Contenu du sommaire : Le retour de la guerre

Revue Raisons Politiques Mir@bel
Numéro no 13, février 2004
Titre du numéro Le retour de la guerre
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Éditorial

  • Dossier

    • Quelques formes et raisons de la guerre - Stephen Launay p. 9-36 accès libre avec résumé
      La seconde moitié du 20e siècle confirme une tendance née antérieurement de négation de la guerre par éviction du mot du vocabulaire officiel et de la science politique, à l'exception de Raymond Aron et de quelques autres. La conjoncture bouleversée de ces dernières années doit cependant nous amener à analyser les phénomènes qui (dé) structurent la politique internationale, en particulier les guerres civiles et le terrorisme, pour apprécier les réponses qui leur sont données. La « grande stratégie » américaine constitue alors un objet privilégié d'étude par ses répercussions géopolitiques et diplomatiques et par la formulation renouvelée qu'elle donne de la doctrine de la guerre juste.
    • Les guerres américaines dans l'après-guerre froide. Entre intérêt national et affirmation identitaire - Thomas Lindemann p. 37-57 accès libre avec résumé
      L'article tente d'expliquer les guerres américaines les plus récentes en combinant l'approche réaliste avec le constructivisme et l'analyse perceptuelle. L'hégémonie américaine et les coûts élevés d'une posture purement défensive dans la lutte antiterroriste constituent un terrain favorable au recours à la force. Toutefois, aucune guerre américaine n'était inévitable. Ce sont des facteurs plus subjectifs comme l'identité américaine de protecteur des libertés mondiales, les perceptions faussées de la menace irakienne ou la faible identification de l'administration Bush avec les alliés européens qui ont, en dernière instance, incité les dirigeants américains à préférer parfois la guerre à la paix. Si l'approche réaliste éclaire les opportunités du recours à la force armée, c'est l'approche constructiviste qui explique le mieux pourquoi et contre qui ces opportunités peuvent être exploitées.
    • « Liberté en Irak » ou le retour de l'anarchie hobbienne - Dario Battistella p. 59-78 accès libre avec résumé
      Alors que le drame de la deuxième guerre du Golfe n'avait pas remis en cause la tendance en cours vers la consolidation de la logique lockienne comme culture internationale dominante, l'opération « Liberté en Irak » se présente comme une tragédie, dans la mesure où elle annonce l'abandon, de la part des Atats-Unis, de la culture lockienne au profit d'une logique hobbienne. La construction de l'Irak comme ennemi, l'usage de la guerre préventive et le recours à l'unilatéralisme sont autant d'indices du retour possible de l'état de guerre comme structure dominante de la scène politique internationale de demain.
    • L'obsolescence des guerres interétatiques ? Une relecture de John Mueller - Michel Fortmann, Jérémie Gomand p. 79-96 accès libre avec résumé
      Faut-il craindre, dans le sillage de l'offensive américaine globale contre le terrorisme, une résurgence des conflits armés, un « retour vers le passé » tel que certains le promettaient il y a plus de dix ans ? Relire John Mueller, qui annonçait dès 1989 l'obsolescence des guerres interétatiques permet de répondre à cette question, dans le contexte turbulent de ce début de millénaire.
    • Guerres et médias : permanences et mutations - Arnaud Mercier p. 97-109 accès libre avec résumé
      S'interroger sur les liens entre guerres et médias, c'est étudier la façon dont les médias sont engagés dans les conflits, comme cible ' la guerre faite aux médias ', ou comme adjuvant ' la guerre grâce aux médias. A partir de cette distinction, on peut mettre en évidence quatre grandes évolutions qui concourent à faire désormais de la guerre un spectacle avant tout : l'apparition de l'image, qui a ouvert la porte aux manipulations par mises en scène ; l'émergence des technologies de communication en direct qui pose la question du recul des journalistes par rapport à ce qu'ils diffusent et qui favorisent, éventuellement, leur instrumentalisation ; la pression médiatique et la mondialisation des médias d'information qui induisent un changement des modalités de propagande des autorités politico-militaires ; enfin, dans les pays démocratiques, le discrédit de plus en plus grand de la censure, qui impose de réfléchir à des modalités inédites de contrôle des journalistes sur le terrain.
  • Actualité - Le clonage

    • Autour du clonage, discours et argumentations - David Smadja p. 111-127 accès libre avec résumé
      Le débat contemporain sur le clonage est éclairé dans cet article à partir d'un constat liminaire portant sur le paradoxe de son existence, encore scientifiquement incertaine, et son ambivalence sémantique. L'étude des discours définissant et tendant à juger les techniques dites de « clonages » est fondée sur l'analyse de l'argumentation de Chaïm Perelman, qui substitue le « raisonnable » au « rationnel ». Les cadres de l'argumentation structurant le débat sur le clonage s'organisent ainsi en trois pôles : reproductif vs non reproductif ; duplication vs modification ; reproductif vs thérapeutique. Deux exemples de qualification rationnelle du clonage ' scientifique et juridique ' font l'objet d'une exposition critique tandis qu'une analyse sommaire des cadres de l'argumentation autour de la question du « souhaitable » est proposée.
    • Pour une éthique de l'entre-deux, entre procréation et recherche génétique - René Frydman p. 129-141 accès libre
    • Le clonage, entre désir d'éternité et réalité technique - Jacques Testard p. 143-155 accès libre
  • Varia

    • Les cousinages de plaisanterie en Afrique de l'Ouest, entre particularismes et universalismes - Étienne Smith p. 157-169 accès libre avec résumé
      Il existe en Afrique de l'Ouest des cousinages de plaisanteries révélant de façon originale la tension, constitutive de la relation à l'autre, entre ethnocentrisme et tolérance, hiérarchie et conflit. A la fois confirmation « plaisante » de la différence par l'expression de stéréotypes et reconnaissance d'un trait d'union et lien de sympathie, ces relations trouvent à s'exprimer quotidiennement. Ces cousinages plaisants offrent l'exemple d'une « distance moyenne », combinant des éléments d'universalisme et de particularisme, ce qui doit nous inviter à repenser les points de passage entre ces deux concepts.
  • Lectures critiques