Contenu du sommaire : Franklin D. Roosevelt aujourd'hui
Revue | Pouvoirs |
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Numéro | no 150, 2014/3 |
Titre du numéro | Franklin D. Roosevelt aujourd'hui |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- L'invention de la présidence moderne - Élisabeth Zoller p. 5-16 À l'inverse de Woodrow Wilson qui pensait que les États-Unis deviendraient un État moderne en adoptant la technique du gouvernement de parti propre au régime parlementaire, Roosevelt a inventé la présidence moderne qui donne au président les moyens de gouverner sans parti et qui constitue la clé de voûte du régime présidentiel.The Invention of the Modern Presidency
Contrary to Woodrow Wilson who thought that the United States would become a modern state by adopting the technique of party government specific to a parliamentary regime, Roosevelt invented the modern presidency that gives the President the means to govern without parties and constitutes the keystone of a presidential regime. - Le Président, le malheur et la guerre : La spécificité du moment Roosevelt - Yves-Marie Péréon p. 17-27 Vainqueur de quatre élections successives, Roosevelt dirige les États-Unis pendant une période exceptionnellement longue de douze ans, du 4 mars 1933 au 12 avril 1945. Par la force de sa personnalité et la vigueur de son action, il constitue à lui seul un facteur d'unité à un moment où les Américains traversent deux crises majeures, la Grande Dépression et la Seconde Guerre mondiale. La coïncidence entre la maladie d'un homme privé de l'usage de ses jambes et les épreuves de ses concitoyens éclaire d'un jour singulier sa carrière politique.The President, Grief and War
Having won the elections four times in a row, Roosevelt ruled the United States over an exceptionally long period of twelve years from 4 March 1933 to 12 April 1945. Thanks to his strong personality and vigorous action, he constituted in himself a unifying factor at a time when Americans experienced two major crises, the Great Depression and the Second World War. The coincidence between the illness of a man deprived of the use of his legs and the hardships faced by his fellow citizens sheds a particular light on his political career. - Roosevelt face à la crise : quelles leçons pour les politiques économiques ? - Pierre-Alain Muet p. 29-40 Au moment où le parallélisme entre les crises de 1929 et de 2008 se prolonge de façon inquiétante en Europe, un retour sur la politique économique de l'homme dont les réformes révolutionnèrent l'Amérique et changèrent le cours de l'histoire est riche d'enseignements pour lutter contre la crise actuelle. La généralisation après la guerre des mesures radicales que Roosevelt prit dans le domaine économique – séparation des banques d'affaires et de dépôt, instauration d'un État-providence, réforme fiscale – contribua à la longue période de stabilité financière et de prospérité de l'après-guerre.Roosevelt Responds to the Crisis: Lessons for Economic Policies
At a time when we are witnessing a lasting and disturbing parallel between the 1929 and 2008 crises in Europe, looking back at the economic policy of the man whose reforms revolutionized America and changed the course of history can teach us a wealth of lessons to respond to the current crisis. The generalization, after the war, of the radical measures taken by Roosevelt in the economic domain – separation between commercial banks and investment banks, creation of a welfare state, fiscal reform – ushered in the long post-war period of financial stability and prosperity. - La politique de Roosevelt : le droit social d'un monde nouveau ? - Wanda Mastor p. 41-52 La présidence de Roosevelt inaugure bien une ère nouvelle, mais est-elle réellement « sociale » ? Le New Deal vise avant tout à stabiliser l'économie, le « droit social » étant plus ponctuel, plus ciblé pour venir en aide aux situations les plus urgentes et porteuses de germes de révolte. C'est la « rhétorique » du New Deal qui confère à cette politique sa plus grande force : le climat de confiance, l'appel à la solidarité, au patriotisme, la foi en la persévérance des Américains, ont été déterminants dans le redressement, même imparfait, du pays.Roosevelt's Politics: Social Rights for a New Era?
The Roosevelt presidency did usher in a new era, but was it really a “social” one? The New Deal aimed primarily at stabilizing the economy; its social legislation was of a more ad hoc character and targeted the most urgent situations that contained the germs of potential conflict. It was the “rhetoric” of the New Deal that conferred its greatest strength to its policy: the climate of confidence it restored, the call for solidarity, patriotism and the faith in the steadfastness of Americans were instrumental for the recovery, albeit imperfect, of the country. - Façonner le « gardien de la conscience » : Les présidents des États-Unis et les juges de la Cour suprême - Guillaume Tusseau p. 53-68 En prévoyant que les juges de la Cour suprême sont nommés par le président avec le consentement du Sénat, la Constitution des États-Unis aménage une interaction institutionnelle remarquable entre les trois pouvoirs. Que ce soit au stade de la désignation de ses membres, de l'exercice de leurs fonctions ou de leur démission, les considérations politiques dominent l'analyse de la Cour d'un point de vue organique. La dimension tout aussi politique de ses fonctions, sensible à travers sa jurisprudence constitutionnelle, conduit à s'interroger sur la nécessité de faire de la Cour une institution représentative de la société qu'elle régit.Shaping the “Moral Guardian”The Constitution provides that the Supreme Court Justices be appointed by the President with the consent of the Senate, thereby creating a remarkable institutional interaction between the three branches of power. Political considerations dominate the analysis of the Court in institutional terms, whether this is at the stage of the designation of its members, the performance of their duty or their resignation. The equally political dimension of its functions, noticeable in its constitutional jurisprudence, have raised questions about the necessity to make this institution more representative of the society it governs.
- Faire payer les riches ? : Roosevelt et le difficile combat contre les hauts revenus - Romain Huret p. 69-76 La politique fiscale du président Franklin D. Roosevelt de 1932 à 1945 a pour objectif de créer un système d'imposition très fortement progressif, ciblant particulièrement les très hauts revenus. Mais l'opposition des milieux d'affaires et la rechute économique de 1937 conduisent le Président à y renoncer. Ainsi, au cours de la Seconde Guerre mondiale, la progressivité vise davantage les classes moyennes, même si les taux d'imposition des plus riches demeurent historiquement très élevés.Making the Rich Pay?
The fiscal policy implemented by President Roosevelt between 1932 and 1945 aimed at creating a highly progressive tax system which specifically targeted the highest income brackets. However, the opposition of the business community and the 1937 economic downturn forced the President to abandon it. As a consequence, during the Second World War, the progressivity of the system applied more to the middle classes, even though the tax rates imposed on the richest Americans remained historically very high. - La régulation bancaire et financière face aux crises : Roosevelt et aujourd'hui - Karine Berger p. 77-91 1929-2009... l'histoire semble balbutier. Deux crises financières mondiales et historiques. En 1933, en réponse à la première crise, Roosevelt invente l'idée même de régulation financière. À quatre-vingts ans d'intervalle, la régulation bancaire et financière reste pourtant confrontée aux mêmes enjeux. Même crise de la cupidité, même calendrier d'ingratitude. Après un sauvetage en urgence de la planète financière, il n'aura même pas fallu six ans après la crise financière la plus destructrice depuis 1929 pour que toutes les forces de la finance n'entrent dans un combat acharné contre les régulations mises en œuvre de part et d'autre de l'Atlantique. Qui est aujourd'hui à la hauteur de l'héritage politique de Roosevelt ?Banking and Financial Regulation in Time of Crisis: Under Roosevelt and Now1929-2009... history seems to be repeating itself with two historical worldwide financial crises. In 1933, in response to the first crisis, Roosevelt invented the very idea of financial regulation. Eighty years later, financial and banking regulations seem to be confronted with the same kind of issues including a similar crisis of cupidity and a similar litany of ingratitude. After less than six years following the emergency rescue of the financial system from the most destructive crisis since 1929, all the forces of the banking and financial planet have ganged up to launch a fierce battle against the regulations introduced on both sides of the Atlantic. Who can live up to Roosevelt's political legacy today?
- Crises et ruptures : leçon statistique du moment Roosevelt - Emmanuel Didier p. 93-102 En s'appuyant sur les exemples du New Deal et de l'apparition des sondages aléatoires, cet article montre que les crises économiques ne sont pas seulement des périodes où les séries statistiques s'effondrent, mais des périodes de remise en cause radicale des séries elles-mêmes, de la façon dont on les élabore et de l'usage qu'on en fait, et de mise au point de nouvelles méthodes visant à saisir les phénomènes émergents.Crises and Ruptures: Statistical Lessons from the Roosevelt Moment
Using the example of the New Deal and the appearance of random sampling, the article demonstrates that economic crises are not simply periods when statistical series collapse, but periods when the series themselves are radically challenged, when the serious questioning of the way they are constructed and used leads to the development of new methods aiming to grasp emerging phenomena. - De Roosevelt à Obama : isolationnisme ou interventionnisme ? - Daniel Vernet p. 103-113 Dans le débat entre isolationnistes et interventionnistes, Franklin D. Roosevelt, après avoir longtemps louvoyé, a ancré durablement la politique étrangère américaine dans les institutions internationales. Ses successeurs, y compris Barack Obama, doivent composer entre la demande de leadership, la montée d'autres puissances dans le monde et l'humeur changeante de l'opinion américaine.From Roosevelt to Obama: Isolationism or Interventionism?
In the debate between isolationists and interventionists, Roosevelt hesitated for a long time before durably rooting American foreign policy in the system of international institutions. His successors, including Barack Obama, have had to contend with the demand for leadership, the emergence of new powers in the world and the changing mood of American public opinion. - Repères étrangers : (1er janvier - 31 mars 2014) - Pierre Astié, Dominique Breillat, Céline Lageot p. 115-131
- Chronique constitutionnelle française : (1er janvier-30 avril 2014) - Pierre Avril, Jean Gicquel p. 133-168