Contenu du sommaire : Une Afrique de l'Ouest en mutation
Revue | Les Cahiers d'Outre-Mer |
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Numéro | no 229, janvier-mars 2005 |
Titre du numéro | Une Afrique de l'Ouest en mutation |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Une Afrique de l'Ouest en mutation - François Bart p. 1
- Valorisation agricole des milieux de savanes en Afrique de l'Ouest : des résultats contrastés - Guy Faure p. 2 Les zones de savanes d'Afrique de l'Ouest traversent une période de mutation. L'accroissement démographique rapide engendre une pression plus forte sur les ressources renouvelables. Quand la population augmente, les communautés rurales réagissent, mettant en ?uvre de nouveaux systèmes de culture plus intensifs et de nouveaux systèmes d'élevage mieux intégrés à l'agriculture. Cependant, des ruptures fortes apparaissent quand certains seuils de densités de population sont atteints, notamment dans les zones les plus fragiles. Dans ce contexte, le rôle du marché est prépondérant. Le renforcement ou l'émergence de filières (maïs, coton, lait, etc.) a un impact important sur la diffusion de pratiques favorables à une agriculture soucieuse d'une gestion raisonnée des ressources. Des pôles de développement se créent, dynamisés de plus en plus par les villes de la côte ou les capitales. Par contre, des zones se marginalisent suite à des conditions climatiques difficiles, à un accès limité au marché ou à une insécurité chronique. De nouvelles formes de coordination entre acteurs permettent d'améliorer les performances des systèmes agricoles. Le degré de structuration de certaines filières, la naissance de collectivités locales ou d'organisations paysannes, les actions des ONG et des services publics influent sur les revenus des producteurs et sur la capacité des communautés rurales à gérer les ressources.
- Contribution au débat sur l'absence relative de karité au Sénégal oriental : fondements naturels, raisons sociales ? - Sébastien Larrue p. 3 Le karité (Vitellaria paradoxa) est un arbre commun des savanes ouest-africaines, mais il est presque absent des terres du Sénégal oriental. Pourtant, Vitellaria paradoxa est ici dans son aire écologique de prédilection. Ce fait avait étonné quelques auteurs sans qu'aucune explication ne soit vraiment donnée. Néanmoins, la diminution des précipitations qui sévit en Afrique de l'Ouest depuis la seconde moitié du xxe siècle est fréquemment avancée. Après avoir été présents de la Falémé jusqu'à Tambacounda au xviiie siècle, les karités ont peu à peu disparu. Les exigences écologiques de l'arbre montrent que la baisse de la pluviosité ne peut en être la cause unique. Les raisons sont ailleurs, il faut les chercher dans la dynamique des sociétés locales et dans l'évolution du contexte régional.L'arrivée des pasteurs peuls, dans le sillage des Mandingues, a favorisé les échanges avec les populations locales tenda « mandinguisées ». Jadis, ces groupes autochtones, isolés et autarciques, n'avaient d'autres ressources en matière grasse que « le beurre de karité ». Mais, les échanges croissants avec les produits peuls se sont substitués aux fonctions de Vitellaria paradoxa dont la conservation est progressivement devenue aléatoire. Après un regain d'intérêt pour le karité imputable aux rivalités avec les Peuls et à une « rupture » des échanges aux xviiie et xixe siècles, les populations mandinguisées se sont détournées de l'arbre à beurre. En effet, la diffusion et la culture massive de l'arachide au xixe siècle ont probablement contribué à la perte des vocations traditionnelles du karité dont la conservation ne se justifiait plus.
- Recherches pédo-écologiques dans le Parc National de la Comoé (Côte-d'Ivoire) - Philippe Kersting p. 4 Le sous-projet W04 du projet de recherche BIOTA étudie de façon interdisciplinaire la relation entre la fragmentation des habitats et la transformation de la biodiversité dans la zone de transition entre les forêts guinéennes et les savanes soudanaises dans la région du Parc National de la Comoé. La présente étude traite des dimensions géomorphologique et pédologique. Si les observations sur le terrain et les analyses en laboratoire montrent que la répartition des grands ensembles végétaux n'est certainement pas le seul reflet du potentiel de production biologique du système sol, elle montre cependant aussi l'importance des cuirasses latéritiques pour la survivance des îlots forestiers et l'omniprésente influence de l'homme.
- Polynésie, dynamique contemporaine et enjeux d'avenir - Pierre-Marie Decoudras p. 5
- Urbanisation et rôle de la chefferie traditionnelle dans la communauté urbaine de Niamey - Henri Kokou Motcho p. 6 Niamey, petit village précolonial au début du siècle, est devenue en quelques décennies une grande agglomération grâce à ses fonctions politiques, administratives et commerciales. Sa croissance démographique s'est traduite par une extension rapide de la ville : le nombre de quartiers a été en moins d'un siècle multiplié par 16 h 5 lors de l'installation de la ville sur le plateau en 1937, 89 aujourd'hui. La rapidité et l'ampleur des croissances démographique et spatiale urbaines n'ont pas permis aux pouvoirs publics de doter la capitale du Niger de l'ensemble des infrastructures collectives nécessaires à la vie quotidienne des citadins. Cela se traduit non seulement par une détérioration du cadre de vie des habitants, mais aussi par une insécurité contre lesquelles les pouvoirs publics sont impuissants. Aussi depuis quelque temps, certains partenaires du développement de la Communauté Urbaine de Niamey tentent d'impliquer les autorités coutumières dans leurs programmes. Des jeunes dés?uvrés des quartiers populaires s'organisent en milices, les « yam banga », sous la bannière de leur chef de quartier pour épauler la police dans sa tâche de sécurisation. Et tout récemment, ces chefs traditionnels ont imposé leur point de vue pour une nouvelle subdivision de la CUN. Ces actions attestent du poids des chefs traditionnels dans l'arène des jeux politiques. Mais qui sont ces chefs traditionnels de Niamey, et quel rôle véritable jouent-ils dans le développement de la cité ?
- Continuités ou ruptures territoriales au Sénégal : au risque du transport ? - Jérôme Lombard p. 7
- Les pays touchés par le tsunami : un contexte économique, politique et humain très diversifié - Patrice Cosaert p. 8