Contenu du sommaire : Fatalités économiques

Revue Raisons Politiques Mir@bel
Numéro no 20, décembre 2005
Titre du numéro Fatalités économiques
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Éditorial

  • Dossier

    • Économie politique de la répression : le cas de la Tunisie - Béatrice Hibou p. 9-36 accès libre avec résumé
      A la croisée de deux traditions intellectuelles (l'économie politique wébérienne et l'analyse foucaldienne de l'exercice du pouvoir et de la domination), cet article entend suggérer que les rouages économiques fondent aussi les relations de pouvoir qui autorisent la domination, et parfois la répression. A partir d'un terrain localisé (la Tunisie) et d'une situation concrète (la mise à niveau industrielle), il entend montrer que les mécanismes de contrôle de l'ensemble de la population s'ancrent dans les relations de pouvoir les plus banales et que ces pratiques peuvent tout aussi bien servir à la coercition, voire à la répression, que permettre au « miracle économique » de se réaliser.
    • Karl Polanyi et la séparation institutionnelle entre politique et économie - Ay?e Bu?ra p. 37-56 accès libre avec résumé
      Cet article explore l'analyse par Karl Polanyi de la séparation institutionnelle du politique et de l'économie dans le contexte de l'économie de marché du 19ème siècle. S'interrogeant sur la contribution que cette analyse pourrait apporter à la recherche d'alternatives viables à l'ordre international néo-libéral contemporain, l'article montre que cette contribution dépend de l'interprétation que l'on donne de deux concepts clés : le « désenchâssement » et le « contremouvement ». L'article suggère 1) que dans l'oeuvre de Polanyi, l'économie « désenchâssée » n'est pas une réalité sociologique mais un projet politique et 2) que l'analyse par Polanyi du « contremouvement » n'implique pas une justification de tous les types de résistance à l'économie de marché. Certains ne sont pas acceptables ni politiquement ni humainement.
    • La démocratie selon Sen - Emmanuelle Bénicourt p. 57-72 accès libre avec résumé
      Amartya Kumar Sen propose, en économie, une solution démocratique au problème du choix collectif. Cet article revient sur ce qu'il a pu dire sur la démocratie en tant que régime politique. On commencera par présenter la définition qu'il en donne, puis on examinera ses trois principaux bienfaits (importance intrinsèque, rôle constructif et importance instrumentale). Enfin, à partir de certaines études de cas concrets auxquelles Sen fait référence dans ses textes, on verra que la démocratie, telle qu'il la conçoit, est loin d'être un système politique précis et que les avantages qu'il lui prête ne sont pas toujours très clairs.
    • L'économie, le peuple et la Constitution. Le « non » français en perspective - Alexis Dalem p. 73-88 accès libre avec résumé
      Cet article montre que le « non » français au référendum sur le Traité constitutionnel européen (2005) a des causes profondes. Il s'inscrit dans une tendance durable qui voit, d'une part un affaiblissement du soutien « affectif » dont bénéficie l'Europe et, d'autre part, un fossé croissant entre une partie de la gauche et des couches populaires et la construction européenne. Ce divorce est le résultat des effets perçus et escomptés de l'intégration européenne et de ses politiques. Appliquant le modèle du policy appraisal, l'article montre que la meilleure explication du « non » français reste d'y percevoir la désapprobation d'une grande partie de l'électorat à l'égard des grandes orientations de l'intégration européenne : ouverture et libéralisation des marchés (biens, services, travail), politique de la concurrence, politique monétaire, etc. Il conclut à la nécessité d'un « réajustement social-démocrate » si l'on ne veut pas voir ce fossé perdurer et s'accroître.
  • Varia

    • Les partis politiques et la logique philosophico-juridique de la représentation politique - Didier Mineur p. 89-109 accès libre avec résumé
      Cet article se propose, à partir de la perception des partis politiques de deux juristes de la fin du 19ème siècle, d'analyser la transformation que le système partisan aurait apportée à la représentation politique. Selon ce que l'on peut appeler la logique philosophico-juridique de la représentation politique, qui était celle des origines du gouvernement représentatif, la volonté nationale ne préexiste pas à la représentation ; pour le juriste italien Miceli et pour le juriste français Esmein, à la fin du 19ème siècle, les partis politiques transforment profondément cette économie de la représentation : de par leur définition, les partis se réclament d'une volonté populaire antécédente et font évoluer le gouvernement représentatif vers ce que Esmein appelle un régime « semi-représentatif ». On veut ici démontrer que les partis politiques ne font, malgré les apparences, qu'hériter de la fonction du représentant des origines, qui consiste à inventer une unité qui ne leur préexiste pas, de telle sorte que la représentation politique, remaniée par les partis, participe toujours d'une logique d'abstraction de la volonté étatique vis-à-vis des volontés des représentés.
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