Contenu du sommaire : Miscellanées
Revue | Sociétés |
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Numéro | no 93, 2006/3 |
Titre du numéro | Miscellanées |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Contributions
- Présentation - Anne Petiau, Mounira Zermani p. 5-7
- Le ghetto des intellectuels et le mythe de l'humanisme : Douze idées sur les intellectuels et leur rôle - Abraham A. Moles p. 9 Moles nous invite, dans cet article, à interroger le rôle de l'intellectuel dans la complexité des sociétés postmodernes. Les enjeux pressentis pour l'intellectuel dans sa fonction créatrice et les limites de ses possibles champs d'action font de lui un des acteurs incontournables d'une des cités qui composent le monde social. En faisant l'état des lieux de la société intellectuelle, l'auteur rend compte de la nécessité pour ces derniers de rester connectés au monde social réel.
- Faire de la musique ensemble. Une étude des rapports sociaux - Alfred Schütz p. 15-28 Alfred Schütz mène une phénoménologie de l'expérience musicale dans le but d'étudier les fondements de toute relation sociale. Le cas de la communication musicale lui permet de saisir que le procès de communication présuppose l'établissement d'un rapport de « syntonie » entre les individus. Celui-ci se définit comme le partage d'une « durée », d'un « courant de conscience », comme c'est le cas lorsque deux auditeurs s'installent dans un même temps musical. Ce rapport social précède, et plus encore constitue la condition de possibilité de tout rapport social tel qu'il peut s'établir grâce au langage et à la coprésence d'individus dans un espace commun.
- Le formisme et l'esthétisme - Michel Maffesoli p. 29-34 Le sociologue se trouve aujourd'hui face à un monde social complexe et pluriel, où l'activité communicationnelle, le jeu des images, des mythes et des symboles sont de plus en plus prégnants. Michel Maffesoli souligne alors l'intérêt et l'actualité de la pensée de G. Simmel. Le « formisme » permet de rendre compte de la réalité sociale « telle qu'elle se donne à voir », d'être attentif au pluralisme constitutif de la vie sociale, tout en repérant des formes structurantes.
- Le secret de l'autre - Patrick Watier p. 35-38 La compréhension des mécanismes psychosociaux se joue à travers celle des rôles de l'individu. En soulevant la complexité des liens sociaux, l'auteur rend compte de la difficulté d'être en relation socialement tout en préservant sa personnalité. En proposant la notion de forme comme outil de compréhension supplémentaire de la vie sociale et du savoir fragmentaire qui en découle, l'auteur renvoie à l'utilité de cette grille pour investir le monde de l'autre.
- Éléments pour un itinéraire - Louis-Vincent Thomas p. 39-43 Louis-Vincent Thomas revient sur son parcours universitaire et intellectuel. Il rend compte des personnages, collègues, maîtres et amis qui ont accompagné celui-ci, de ses appétits intellectuels pour la philosophie, l'ethnologie, la psychologie et la sociologie, de ses premiers travaux de recherche sur les rites funéraires et les systèmes de pensée en Afrique noire jusqu'à ses nombreuses recherches en thanatologie. Ce qui ressort de ses travaux sur la mort comme de cet itinéraire, c'est avant tout un profond amour pour la Vie.
- Un entretien avec Thomas Luckmann - Jean Ferreux p. 45-51 L'article nous propose d'échanger un court instant avec T. Luckmann, quelques éléments de son histoire de vie. Cet entretien permet de percevoir un des aspects de sa personnalité à travers diverses visions : sa carrière, son rapport aux étudiants, ses rencontres marquantes, notamment celle avec Schütz. Aussi l'auteur nous emmène-t-il sur les lieux d'attache chers à Luckmann.
- Un sociologue à l'Opéra - Gilbert Durand p. 53-67 Gilbert Durand nous offre dans ce texte un bel exercice de mythanalyse, tel qu'il en développe les principes dans Figures mythiques et visages de l'?uvre. Au travers de l'étude des éléments culturels et mythologiques de l'Opéra, du repérage de ses « intensifications » successives au cours de l'histoire, Gilbert Durand nous démontre comment un phénomène socio-culturel peut révéler l'épistémè d'une époque. Les sociétés du xvie et du xviie siècle d'une part, celle du Second Empire d'autre part, apparaissent alors « contemporaines » par l'égale importance qu'y prennent l'apparat et la théâtralité.
- Imaginaire technique et pensée du social - Philippe Breton p. 69-76 L'auteur s'interroge sur les nouvelles technologies et sur les acteurs qui participent à l'émergence puis à l'influence de ces modes de communication. À travers les grilles de l'imaginaire et des représentations sociales que l'on peut avoir de ce domaine, il rend compte du processus d'existence de cette vision du social et des conditions de sa production dans le monde des techniques. L'auteur suit Wiener et propose un éclairage sur la compréhension du technique par l'imaginaire.
- L'histoire longue de l'ivresse - Véronique Grappe p. 77-82 Avec le « manger », le « boire » participe de la fête, facilite la convivialité, le dépassement des limites et le renversement des valeurs propres aux moments festifs. Mais, plus profondément, on peut parler d'une fonction sociale du « trop boire ». Celui-ci est en effet un moyen socialement reconnu et autorisé de franchir les frontières de l'espace festif. Les effets physiologiques de l'ivresse, y compris le sommeil et l'oubli, apparaissent alors comme nécessaires à l'accomplissement de cette fonction sociale.
Marges
- Esquisse d'une morphologie kénotique du rite religieux 2e partie - Philippe Oliviéro p. 83 Dans la première partie de cet article (Sociétés, n? 92), le rite religieux est décrit en tant que création sociale-historique fonctionnant comme un système adaptatif complexe, une réponse pragmatique éprouvée bâtie sur l'articulation d'une ontologie locale rituelle et du vide du concept de Dieu venant remplir les vides de la subjectivité, de l'intersubjectivité et de l'objectité, porteurs de violences existentielles non résolvables autrement. Cette seconde partie décrit certains processus immunologiques protecteurs de la morphologie kénotique du rite, qui repose sur la nécessaire mais fragile dialectique d'une néantologie et d'une ontologie, le vide du concept de Dieu ne pouvant être phénoménalisé que dans le plein d'une ontologie locale rituelle efficiente dans ses attendus anxiolytiques, dynamogéniques et praxéologiques, cette dernière fondant son adaptabilité sur les vides du concept de Dieu.
- Le fondement de l'expérience religieuse et sa versatilité dans le monde contemporain - Celso Sánchez Capdequí, Enrique Carretero Pasín p. 103-117 L'idée de religion est de nature fondamentalement sociale, car elle questionne la société dans sa cohésion et à propos de sa survie. La rationalisation moderne du monde n'a pas suffi à dissoudre la question religieuse comme archaïsme. Différents auteurs ont montré combien la société repose sur une symbolisation et la mobilisation d'un fond imaginaire qui permet de supporter et de comprendre la disparité du monde. Plus encore, on doit observer aujourd'hui une recrudescence et une pluralité de manifestations de la religiosité bien au-delà des espaces construits comme traditionnellement sacrés.
- Esquisse d'une morphologie kénotique du rite religieux 2e partie - Philippe Oliviéro p. 83
Activités sociologiques
- Activités sociologiques - p. 119-123