et leurs contreforts sont investis par des exploitations dont la superficie est supérieure à la moyenne nationale et voient arriver des méga-entreprises. Parallèlement, dans les exploitations déjà présentes, « famille » et « capital financier » s'entrecroisent toujours davantage. L'étude de la localisation des entreprises anciennes et récentes et des modalités de leur implantation, locale et internationale, nous conduira à rattacher l'histoire de la colonisation agraire du plateau à des tendances plus globales. L'analyse s'articulera autour de trois clés de lecture : la localisation, la technique et la territorialisation.The Location of Agricultural Production in the West of the State of Bahia, Brazil
The western plateaus of the state of Bahia are one of the latest frontiers of agricultural settlement in Brazil. In the 1970s, settlers from the southern states of the Federal Republic seeking for a more open and less restrictive land system began to clear the cerrado and to convert and develop one of the most productive agricultural areas in the country. Over the past decade, the foothills and plateaus of the region have been taken over by large agricultural companies with land holdings larger than the national average. The region has also experienced an influx of agricultural mega-firms. In the existing farms, “family” and “financial capital” have become increasingly intertwined. An analysis of the location of old and new firms and the methods used to establish them (both locally and internationally) will provide a basis for linking the history of land settlement to more global trends. The paper is organized around three key concepts: location, technique and territorialization. - Évolution de la structure de l'entreprise agricole en Ukraine - Jean-Jacques Hervé p. 115-128 Depuis l'implosion de l'URSS en décembre 1991, le secteur agricole des ex-républiques soviétiques connaît des mutations profondes dues à l'irruption progressive de nouveaux acteurs sur la scène internationale. Parmi ces États, l'Ukraine, dont le potentiel de production pourrait doubler d'ici quelques années pour atteindre 100 millions de tonnes, entend confirmer sa vocation de grand exportateur de matières premières et son rôle central sur le marché émergent de la zone « mer Noire ». Sa structure agricole évolue rapidement selon un modèle ternaire dans lequel cohabitent « entreprises fermières », minuscules fermes familiales et très grandes entreprises. Les productions destinées au commerce international sont de plus en plus entre les mains d'un nombre limité de holdings à forte intégration verticale.The Changing Structure of Farming and Agriculture in Ukraine
Since the collapse of the Soviet Union in December 1991, the agricultural sector of the former Soviet republics has changed dramatically as a result of the emergence of new actors on the international scene. Among these countries, Ukraine, which could potentially double its production within the next few years to reach 100 million tons, is currently seeking to strengthen its status as a major exporter of raw materials and to consolidate its position in the emerging market of the “Black Sea” region. The structure of the Ukrainian agricultural sector is changing rapidly based on a ternary model combining agricultural firms, small family farms and very large firms. Production destined for export is increasingly in the hands of a small number of vertically integrated holdings. - Un regard géopolitique sur l'agriculture de firme dans le monde arabe - Pierre Blanc, Matthieu Brun p. 129-148 En proie à des bouleversements politiques majeurs, le monde arabe demeure soumis à la dictature d'un milieu aride, qui se double d'une transition démographique particulièrement intense. Cette relative homogénéité masque des différences dans le choix des politiques agricoles, les pays à économie de rente fondée sur l'exploitation des hydrocarbures (« pays jaunes ») se distinguant nettement des pays tournés vers la production agricole (« pays verts »). Quoique contredite par l'Arabie saoudite, cette dichotomie éclaire assez bien les différences d'option en matière de sécurisation alimentaire : les pays verts ont cherché à réduire leur dépendance par la production intérieure quand les pays jaunes privilégiaient l'accès aux marchés internationaux. Cependant, avec le temps, les premiers promouvaient une agriculture d'investisseurs plus enclins à exporter qu'à résoudre l'équation alimentaire nationale tandis que les seconds se projetaient dans le monde via des investissements de firme, dans des aires choisies selon des critères culturels et géographiques. Aussi, si les pays verts sont les récepteurs d'une agriculture de firme, les pays jaunes en sont plutôt les émetteurs : dans les deux cas, les conséquences sociales et géopolitiques ne sont pas neutres.A Geopolitical Perspective on Agribusiness in the Arab World
In addition to the recent political unrest, the Arab world continues to be governed by the constraints of an arid environment which, combined with the effects of a rapid demographic transition, have had a dramatic impact on many countries throughout the region. The apparent homogeneity of the region masks significant differences in terms of agricultural policy. In particular, there is a clear distinction between countries with a rentier economy based on the development and exploitation of hydrocarbon resources (“yellow countries”) and countries with a predominantly agricultural economy (“green countries”). With the exception of Saudi Arabia, this distinction suggests different options in terms of food security. Green countries have tried to reduce their dependence on imports by developing domestic production. By contrast, yellow countries have tended to focus on access to international markets. However, over time, green countries have tended to promote an agricultural system that encourages investors to export their produce rather than ensure national food security, while yellow countries have entered the global market through investments in areas selected on the basis of cultural and geographical criteria. In short, whereas green countries have become passive recipients of agribusiness, yellow countries have become actively involved in promoting the development of agricultural firms. In both cases, there are major social and geopolitical implications. - Vivre dans les interstices de la firme : Sierra Leone, Cambodge, Tchad - Gérard Chouquer p. 149-168 La manière dont les entreprises agro-industrielles et industrielles investissent les espaces agricoles des pays en développement attire l'attention sur une nouvelle forme d'espace géographique : l'interstice. Relevant d'un cadre mondialisé pour ce qui est de leurs activités et de leur structure financière, ces entreprises créent néanmoins des espaces locaux verrouillés « exorbitant du territoire ordinaire » et, donc, totalement contraires à l'idée d'ouverture et d'aplatissement. Les populations qui reçoivent ces entreprises doivent vivre dans les interstices de la firme. L'auteur explore les aspects géographiques et sociaux de cet enclavement paradoxal. Il relève l'inadaptation et la faiblesse des théories économiques qui le soutiennent et le justifient.Living in the Interstices of Firms. Sierra Leone, Cambodia, Chad
The current interest of industrial and agro-industrial firms in the agricultural lands of developing countries has drawn attention to a new kind of geographical space: interstices. Though based on a globalized model in terms of their activities and financial structure, firms seeking to invest in developing countries often create locked-in or enclosed local spaces that are curiously “exempt from ordinary territorial law” – a development that goes against the grain of the idea of openness. As a result, local populations are increasingly being forced to live in the interstices of firms. This paper examines the social and geographical dimensions of this paradox and highlights the weakness and irrelevance of the economic theories underlying it. - Formaliser les pratiques coutumières : Europe médiévale, Afrique coloniale et contemporaine - Volker Stamm p. 169-189 Ce qu'on appelle les pratiques coutumières, caractérisées par leur dimension orale, locale et informelle, repose davantage sur la négociation de solutions consensuelles que sur des normes fixes et des procédures clairement définies. Que deviennent ces pratiques dès lors qu'on entreprend de les formaliser ? C'est la question à laquelle se propose de répondre cet article en portant une attention particulière aux modes d'accès et d'usage de la terre. La réflexion suit ici une voie inhabituelle. Associant les perspectives de l'anthropologie juridique, de l'histoire et de l'ethnologie, l'auteur confronte les récents programmes de formalisation des droits en Afrique de l'Ouest aux expériences coloniales d'élaboration des lois foncières. Il appréhende l'impact qu'a eu, en Europe, au Moyen Âge tardif, la mise par écrit de la réglementation sur la gestion des terres. De ces différents niveaux d'analyse il ressort que la formalisation des droits fonciers et l'introduction des registres a tendance à exclure les villageois de la définition des régulations foncières. En revanche, les groupes sociaux qui tirent parti de cette évolution sont ceux qui contrôlent les procédures administratives, à savoir les seigneurs, les administrateurs, les hommes d'affaires urbains et, de nos jours, les investisseurs étrangers.Formalizing Customary Rules. Medieval Europe and Colonial and Contemporary Africa
So-called customary rules tend to be oral, local and informal and are generally based on negotiation and consensus rather than established norms and clearly defined procedures. But what happens to legal customs when an attempt is made to formalize them? The purpose of this paper is to answer this question. Particular attention will be given to the regulation of access to and use of land resources. The paper takes a somewhat unusual approach to this issue. Using insights from legal anthropology, history and ethnology, the study examines the ongoing efforts to formalize land rights in West Africa based on a comparison with colonial efforts to define customary land law. The paper also examines the impact of literacy on land management in medieval Europe. The different levels of analysis suggest that introducing a system of codified law and formal land registers has an adverse effect on the ability of ordinary people to participate in defining what is right and what should be done. By contrast, the social groups that bene-fit from the system are those in control of administrative procedures and techniques – i.e. lords, administrators, (urban) businessmen and, today, foreign investors. Article libre
- La résilience des formes : La ceinture urbaine de paris sur la rive droite - Hélène Noizet, Laurent Mirlou, Sandrine Robert p. 191-219 La mise en place d'un SIG historique pour la ville de Paris permet d'appréhender l'héritage urbain des écoulements, et notamment du grand paléoméandre de la rive droite. Des fouilles archéologiques sont venues éclairer l'évolution géomorphologique de la plaine alluviale de Paris durant l'Holocène. Toutefois la prégnance de cette zone humide dans la structuration de l'espace urbain parisien n'a pas encore été suffisamment soulignée. Le croisement entre des données textuelles, planimétriques et archéologiques montre assez nettement la résilience de cette forme : elle marque, sur la longue durée, les espaces seigneuriaux (censive de Sainte-Opportune), l'exploitation pastorale puis agricole du sol à partir du milieu du XIIe siècle, les infrastructures techniques (réseau d'égouts du Moyen Âge et de l'époque moderne), le tissu urbain (réseau viaire et trames des XIXe et XXe siècles). Pourtant produite dans des contextes documentaires très variés, la spatialisation de ces données atteste la convergence géographique du phénomène et constitue une nouvelle pièce à verser au dossier de la transmission des formes au-delà de la seule temporalité de l'aménagement humain.The Resilience of Forms. The Fringe Belts of Paris on the Right Bank of the River Seine
Recent historical research based on GIS technology has demonstrated the impact of ancient forms and structures on the urban fabric of modern-day Paris, focusing in particular on the old course of the River Seine (right bank). Recent archaeological excavations have provided valuable insights into the evolution of the alluvial plain of the river around Paris during the Holocene. The combined use of textual, mapping and archaeological data highlights the historical impact of the ancient course of the river on land use and development, including the territories of the “censive de Sainte-Opportune” and pastoral and agricultural land in the Middle Ages and the culverts and sewerage systems installed on the ancient course of the river in the Middle Ages and the modern period. From the nineteenth century to the present, the Seine has also determined the location and geography of the land and streets of Paris. During the flood of 1910, the Seine returned to its old bed. The example of the River Seine shows that historical forms persist over time and influence the present and highlights the geographical convergence of phenomena based on the assumption that structures and functions are constantly evolving.
- La résilience des formes : La ceinture urbaine de paris sur la rive droite - Hélène Noizet, Laurent Mirlou, Sandrine Robert p. 191-219
Comptes rendus
- Comptes rendus - p. 221-232