Contenu du sommaire : PME
Revue | Revue d'économie financière |
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Numéro | no 114, juin 2014 |
Titre du numéro | PME |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
PME : Financer la compétitivité
- Introduction - Nicolas Dufourcq p. 9-14
Spécificités et enjeux du financement des PME
- Comprendre le déficit de financement des PME pour stimuler leur croissance - Michel Dietsch, Xavier Mahieux p. 17-30 De nombreuses questions restent encore sans réponse concernant le financement des PME. De fait, les PME présentent des spécificités qui sont à la source de réelles contraintes et conduisent à un déficit de financement. Ces spécificités tiennent à des caractéristiques économiques et comportementales des PME et créent trois grands obstacles à leur financement : un déficit d'information, un déficit d'incitations à la croissance et un déficit d'appétit au risque des institutions financières. Mais ce déficit est également associé aux structures du système financier qui ne canalise pas assez l'épargne vers ces entreprises en dépit de l'existence d'une large variété d'instruments financiers. Il importe donc de créer un environnement légal et réglementaire permettant de réduire tous ces obstacles et de faire évoluer les comportements. Classification JEL : G21, G23, G28, G32, L25.Understanding the SMEs Financing Gap to Enhance their Growth
Many questions have found no answer yet regarding SMEs financing. Actually SMEs present specific features giving rise to real constraints and leading to a financial gap. These specificities are the result of economic and behavioural characteristics and raise obstacles to their financing: a lack of information, a lack of incentives to growth and a lack of risk taking behaviour of financial institutions. But the structures of the French financial system are also a major explanation of this financing gap. Despite numerous dedicated financial instruments, French savings is not directed enough towards firms, especially SMEs. It is important therefore to improve the legal and regulatory environment to reduce all these obstacles and to induce behaviours changes. Classification JEL: G21, G23, G28, G32, L25. - Financer les PME en France : encore un « papier » ! - Jean-Paul Betbèze p. 31-38 Comment comprendre le financement des PME en France et en Europe ? Est-ce que tout va aussi bien que le disent les enquêtes (faites par les banquiers eux-mêmes) ou pas si bien que cela si l'on prend les chiffres d'encours de crédit (avec pourtant les taux d'intérêt les plus bas de la zone euro) et si l'on entend les plaintes des entreprises (PME, TPE, start-up...) ? Côté banque, les règles prudentielles, la surveillance bancaire européenne (avec l'union bancaire en préparation) et la concurrence interbancaire rendent l'octroi de crédit plus difficile, avec des marges plus faibles. En même temps, le monde bancaire voit la montée de la titrisation et de la désintermédiation permise pour les nouvelles technologies, souhaitée par des gestionnaires d'actifs et les assureurs, encouragée par les régulateurs et acceptée par les banques. Alors : un grand changement en cours, à un taux d'intérêt supérieur ? Il faut d'ores et déjà s'y préparer, tous. Classification JEL : G21, G23, G28, L25.Financing SMEs in France: Another Paper!
How can we understand what is going on in the way SMEs are financed in Europe and more precisely in France? Polls tell us that everything works smoothly, but those polls are made by banks and credit hardly grows and companies do complain, especially if they are young and tiny. Many reasons can account for this situation: Basel regulation, European regulation and Banking union, competition among banks concur to make credit more complex, with tighter margins. And, by the same time, securitization and disintermediation do grow. This evolution is both permitted by new technologies, looked after by investors (in asset management and insurance companies), promoted by regulators and central bankers and finally favoured by bankers themselves. So this new channel should grow, with a higher interest rate we must admit, and we all have to be prepared to it. Classification JEL: G21, G23, G28, L25. - Le financement des PME : un enjeu de compétitivité - Nicolas Dufourcq p. 39-54 La reprise encore très indécise qui se dessine début 2014, en France comme dans d'autres économies européennes remet la question des moteurs de la croissance au cœur des débats. La compétitivité des entreprises, leur capacité d'innovation et le renforcement de leur position sur les marchés extérieurs sont plus que jamais primordiaux pour éviter à l'économie française une perte durable de croissance potentielle. Cela passe en priorité par un redémarrage de l'investissement, tourné vers les stratégies les plus productives et innovantes. Alors que l'autofinancement pâtit d'un taux de marge en déclin, le maintien d'une chaîne de financement fluide et complète est vital pour les PME, amenées à croître et à devenir demain des ETI porteuses de la compétitivité française. Si les conditions de financement, notamment bancaires, sont restées globalement favorables en France depuis l'éclatement de la crise, il convient de répondre aux failles du marché identifiées, afin que les conditions du redressement ne soient pas entamées. C'est toute l'ambition que poursuit Bpifrance en finançant ou en investissant dans les PME, notamment innovantes et à fort potentiel de croissance, en soutenant des projets de développement à l'international et en jouant un rôle d'entraînement auprès des autres acteurs du financement. Classification JEL : G21, G24, G28, G31, G32, L25.Financing SMEs towards Competitiveness
As France and most European economies experience an indecisive recover early in 2014, questions arise about what will pull tomorrow's growth. More than ever, competitiveness, innovation and international strategies of firms have been identified as the main issues to avoid the decline of potential growth, involving a quick recovery of investment expenditures. This implies the availability of a continuum of financing for French SMEs so that they can grow and gain the critical size to carry tomorrow's competitiveness, in a context where their profit margins are at low levels. Since the beginning of the crisis, financing conditions, especially banking conditions, have not appeared to be too restricting for French SMEs. But remaining persistent market failures still need to be addressed to avoid the economic recovery being hampered. There lies the role of Bpifrance, by driving private actors of financing, to ensure SMEs that they will get sufficient resources to carry on their innovative, international and growth strategies. Classification JEL: G21, G24, G28, G31, G32, L25.
- Comprendre le déficit de financement des PME pour stimuler leur croissance - Michel Dietsch, Xavier Mahieux p. 17-30
La situation financière des PME françaises
- Financement et dynamique de l'investissement des PME françaises - Jean Boissinot, Guillaume Ferrero p. 57-74 Dans un contexte de dégradation du taux de marge de certaines entreprises (en particulier, des entreprises industrielles), les PME françaises ont maintenu un effort d'investissement élevé ces quinze dernières années au prix d'un endettement croissant mais maîtrisé, grâce à la baisse du coût de la dette. Dans le même temps, les entreprises ont maintenu une situation financière relativement saine grâce au renforcement de leurs fonds propres, au travers d'une politique de mise en réserve des résultats plutôt que d'appel à des financements externes. Néanmoins, malgré un apparent dynamisme, l'investissement des entreprises laisse apparaître un déficit de projets d'investissements innovants et/ou réussis, dès avant la crise. La croissance du taux d'investissement refléterait d'abord la hausse de l'investissement en construction, pour l'essentiel liée à un effet prix. Il existe également des indices d'un investissement plus passif qu'offensif et insuffisamment productif, au moins pour ce qui concerne l'industrie. La hausse de la taille des bilans des entreprises liée à la hausse concomitante de la dette contractée par les entreprises et du niveau des fonds propres dans un contexte de croissance de la valeur ajoutée atone et de recul des marges soulève la question de la soutenabilité de cette évolution. Classification JEL : G01, G21, G31, G32, L25.The Financing and the Investment Dynamics of French SMEs
Despite a decrease of the profitability of some firms (especially industrial firms), French SMEs have maintained a relatively high investment rate over the last fifteen years leading to growing indebtedness. This was kept under control thanks to the decrease of the cost of debt whereas along with a relatively healthy financial position maintained through retained cash flows that allows a decrease in leverage. Nevertheless, despite this apparent dynamism, the SMEs investment is rather lacklustre, suggesting a lack of successful innovative investment projects, even before the crisis. When considering the nature of the investment, we note that the dynamism of investment could primarily reflect an increase in building, mainly reflecting a price effect. There are also indications that investment is been more passive than offensive and insufficiently productive, at least in the manufacturing sector. The increase of the both components of their balance sheet reveals the vulnerability of French firms and questions the sustainability of the recent developments. Classification JEL: G01, G21, G31, G32, L25. - PME françaises : fragiles et indispensables - Jean-Marc Pillu, Yves Zlotowski p. 75-90 Les PME de taille critique (entre 10 et 150 salariés) sont essentielles à la dynamique de croissance française ; elles représentent plus d'un tiers de la valeur ajoutée et de l'emploi total. Or ces grandes PME sont surreprésentées dans les défaillances d'entreprises. Celles-ci ont doublé depuis 2009 et ne baissent pas depuis. L'affaiblissement de la consommation des ménages pèse sur des entreprises souvent très tournées vers le marché intérieur. La détérioration de leur situation financière constitue un second facteur de vulnérabilité. Enfin, le poids de la dette fournisseur et les délais paiements « cachés » constituent également une contrainte majeure. Les PME, dans la construction par exemple, sont souvent prises en tenaille entre des grandes entreprises clientes et fournisseurs. Les premières payent tardivement, les secondes exigent des paiements rapides. Une protection du poste client paraît donc importante. Or l'assurance-crédit est sous-utilisée par les PME qui ne détectent que trop tardivement le risque associé à des impayés des clients. Une offre simplifiée d'assurance-crédit, pour les PME constitue dès lors un instrument utile de prévention des risques. Classification JEL : G01, G21, G31, G32, G33, L25.French SMEs: Fragile and Essential
SMEs of critical size (between 10 and 150 employees) are key to the French growth dynamic. They represent more than one third of total value added and employment. It turns out that those large SMEs are over represented in total corporate insolvencies. Their numbers doubled compared to pre-crisis level and has not diminished yet. On the one hand, the weakening of private consumption pace weighs on companies often focused on domestic markets. On the other hand, the deterioration of their financial situation increases their vulnerability. Finally, the importance of supplier debt and “hidden” payment delays are major constraints. For example, SMEs in the construction sector are often squeezed between large companies, on the client side and on the supplier side. Clients pay late and suppliers ask for quick payments. A protection of receivables seems important while credit insurance is underused by SMEs. Those companies acknowledge sometimes too late the risk associated with claims from clients. A simplified credit insurance offer, for SMEs is therefore a useful instrument, amongst others, favouring risk prevention. Classification JEL: G01, G21, G31, G32, G33, L25. - Le ralentissement du crédit bancaire aux PME en France - Élisabeth Kremp, Claude Piot p. 91-103 Dans un contexte marqué par la crise financière puis par celle des dettes souveraines, le crédit aux sociétés non financières de la zone euro s'inscrit à la baisse depuis 2006. Pourtant la France résiste sur la période récente, s'agissant notamment de la population des PME qui enregistrent une légère progression de leurs encours de crédit bancaire. Tant les études académiques que les enquêtes menées par la Banque de France et la BCE auprès des dirigeants de PME suggèrent que celles-ci ne sont pas globalement confrontées à un phénomène de rationnement du crédit : les volumes octroyés et les taux d'intérêt pratiqués n'ont pas évolué de manière défavorable aux PME en France. Ce constat vaut pour les crédits d'investissement et, à un degré un peu moindre, pour les crédits de trésorerie. Les PME en France semblent en réalité moins confrontées à une contrainte de financement qu'à une contrainte de rentabilité. Les deux principales difficultés qu'elles mentionnent sont ainsi de trouver des consommateurs et de maîtriser leurs coûts de production. Dans la perspective d'un affermissement de la reprise économique, la Banque de France soutient les initiatives qui visent à conforter la possibilité pour les établissements de crédit de diversifier et de consolider leurs offres de financement des PME. Classification JEL : G01, G21, G31, G32, L25.Slowdown in SMEs Bank Financing in France
Within the context of the financial crisis followed by the European sovereign debt crisis, outstanding loans to non-financial companies in the euro area have been on a downward trend since 2006. However, France has been resisting over the recent period, especially SMEs, which report a slight increase of their outstanding loans. Academic studies and business surveys conducted by the Banque de France and ECB show that SMEs do not seem to be affected by credit rationing: outstanding loans and interest rates charged did not worsened for SMEs in France. This observation holds for investment loans, and to a lesser extent, for cash credit. French SMEs seem more concerned by a profitability constraint than a financing constraint: the two most pressing problems mentioned by French SMEs are finding customers and costs of production. In the prospect of the strengthening of the economic upturn, the Banque de France supports the initiatives aimed at reinforcing the possibility for credit establishments to diversify and consolidate their potential financing offers to SMEs. Classification JEL: G01, G21, G31, G32, L25. - Le marché obligataire corporate : un levier pour les PME-ETI ? - Emmanuel Boutron, Béatrice de Séverac, Philippe Dessertine p. 107-126 La crise financière de 2008 et le durcissement des conditions réglementaires ont eu pour conséquence de rendre l'octroi de crédit plus restrictif pour les petites et moyennes entreprises. Pour financer leur croissance, les PME doivent donc trouver des sources de financement alternatives. Le financement obligataire peut sembler une voie prometteuse. Cependant, ce marché n'est accessible qu'aux grandes entreprises que ce soit sur le marché domestique comme au niveau international. L'objectif de cet article est de faire ressortir les conditions qui permettront aux PME d'accéder à la dette désintermédiée. Les résultats montrent que ce marché s'est développé fortement depuis 2010. Cependant, pour qu'il puisse trouver l'envergure qu'il mérite, deux conditions sont nécessaires : les montants faibles dont les PME ont besoin doivent être mutualisés et le risque doit être correctement évalué. Classification JEL : G10, G23, G32, L25.The French Corporate Bond Market: A Leverage for SMEs?
The 2008 financial crisis and hardened regulatory requirements have resulted in a more restrictive credit offering to small and middle-size enterprises (SMEs). To finance their growth, SMEs must thus find alternative financing sources. Bonds issuance may appear as a promising solution. However, this market is only accessible to large companies, be it on the national or on the international market. The objective of this article is to stress the conditions that will enable SMEs to get access to direct fixed income market financing. The results evidence a strong development of this market since 2010. However, two conditions are required for this market to attain the scale it deserves: the low financings needed by SMEs must be mutualized and their risk adequately assessed. Classification JEL: G10, G23, G32, L25. - Les émissions obligataires des PME et ETI allemandes : entre Mittelstand et junk bonds - Joël Petey p. 127-148 Cet article traite des émissions obligataires des PME et ETI allemandes dont on observe une croissance importante sur la période 2008-2012. Ces émissions se caractérisent en particulier par des charges financières élevées relativement au crédit bancaire. Les caractéristiques économiques et financières de ces émetteurs suggèrent qu'ils sont plus susceptibles d'être financièrement contraints que les entreprises comparables n'émettant pas d'obligations. Cet effet est plus marqué lorsque la motivation principale de l'émission est le refinancement de la dette, suggérant qu'une partie des émissions est le fait d'entreprises exclues du crédit bancaire. Ceci conduit à s'interroger sur le risque de ces obligations. L'étude des rendements actuariels fait en effet clairement apparaître une frange fortement spéculative sur ce marché. Classification JEL : G10, G23, G32, L25.The Bonds Offerings of German SMEs: Between Mittelstand and Junk Bonds
This article is motivated by the strong increase of the bonds offerings of small and medium (SME) German firms observed between 2008 and 2012. These bonds are in particular characterized by their high nominal rates compared to bank credit. The economic and financial characteristics of these issuers suggest that they might be more financially constrained than comparable non-issuers. Moreover, this effect is stronger when issuers use the offering's proceeds to refinance existing debt, suggesting that some firms decide to issue bonds because they have lost access to bank credit. This leads to consider the risk of these bonds. An analysis of the yields indeed clearly shows that this market has a highly, but limited, speculative segment. Classification JEL: G10, G23, G32, L25. - Alternext : un marché au bilan contrasté - Emmanuel Boutron, Béatrice de Séverac, Philippe Dessertine p. 149-166 Alternext a été créé en 2005 pour accueillir les entreprises en forte croissance. À partir d'un échantillon d'entreprises introduites sur ce marché entre 2005 et 2009, par le biais d'une offre au public, cet article vise trois objectifs. Premièrement, il rend compte des caractéristiques opérationnelles et financières des entreprises avant et après leur introduction. Deuxièmement, il met en évidence l'existence d'une sous-évaluation initiale et d'une sous-performance à trois ans relativement faibles. Et troisièmement, il renseigne le lecteur sur l'activité d'émission du marché primaire d'Alternext au moment de l'introduction et sur les trois années qui l'ont suivie. Classification JEL : G10, G23, G32, L25.Alternext: A Market with Mixed Results
Alternext was set up in 2005 and was intended to help small and medium enterprises (SMEs) finance their development. Using a sample of SMEs that went public on Alternext during the period 2005-2009, the aim of this article is threefold: firstly, it sheds a light on the operational and financial performances of these firms before and after the initial public offering; secondly, it gives evidence of a short term undervaluation and a long term underperformance over a 3-year period after the IPO. Finally, it assesses the activity on the primary market of Alternext from the date of the IPO until the 3rd anniversary. Classification JEL: G10, G23, G32, L25. - L'Alternative Investment Market : un modèle pour le financement des petites et moyennes capitalisations ? - Valérie Revest, Alessandro Sapio p. 167-188 L'Alternative Investment Market (AIM), dédié aux petites et moyennes capitalisations, a été créé en 1995 par le London Stock Exchange (LSE). L'AIM est devenu un marché de référence pour de nombreuses places boursières. Il repose sur un modèle de marché particulier où des intermédiaires privés, les Nomads, se substituent dans une certaine mesure à la régulation du LSE. Cet article interroge la nature du succès de l'AIM. À partir d'une revue de la littérature empirique, nous mettons en lumière les forces et faiblesses de ce marché. D'un côté, l'AIM est caractérisé par un dynamisme en termes d'entrées, d'opérations d'augmentation de capital, et de sorties volontaires. De l'autre côté, les performances opérationnelles des entreprises se révèlent inférieures à celles d'entreprises similaires sur d'autres marchés boursiers, l'AIM ne jouant pas le rôle d'un tremplin pour les firmes innovantes. Les conclusions de cet article doivent permettre d'éclairer les décideurs quant à l'élaboration de marchés juniors. Classification JEL : G10, G23, G32, L25, M13.Is the Alternative Investment Market a Model for Financing Small and Medium Capitalizations?
The Alternative Investment Market (AIM), a stock market dedicated to small and medium capitalizations, has been created in 1995 by the London Stock Exchange (LSE). The AIM is viewed nowadays as a model for numerous stock markets with a similar target. It relies on a specific market model, where private intermediaries, the Nomads, replace, to a certain extent, the LSE regulation. This paper investigates on the nature of the AIM success. We shed light on the strengths and the weaknesses, through a review of the empirical literature. On the one hand, the AIM is characterized by a high rate of new IPOs, seasoned offerings, and voluntary exits. On the other hand, the operational performances of the AIM-listed companies appear to be lower than those for similar firms on other stock markets, thereby casting doubts on the role of AIM as a stepping stone for innovative firms. The conclusions of the article offer some insights for policy-makers considering the creation of new junior markets. Classification JEL: G10, G23, G32, L25, M13. - « Is the proof of the pudding in the eating? » Comparaison entre l'Alternative Investment Market et Alternext - Paul Lagneau-Ymonet, Amir Rezaee, Angelo Riva p. 189-206 En matière d'organisation boursière dédiée aux petites et moyennes entreprises (PME), le succès de l'Alternative Investment Market (AIM) aurait établi ce segment du London Stock Exchange comme le benchmark, dont l'Alternext serait une déclinaison manquée. Cet article tend à infirmer cette proposition. D'abord, la performance d'Alternext (2005-2012) est moins mauvaise que ce qu'ont pu faire accroire les critiques formulées, notamment lorsqu'on la compare à celle de l'AIM au même stade de développement. Ensuite, les caractéristiques de l'AIM ne permettent pas de l'ériger en modèle d'organisation boursière dédiée aux entreprises moyennes ou petites : le succès semble se fonder moins sur les services que l'AIM fournit à des sociétés modestes ou innovantes que sur l'arbitrage réglementaire qu'accomplissent des capitalisations assez importantes. Ce constat pose avec acuité la question de la nature et de l'organisation d'un marché boursier adapté aux spécificités des PME. Classification JEL : G10, G23, G28, G32, L25, M10.“Is the Proof of the Pudding in the Eating?” – Comparison between Alternative Investment Market and AlternextAs a stock exchange dedicated to small and medium enterprises (SMEs), the success of the Alternative Investment Market (AIM) has established this segment of the London Stock Exchange as the benchmark, of which the Alternext is considered a flawed copy. This article aims to invalidate this proposition. First, the performance of Alternext (2005-2012), if compared to AIM's performance at the same stage of development, is not as bad as critiques have been deluded the public into believing. Second, AIM characteristics are not set up as a stock exchange model dedicated to medium and small enterprises: the success seems to be based less on the services which AIM provides to small or innovative companies than on the regulatory arbitrage realized by medium and large companies. This observation acutely raises the question of the nature and organization of a stock exchange adapted to the specifications of SMEs. Classification JEL: G10, G23, G28, G32, L25, M10.
- Financement et dynamique de l'investissement des PME françaises - Jean Boissinot, Guillaume Ferrero p. 57-74
Banques et marchés : vers une multiplicité des modes de financement
- Régulation des marchés financiers et financement des entreprises - Karl-Peter Schackmann-Fallis, Mirko Weiss p. 209-232 Le système bancaire fournit une large part du financement par fonds empruntés des entreprises établies en Allemagne, particulièrement des PME. Cette domination du financement basé sur les banques est essentiellement due à deux facteurs : une économie réelle structurée autour des petites et moyennes entreprises et une structure du marché bancaire largement axée sur l'octroi de crédits basés sur des dépôts et disponibles sur tout le territoire. Pourtant, dans le sillage de l'internationalisation des normes de régulation, se profile une menace de distorsion au profit du système financier basé sur le marché des capitaux. La mise en œuvre au niveau européen de Bâle III a permis de corriger en partie les erreurs d'orientation initiales – mais pas encore de manière définitive. Les réflexions de la Commission européenne pour développer des voies de financement en dehors du secteur bancaire ne doivent pas faire abstraction des problèmes dominants sur les marchés du crédit résultant de l'information asymétrique et de la nécessité de garantir un financement stable des entreprises. Néanmoins, la politique économique est appelée à intégrer davantage les instruments du financement à risque dans le champ d'activité des banques et des instruments de financement étatiques. Classification JEL : G1, G21, G28, L25.Financial Markets Regulation and Financing of the Real Economy
The debt capital of real economy enterprises in Germany is provided to a large extent by the banking system via credits, in particular to SMEs. This predominance of the bank-based financing is due to a small and medium-sized businesses structure of the real economy and to a structure of the banking market mostly oriented towards deposits-based lending to enterprises and available all over the country, including rural areas. In the course of the internationalisation of the regulation standards, there is the threat of a distortion in favour of the capital market-oriented financial system. The European policy should, therefore, take care that the regulation regime will not urge the financial system into an excessive capital market orientation. Considerations by the EU Commission to establish financial instruments outside the banking sector cannot do justice to the problem of asymmetrical information prevailing on the credit and capital markets and hence not guarantee stable corporate financing. However, economic policy is called upon to more intensely put instruments of venture capital financing into the focus of the public funding institutions and their financial promotional programmes. Classification JEL: G1, G21, G28, L25. - L'impact de Bâle III sur les prêts aux PME : l'heure de vérité approche - Jean-François Pons, Benjamin Quatre p. 233-240 Dès la publication de la première version des accords de Bâle III en décembre 2010, la Fédération bancaire française a alerté sur les conséquences potentielles multiples et négatives pour l'offre de crédit aux PME du renforcement des fonds propres et de la mise en œuvre des nouveaux ratios de liquidité (LCR et NSFR) prévus par ces accords. Le règlement européen appliquant les règles de Bâle III (CRR), qui se traduit par une stabilité des coefficients de fonds propres, en dérogation avec l'accord de base, n'a pas pénalisé le financement des PME depuis son entrée en vigueur le premier janvier 2014. En effet, la contraction des crédits aux entreprises de 7,4 % au niveau de la zone euro n'est due qu'aux baisses survenues en Espagne et en Italie, pays touchés par la crise des dettes souveraines. En revanche, nous estimons que la mise en œuvre du ratio LCR pourrait avoir un impact négatif selon les modalités de finalisation, à trancher d'ici le 30 juin 2014 par la Commission européenne. Cela conduit les banques à poursuivre leur pédagogie vis-à-vis des régulateurs en plaidant pour une extension des actifs liquides, une prise en compte des lignes de crédit confirmées par les banques centrales et des titres adossés à des actifs. De plus, elles adaptent leur modèle de refinancement, comme en atteste la récente création d'une société de titrisation de créances aux PME par cinq grandes banques françaises en avril 2014.Classification JEL : G21, G28, L25.The Impact of Basel III on the SMEs Financing: The Moment of Truth is Approaching
As soon as the first version of the Basel III's agreements was published in December 2010, the French Banking Federation brought to the attention of the authorities the multiple and negative potential consequences of the capital and liquidity (LCR and NSFR) requirements' strengthening on the SME's financing. The European regulation named CRR adapting Basel III rules in Europe, which provides for a stable capital requirement for credit risk on exposures to SMEs compared to previous rules, in contradiction with the basic agreement, has not penalized the financing of the SMEs since its coming into force on January first, 2014. Indeed, the decrease of 7.4 % in corporate lending at the level of the Eurozone is due only to the cutbacks in Spain and in Italy, affected by the sovereign debt crisis. On the other hand, we consider that the implementation of the LCR ratio might have a negative impact if not correctly calibrated by the European Commission in its delegated act due to be published before June 30, 2014. It drives banks to pursue their plea for an extension of liquid assets, for the recognition of Restricted Committed Liquidity Facilities granted by central banks and the recognition of Asset backed Securities as liquid assets. Furthermore today they are adapting their model of refinancing as shown by the recent set-up of a securitization company by five big French banks last April. Classification JEL: G21, G28, L25. - Le financement des PME en France : un contexte particulier, favorable aux innovations - Jocelyne Bendriss, Bertrand Lavayssière, Mark Tilden p. 241-254 Le financement des PME est l'objet de passes d'armes entre les gouvernements et les banquiers. Les PME en Europe, qui sont au cœur de l'économie, se financent historiquement de manière quasi exclusive auprès des banques. L'ensemble des mesures réglementaires prises ces dernières années a contraint les sources de financement, et les PME en pâtissent, plus que d'autres. Devant cet état de fait, des sources alternatives de financement se mettent en place, comme les Euro PP, le renouveau de la titrisation, les fonds communs de titrisation (FCT) notamment pour les assureurs, ou l'émergence des financements par les particuliers. Leurs variétés et leurs conditions de succès nécessitent des approches de risque et des conditions de fonctionnement particulières. Leur montée en puissance sera néanmoins lente, n'offrant qu'une substitution partielle à l'intermédiation banques. Ainsi, le développement des modes de financement alternatifs implique néanmoins des évolutions dans les réseaux bancaires et au sein des gestionnaires d'actifs des assureurs. Classification JEL : G21, G23, G28, L25.Financing SMEs: Needed Innovations Are Emerging
Governments and banks have been arguing for years on SMEs financing. SMEs in Europe are at the heart of the economy and are mainly financed by banks. The numerous regulatory measures taken in the last years have deeply impacted financing, in general, and, SME in particular. Given the SMEs needs, some alternative sources of financing are newly emerging such as the Euro PP, a renewed interest for securitization, the creation of specific UCITS towards insurers and the recent crowdfunding mechanisms. Their variety and specific set ups call for tailored risks approaches and market conditions to assure growth. Nonetheless, their market shares will increase slowly over time, substituting only a part of the bank financing. These alternative financing vehicles imply strong changes inside the bank retail networks and within the asset management arm of the insurers. Classification JEL: G21, G23, G28, L25. - Redécouvrir les vertus des banques coopératives : le projet Corporate Funding Association - Sylvain de Forges, Philippe Roca p. 255-266 En 2009, au plus fort de la crise de liquidités, vingt-quatre grandes entreprises de sept nationalités ont activement travaillé à un projet de banque consortiale, diversifiant leurs financements et ceux de leur écosystème, particulièrement efficace par gros temps. Elles ont souhaité étendre le projet aux entreprises plus petites, avec des perspectives de collaboration avec la Banque européenne d'investissement et le Fonds européen d'investissement. Outre son objet simple (consentir à ses seuls actionnaires des lignes de crédit à moyen terme), cette banque reposerait sur des mécanismes originaux et puissants préservant sa solvabilité en tout temps et sur une gestion actif-passif alignant la duration des ressources sur celle des engagements (et vice versa). Les gérants d'actifs, les agences de notation et les autorités publiques ont reconnu le potentiel d'un tel outil et sa résilience. Avec un accès au crédit historiquement bon marché, la majorité des investisseurs a mis le projet en veilleuse ; pourtant, il n'est pas de phase plus propice que l'accalmie actuelle pour préparer des pare-feu à la prochaine crise de liquidités. Classification JEL : G21, L25.Rediscovering the Virtues of Consortium Banks: The Corporate Fund Association Project
As the liquidity crisis reached its fever pitch in 2009, twenty-four large corporations from seven countries actively worked on a consortium bank project – particularly efficient in rough weather – aiming at diversifying their funding sources and their ecosystem's ones. They wished to extend the eligibility to this institution to smaller companies, and have been working to get access to various programs of the European Investment Bank and European Investment Fund. Beside a simple business purpose (granting medium-term credit facilities to its sole shareholders), this bank would rely on original mechanisms preserving its solvency at any circumstances and on an asset-liability management policy matching the duration of its resources and commitments (and vice versa). Asset managers, a leading rating agency and public authorities acknowledged the potential efficiency and resilience of such a business model. With credit at historically low prices, most of the corporate sponsors decided to put the project on hold; yet the current lull should be the most favourable time to set up tools to face the next liquidity crisis. Classification JEL: G21, L25. - Le Groupe BEI et le financement des PME en Europe après la crise - Philippe de Fontaine Vive p. 267-276 Depuis la fin des années 1960, la Banque européenne d'investissement (BEI) participe au financement des PME en Europe par intermédiation bancaire. Cette politique s'est amplement déployée au fil des années pour s'inscrire parmi les priorités absolues de l'institution : 22 Md€ en 2013. Banque de l'Union européenne, la BEI développe cette politique en agissant dans chacun des pays de l'UE comme une force de cohésion, de transfert d'expérience et de solidarité. Ainsi, en 2013, la BEI réussit à apporter aux PME grecques 1,5 Md€ et finança leurs exportations courantes à hauteur de 500 M€. Mutatis mutandis, des mécanismes du même ordre ont été déployés en Espagne, en Irlande et au Portugal. Dans les pays moins fragilisés par la crise, la BEI et sa filiale, le Fonds européen d'investissement (FEI), travaillent en étroite concertation avec 370 banques et 481 fonds d'investissement en Europe. En 2013, plus de 1,8 Md€ ont été intermédiés en faveur des PME françaises pour réduire les failles de marché par l'apport de refinancements à long terme de la BEI, de prises de participations, de microfinance ou de garanties du FEI. Ces moyens européens ont été utilisés par quelque 150 000 investissements d'entreprises, pour une valeur totale de 5,6 Md€. Classification JEL : G21, G24, L25.The EIB Group and the Financing of SMEs in Europe after the Crisis
Since the late sixties the European Investment Bank (EIB) has been involved in financing SMEs in Europe, through bank intermediation. This policy has been extensively deployed over the years and was to become one of the Bank's top priorities (EUR 22bn in 2013). As the bank of the European Union, the EIB has been developing this policy by operating in each EU country as a force for cohesion, for transferring experience and for solidarity. Thus, in 2013 the Bank was able to provide Greek SMEs with EUR 1.5bn and is financing their current exports to the tune of EUR 500 m. Similar mechanisms have been deployed, mutatis mutandis, in Ireland, Portugal and Spain.In countries that were not so badly affected by the crisis, the EIB and its subsidiary the EIF have been working in close cooperation with 370 banks and 481 investment funds in Europe. In 2013, more than EUR 1.8bn was intermediated in favour of French SMEs to reduce market failures by providing long-term EIB finance, or through EIF equity participations, microfinance or guarantees. These EU resources have been used by some 150,000 SME investments totaling EUR 5.6bn. Classification JEL: G21, G24, L25.
- Régulation des marchés financiers et financement des entreprises - Karl-Peter Schackmann-Fallis, Mirko Weiss p. 209-232