Contenu du sommaire : L'histoire sociale en mouvement

Revue Le Mouvement social Mir@bel
Numéro no 200, juillet-septembre 2002
Titre du numéro L'histoire sociale en mouvement
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Notre nouvelle place dans l'atelier de l'histoire sociale et culturelle - Patrick Fridenson p. 3-9 accès libre
  • Les répertoires d'action télématiques du néo-militantisme - Fabien Granjon p. 11-32 accès libre avec résumé
    Les ressorts classiques de l'engagement associatif revendicatif sont en voie de modification. On assiste au passage d'un militantisme traditionnel à un engagement distancié dont les symptômes se lisent tout autant dans le renouvellement des modes d'action collective que dans les formes de sociabilité convoquées. Le développement des usages de l'Internet par certains de ces acteurs associatifs semble précisément se présenter comme la traduction techno-logique de ce néo-militantisme. Le présent article se donne pour objectif d'examiner quelques-unes des pratiques de communication liées au développement des « nouveaux » réseaux télématiques, et ce dans le cadre particulier du renouvellement des formes associatives du militantisme.
  • Les grèves de mai-juin 1936 revisitées - Antoine Prost p. 33-54 accès libre avec résumé
    Cet article explique l'explosion sociale de 1936 par la convergence de trois mouvements, inscrits dans trois domaines et trois temporalités différentes : le temps court de la culture politique du Front populaire, où les occupations prolongent les manifestations de 1934-1936; le temps intermédiaire de la crise économique qui n'a pas pour conséquence de plonger la classe ouvrière dans la misère, mais de lui imposer des contraintes disciplinaires renforcées et des cadences de travail plus intensives; le temps long de la taylorisation enfin, qui a rendu possible cette surexploitation. Cette explication rend compte de la nature spécifique des conquêtes ouvrières de 1936, qui concernent d'abord le temps, mais elle n'épuise pas la signification des occupations et des fêtes qui les caractérisent. Il est proposé de la chercher non dans une contestation de la propriété des entreprises, mais de la nature du pouvoir patronal, qui n'est pas d'ordre privé comme celui d'un maître de maison chez lui, mais d'ordre public, et doit donc s'exercer selon des règles connues et acceptées. Les conventions collectives signifient précisément ce passage du travail industriel de la sphère privée à la sphère publique. Les grèves de 1936 marquent ainsi la délégitimation du paternalisme.
  • Cheminements Culture

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  • Cheminements Orient

  • Cheminements Patrimoine

  • Cheminements Politique

  • Cheminements Protection sociale

  • Cheminements Sexualité

  • Cheminements Territoire

  • Cheminements Théorie

  • Cheminements Travail

  • Cheminements Urbain

    • De la classe au territoire ou du social à l'urbain - Annie Fourcaut p. 170-176 accès libre
    • Georges Lefebvre (1874-1959), ou une histoire sociale possible - Stéphane Buzzi p. 177-195 accès libre avec résumé
      Suivre la trajectoire de Georges Lefebvre permet de comprendre la création institutionnelle et intellectuelle de l'histoire sociale en France. En effet, en s'éloignant d'une hypothèse brutale qui ferait des « origines socio-économiques » d'un seul l'explication de la naissance de l'histoire sociale, on se propose d'élargir le champ de l'étude biographique à celle des configurations dans lesquelles Georges Lefebvre s'est placé : participant à la création des Annales dès 1929, défenseur d'Ernest Labrousse, il est aussi un historien reprenant un questionnement déjà en place dès le début du XXe siècle, celui des origines sociales de la Révolution. Ses travaux s'inscrivent dans ces perspectives, s'appuyant institutionnellement sur la Commission Jaurès, créée pour organiser la collecte des faits économiques et sociaux. Ainsi, on peut montrer que la naissance du paradigme majeur de l'histoire sociale française des années 1950-1960 n'est autre que la reprise d'efforts entamés par Georges Lefebvre; l'organisation, les sources et le projet pilote étaient siens : les étudiants de Labrousse remplaçaient les érudits locaux. Il ne faut cependant pas ignorer, en plus de l'histoire des faits sociaux, une conception de la connaissance historique qui n'éliminait aucun « fait » historique, politique, culturel ou militaire : en cela, Georges Lefebvre montre que la rupture avec l'histoire « positiviste » n'a pas été aussi grande qu'on ne le croit, d'autant plus que sous sa plume, l'innovation est toujours fille de la tradition.
    • Notes de lecture - p. 196-222 accès libre