Contenu du sommaire : Les BRICS en Afrique : ambitions et réalités d'un groupe d'influence

Revue Afrique Contemporaine Mir@bel
Numéro no 248, 2013/4
Titre du numéro Les BRICS en Afrique : ambitions et réalités d'un groupe d'influence
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Éditorial - Jean-Bernard Véron p. 7-9 accès libre
  • Les BRICS en Afrique

    • Ambitions et réalités d'un groupe d'influence - Laetitia Habchi, Laetitia Martinet p. 13-30 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
      Le groupe des BRICS rassemblent des pays très différents qui partagent la même volonté de peser sur la scène internationale. L'article présente les avancées du groupe à l'occasion du sommet de Durban de mars 2013 vers la concrétisation d'un groupe d'influence mondial, et rappelle les organes de coopération mis en place. Il revient notamment sur le lancement de la nouvelle banque des BRICS et sur les difficultés à faire vivre des initiatives concrètes. Les deux auteures s'interrogent sur les relations établies par les BRICS avec l'Afrique et sur l'impact de ces relations sur le continent.
      Ambitions and realities of an influential group
      The BRICS Forum unites a group of very different countries that share a desire to become international heavyweights. This article describes the progress the BRICS Forum made during the Fifth BRICS Summit in March 2013 in Durban, when the group solidified its position as an influencer of world events and set up cooperative bodies such as the BRICS Business Council. The authors particularly focus on the launch of the new BRICS Bank – a launch that did not happen already. They describe the difficulties of bringing initiatives to life within a group that has so little in common; they also examine the BRICS Forum's relations with sub-Saharan Africa and these relations impacts Africa.
    • L'Afrique du Sud dans la relation BRICS-Afrique : Ambitions, défis et paradoxes - Folashadé Soulé-Kohndou p. 31-43 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
      La place de l'Afrique du Sud dans les BRICS suscite un ensemble d'interrogations. Analysée dans une perspective macroéconomique, la faiblesse du produit intérieur brut, de la croissance et de la démographie, remettent en cause son inclusion dans ce club de grands émergents. Son invitation à rejoindre le groupe en décembre 2010 résulte avant tout d'une initiative diplomatique. Cet article analyse les stratégies diplomatiques mises en œuvre par l'Afrique du Sud pour adhérer au groupe et détaille l'instrumentalisation faite par la diplomatie sud-africaine d'un statut auto-accordé de leader africain et de pivot dans la relation Afrique-BRICS. Cette instrumentalisation, qui sert avant tout ses propres intérêts, n'est pas sans créer un ensemble d'effets pervers.
      South Africa in BRICS-African relations
      South Africa's position within the BRICS regularly raises a series of questions. From a macroeconomic perspective, the country's weak gross national product, growth and demographics compared to those of Brazil, Russia, India and China brings into question its inclusion in the club of large emerging powers. However, following a foreign policy initiative, South Africa was invited to join the BRICs in December 2010 and participated in the 2011 summit in Sanya, a village on the island province of Hainan in China's far south. This article analyses the diplomatic strategies that South Africa used to join the BRICs and describes exactly how South African diplomats instrumentalized their country's self-proclaimed status as African leader and pivot in Africa-BRICS relations. This instrumentalization, which serves South Africa's own interests above all, engenders several negative effects.
    • La politique extérieure Sud-Sud du Brésil de l'après-Lula : Quelle place pour l'Afrique ? - Carolina Milhorance de Castro p. 45-59 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
      L'auteure analyse la politique extérieure du Brésil, et en particulier la politique africaine, du début des années 2000, avec l'arrivée au pouvoir de Luiz Inácio Lula da Silva en 2003, jusqu'à nos jours avec Dilma Rousseff. Le contexte difficile de la prise de pouvoir de cette dernière l'a contraint à décider les réductions budgétaires de la politique extérieure au profit de la politique intérieure et à orienter de manière plus marquée la politique extérieure vers un appui aux exportations. Dans une concurrence vive entre le Brésil et la Chine sur le plan du commerce et des investissements notamment, l'Afrique subsaharienne représente un marché important pour le Brésil et un allié potentiel sur la scène internationale.
      Brazil's foreign South-South policy in the post-Lula era
      The author analyses Brazil's foreign policy, particularly towards Africa, from the beginning of the 2000s, when Luiz Inácio Lula da Sliva's rose to power in 2003, to the present, under Dilma Rousseff. The author revisits the generally-accepted current of thought that emphasizes Lula's strong commitment to Africa, thereby highlighting Rousseff's cutbacks to the budget of the Ministry of Foreign Affairs and reductions in the diplomatic corps. However, Carolina Mihorance de Castro points out that Rousseff's difficulty in assuming power has forced her to reduce foreign policy budgets to support internal ones. To boost Brazil's economy and get a return on Brazil's investments in Africa and Latin America, Rousseff has also had to more markedly guide foreign policy toward supporting exports. In Brazil's lively competition with China for trade and investment, sub-Saharan Africa represents an important market for Brazil and a potential ally in recognizing Brazil's international role.
    • Le retour de Moscou en Afrique subsaharienne ? : Entre héritage soviétique, multilatéralisme et activisme politique - Alexandra Arkhangelskaya p. 61-74 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
      L'Afrique subsaharienne et la Russie entretiennent des relations de longue date. Elles ont récemment pris un tour nouveau, avec plusieurs initiatives bilatérales et la montée en puissance du forum multilatéral des BRICS où la Russie est très active. L'héritage de la période soviétique dans la politique étrangère du pays en général et vis-à-vis de l'Afrique en particulier est un aspect majeur à considérer pour comprendre ces relations. Si les intérêts commerciaux et les échanges se sont renforcés, l'Afrique subsaharienne ne figure cependant pas en tête des priorités de la politique étrangère russe.
      How does Russia view its relationship with Africa?
      Sub-Saharan Africa and Russia have long-standing relations. Recently, several bilateral initiatives and the rising importance of the multilateral BRICS forum have given these relations a new turn. In this article, Alexandra A. Arkhangelskaya looks at Russia's foreign policy and its impact on its relationship with sub-Saharan Africa, its vision of multilateralism and its international obligations. She reviews the Soviet period's legacy on Russian foreign policy in general, and as it relates to Africa in particular. She also examines Russia's participation in various multilateral ruling bodies, emphasizing the BRICS' growing presence in a multipolar and totally rearranged world order. The author studies Russia's current political and economic relations with various African countries, noting that while commercial interests and trade are increasing, sub-Saharan Africa ranks low on the list of Russia's foreign policy priorities. In her conclusion, the author suggests several official diplomatic and economic actions that would intensify Russo-African relations.
    • Relations Inde-Sénégal : « émergence » d'une diplomatie de la coopération - Pooja Jain p. 75-88 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
      Depuis son indépendance en 1947, l'Inde s'est affirmée comme un acteur clé de la coopération Sud-Sud – une position enracinée dans la solidarité et l'anticolonialisme du Mouvement des non-alignés. L'auteure revient sur un cas particulier de cette coopération : les relations indo-sénégalaises. Un couple improbable à première vue, étant donné l'absence de liens coloniaux directs ou d'une diaspora indienne au Sénégal, mais qui illustre bien les évolutions politiques de ces deux pays et la montée en puissance des partenariats entre les pays émergents et ceux qui aspirent à ce statut. L'auteure analyse la place qu'ont prise ces deux pays dans les enceintes internationales depuis leur indépendance, étudie les changements diplomatiques et idéologiques survenus alors et s'attarde sur les conditions particulières qui les incitent, depuis quelque temps, à resserrer leur coopération.
      India-Senegal relations: the emergence of a “diplomacy of cooperation”Since independence in 1947, India has confirmed its position as a key actor in South-South cooperation – its status rooted in the solidarity and the anti-colonialism of the Non-Aligned Movement. The author examines a specific example of this cooperation: Indo-Senegalese relations. At first glance, the two countries seem an unlikely pair, given the lack of direct colonial ties and the absence of an Indian diaspora in Senegal. However, their relationship illustrates how the two countries have evolved politically and how partnerships between emerging countries and those that aspire to join their ranks have grown stronger. The author analyzes the place in international fora that India and Senegal have taken since independence. She studies the diplomatic and ideological changes that have occurred since then, lingering over the specific conditions that have motivated the two countries to tighten up their cooperation in recent years. The author concludes with an observation: the goal of international solidarity that both countries pursue should not come at the price of their own development.
    • Chine-Afrique : enjeux de l'ajustement chinois pour les pays miniers - Jean-Raphaël Chaponnière p. 89-105 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
      La Chine est le premier importateur des minerais d'Afrique subsaharienne et la demande chinoise a contribué a dynamisé les économies africaines. Commencé en 2011, le tassement de la croissance chinoise s'est déjà répercuté sur les cours des matières premières et sur les explorations en chute. Au-delà de la conjoncture, quel pourrait être l'impact du rééquilibrage du régime de croissance de l'économie chinoise sur les économies des pays d'Afrique subsaharienne exportateurs de minerais ? En diminuant le taux d'investissement en Chine, le rééquilibrage pèsera sur les cours, en particulier le cuivre et le fer, et il pourrait être amplifié par une meilleure efficacité de l'utilisation des métaux en Chine.
      China and Africa: The mining challenge
      Beyond questions posed in the economic literature about the development implications of exporting countries' rich underground resources, this article looks at a possible rebalancing and restructuring of the Chinese economy and its impact on the economies of minerals-exporting countries in sub-Saharan Africa. China is the largest importer of sub-Saharan minerals. However, a rebalancing of the Chinese economy and a lowering of the share of investment in China's GDP is on the agenda: the new Chinese leaders have said they aim to lessen that share from 48% today to 42% by 2022. A one-percent decrease in investment could lead to a 1.3% decrease in the price of minerals. Exporting countries in Africa with the least diversified economies would especially feel the impact of such a decrease.
  • Repères

  • Actualités africaines

    • L'imbroglio centrafricain : État, rebelles et bandits - Emmanuel Chauvin, Christian Seignobos p. 119-148 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
      L'imbroglio centrafricain est né du prolongement de plusieurs situations. Structurellement, le pouvoir central est confiné dans la capitale et les grandes villes. Dans le nord du pays, des rébellions ont pris le contrôle de l'espace rural et divisé le territoire national en une mosaïque de territoires plus ou moins autonomes. Au fil du temps, des bandes de coupeurs de route, les zargina, ont imposé un modèle prédateur d'organisation de l'espace. Les putschs de François Bozizé et de Michel Djotodia ont favorisé l'enrôlement massif de mercenaires étrangers, tchadiens et soudanais, dans les conflits centrafricains. La prise du pouvoir de Bangui par la Séléka, en mars 2013, mêle ces composantes de façon inextricable. Elle se traduit par une mise en coupe réglée du pays suivie d'affrontements à connotation religieuse.
      The Central African Republic's imbroglio
      The Central African Republic's imbroglio arose from the prolongation of several situations. Structurally, the central government's authority is confined to the capital and major cities. In the country's north, rebels have taken control of rural areas and divided the nation into a mosaic of more or less autonomous regions. Over time, gangs of highwaymen (zargina) have imposed their predatory model on the territory. The putsches of François Bozizé and Michel Djotodia encouraged a massive enlistment of foreign mercenaries from Chad and Soudan to fight in the republic's conflicts. Séléka's takeover of Bangui in March 2013 inextricably tangled-up these elements, resulting in systematic looting across the country followed by confrontations that have religious overtones.
  • Notes de lecture