Contenu du sommaire : Oncosociologie et oncoSHS

Cet article vise à analyser l'apport de la visualisation des clichés d'imagerie médicale dans le parcours thérapeutique des patients atteints d'un cancer, en début de trajectoire. Il évoque la relation patient/médecin mais aussi l'influence des clichés sur la perception du corps et de la maladie. Plus précisément, l'article s'interrogera, notamment, sur les questions de la matérialisation de la maladie et de l'observance. À travers ces différents aspects, il s'agira également d'étudier les catégories de patients pour qui la visualisation des clichés est importante.

Dans les services hospitaliers d'oncologie pédiatrique, les équipes soignantes ont l'habitude de travailler en lien étroit avec les parents. De façon générale, cette coopération autour d'un même objectif, le soin de l'enfant, se passe dans une ambiance pacifiée, feutrée, qui contraste avec la violence imposée par le cancer. Pourtant, on observe quelques tensions entre l'équipe médicale et les parents, qui peuvent conduire à des situations conflictuelles. Ces « clashs » ont tendance à être évacués ou interprétés de façon psychologique, dépendants de la personnalité des parents. Le stress lié au cancer fait office d'explication exclusive du comportement de ces parents qui « craquent ». On se propose dans cet article d'interroger ces « clashs » sous une autre grille, celle d'une violence liée à l'institution, d'une brutalité du dispositif de prise en charge pour les parents ; partant du postulat que logique médicale et logique parentale ne peuvent pas toujours être en harmonie parfaite. L'éventuelle violence de l'institution sur les parents peut être mieux accompagnée si elle est identifiée et analysée.

Cet article a pour objectif de présenter le courant de recherches des représentations sociales dans le domaine de la santé, afin de rendre compte de l'intérêt de ce concept pour comprendre les logiques qui sous-tendent l'adoption de pratiques spécifiques. Dans cette optique, quelques enquêtes portant sur les représentations de la santé et de la maladie, de la folie, du corps, du cancer, de l'hygiène, du sida, de la drogue, seront présentées en mettant l'accent sur l'apport de ce type de recherches pour les sciences humaines et sociales.

Le concept de cellule souche cancéreuse (CSC) permet de mettre en évidence la structure théorique sur laquelle reposent les stratégies de recherches et les stratégies thérapeutiques qui paraissent traverser une crise depuis le début des années 1990. Ce concept, encore restreint à la recherche fondamentale, propose un renouvellement théorique profond de la cancérogenèse.En outre, le concept de Cellule Souche Cancéreuse est aussi l'occasion d'un parcours plus vaste permettant de revisiter les fondements du concept de cellule souche ou, plus précisément, de la notion de “caractère-souche” (stemness) qui se trouve confrontée à l'introduction de la question du statut du pathologique par rapport au sain dans la définition des fonctions du vivant.

L'individu touché par le cancer est acculé à penser l'impensable : sa propre mort. Sa vision du monde, des autres et de lui-même se trouve bouleversée au moment même de l'annonce de la maladie grave. Néanmoins, les individus malades refusent le plus souvent ce chaos engendré par l'annonce du cancer dans leur vie. Nous observons combien, pour ces femmes rencontrées et atteintes par un cancer gynécologique, la possibilité de reconstruction du monde vécu passe par la mise en récit. C'est la nomination des origines de la maladie qui aide à la reconstruction du monde vécu, via la symbolisation de la maladie et de ses conséquences. Le corps, les organes touchés par le cancer, la maladie sont ainsi matière de symboles, et c'est également à cette dimension du corps et de la maladie que s'adressent les soignants. Mais la culture des femmes atteintes par un cancer gynécologique et la « culture hospitalière » se rencontrent-elles ?

Cet article rend compte d'une enquête qualitative effectuée en 2008 au sein de l'Institut de cancérologie Gustave Roussy (IGR) auprès des femmes atteintes de cancer du sein. Étudier l'incorporation du moment cancer dans l'histoire biographique de nos patientes nous permet de mettre en évidence les changements de leur vision du monde et, éventuellement, de discerner les nouvelles formes de socialisation. Ainsi, à côté des stratégies de coping psychologique, les formes de coping social que nous avons typifiées (l'idiosyncrasie, la réponse rhizomatique, la désubjectivation altruiste), sont-elles l'expression sociale du mutisme originel d'un sujet traumatisé par l'annonce d'un cancer et la perspective de la vie avec la maladie et avec la mort ? Nous avons analysé ce mutisme dans le but de démontrer que le langage de socialisation des patientes prend sens comme continuité d'un dialogue silencieux avec soi-même. Les stratégies élaborées typifiées ouvrent le monde social au sujet atteint dans son intimité et créent les vecteurs socialisateurs de la réintégration.