Contenu du sommaire : Penser l'âme après Kant
Revue | Archives de philosophie |
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Numéro | tome 77, no 4, octobre 2014 |
Titre du numéro | Penser l'âme après Kant |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Penser l'âme après Kant
- Penser l'âme après Kant - Jean-Christophe Lemaitre p. 563-566
- Hegel et les paralogismes de la raison pure - Gilles Marmasse p. 567-584 L'article examine la lecture, par Hegel, de la critique kantienne de la métaphysique de l'âme et la conception hégélienne de l'âme comme « esprit-nature ». La question est de savoir ce que Hegel retient de la critique kantienne et en quoi, cependant, elle lui semble méthodologiquement inappropriée. Plus fondamentalement, il s'agit de saisir en quel sens les prédicats reconnus à l'âme dans la métaphysique dogmatique se trouvent « relevés » dans la conception hégélienne de l'esprit.Hegel and the Paralogisms of Pure Reason
Abstract: The paper considers Hegel's reading of Kant's critique of the metaphysics of the soul and Hegel's conception of the soul as “natural spirit”. The question is what Hegel retains from the Kantian critique and why it seems to him, nevertheless, to be methodologically inappropriate. More fundamentally, the aim of the paper is to grasp in which sense the predicates of the soul according dogmatic metaphysics are “sublated” in Hegelian conception of spirit. - Fragment sur la philosophie de l'esprit subjectif (1822-1825) - Georg Wilhelm Friedrich Hegel, Gilles Marmasse p. 585-611 Ce fragment de Hegel contient une introduction générale à la philosophie de l'esprit et quelques développements sur le moment « anthropologique » de l'esprit subjectif. Il montre que l'esprit entretient avec la nature une relation « idéelle », établit en quel sens l'esprit subjectif peut être dit à la fois fini et infini et insiste sur l'unité du genre humain. S'agissant du moment anthropologique, il analyse en particulier les âges de la vie et la sensation.A Fragment on the Philosophy of Subjective Spirit (1822-1825)This text of Hegel contains a general introduction to philosophy of spirit and some remarks on the “anthropological” life as the first moment of the “subjective spirit”. Hegel shows here that spirit has with nature an « ideal » relationship. He explains in which sense the subjective spirit can be said both finite and infinite and underscores the unity of humankind. What concerns anthropology, it examines in particular the problems of the stages of life and of sensation.
- La fonction poïétique de l'âme chez Schelling - Jean-Christophe Lemaitre p. 613-629 Notre article porte sur l'usage que Schelling fait du concept d'âme, d'abord dans l'analyse des conditions de possibilité de la conscience de soi, où il implique de prendre en considération l'organicité du corps. Nous suivons ensuite l'anthropologie que constitue Schelling dans sa « philosophie intermédiaire », et en particulier dans Les âges du monde, où l'homme tient une place centrale dans le monde en raison de l'unité d'esprit et de nature qu'il constitue grâce à l'âme. Est alors attribuée à l'âme une fonction médiatrice, à comprendre comme un travail de production de soi et donnant lieu à une pensée de l'inconscient.The Soul as Poiesis by Schelling
This article focuses on Schelling's use of the concept of the soul, first in the context of his analysis of the requisites for the possibility of self-awareness (for which he implies that it is necessary to take the organicity of the body into account), then in the anthropology devised by Schelling in his « middle period », especially in The Ages of the World, where man takes centre stage in the world because of the unity of mind and nature he creates through the soul. The latter is thus given a mediatory role which must be understood as a work of production of the self, a work that incidentally gives rise to a way of conceptualising the unconscious. - Le rôle du concept d'âme dans la fondation des sciences de l'esprit : Entre phénoménologie, néokantisme et philosophie de la vie - Julien Farges p. 631-648 Le présent article se propose d'interroger un aspect du devenir post-kantien de la notion d'âme à partir du problème de la fondation philosophique des « sciences de l'esprit » (Geisteswissenschaften) et du débat qu'il suscita en Allemagne entre la phénoménologie naissante, le néokantisme de l'école de Bade et la pensée herméneutique de Dilthey. Il s'agit d'abord de reconstruire le débat qui oppose la fondation formelle (néokantienne) et la fondation matérielle (diltheyenne) des sciences de l'esprit pour faire apparaître son enjeu qui n'est autre que la difficile articulation des notions d'esprit et d'âme. Il est alors possible de se tourner vers la phénoménologie husserlienne pour montrer que l'originalité de la voie intermédiaire qu'elle trace entre fondation formelle et fondation matérielle tient largement à la façon dont elle réactive en contexte phénoménologique des déterminations essentielles du concept aristotélicien d'âme.The Concept of Soul and the Foundation of Moral Sciences. Between Phenomenology, Neokantianism and Life-PhilosophyThis article focuses on a particular aspect of the post-kantian history of the concept of soul, in the context of the discussions between phenomenology, the Bade's neokantian school and Dilthey's philosophy about the philosophical foundation of the moral sciences (Geisteswissenschaften) in Germany at the beginning of the 20 th century. The reconstruction of the opposition between a formal (neo-kantian) and a material (diltheyan) foundation shows that what is at stake in this debate is nothing else than the difficult relations between the concepts of soul and spirit. It is then possible to take into account the husserlian phenomenology and to show that its capacity to draw an intermediate way between merely formal and merely material foundations depends on the way it integrates aristotelian déterminations in its phenomelogical description of the soul.
- Le soin de l'âme. Pato?ka et l'idéalisme allemand - Patrick Cerutti p. 649-662 L'essentiel des œuvres de Patočka et du dernier Foucault peut se lire à la lumière de la figure de Faust. Celle-ci éclaire en effet, au fil de ses variantes, ce qui oppose savoir de spiritualité et savoir de connaissance. Si l'on entend par spiritualité l'effort pour penser ensemble l'acte de connaissance et une transformation dans l'être du sujet, la légende faustienne illustre autant qu'elle questionne la pratique qui établit l'individu comme un être à même de se soucier de soi. Nous préciserons cette idée à partir d'un exemple, celui de l'idéalisme allemand, en nous demandant s'il a su prendre la mesure de cette dimension faustienne de la philosophie et chercherons à savoir si c'est effectivement « le souci du souci de soi » qui l'a mis en mouvement ou l'a conduit à rechercher les conditions d'une spiritualité moderne. Nous nous demanderons, pour le dire dans des termes plus proches de ceux de Patočka, si l'on peut déjà apercevoir dans le postkantisme quelque chose qui anticipe l'idée d'une vue intellectuelle rendue possible par le phénomène.The Care of the Soul. Patocka and German Idealism
Jan Patočka's and Michel Foucault's works can be read in the light of Faust's figure. This legend throws light on what sets spirituality and knowledge apart. If we understand spirituality as the effort to think together the act of knowing and a transformation in the being of the subject, the story of Faust illustrates and questions the practice of the self which establishes the individual as a being able to care for itself. We will exemplify this idea with the example of German Idealism, and will wonder if managed to encompass the measure of the Faustian dimension of philosophy. We will try to establish if « the care of the care of the soul » really set German Idealism in motion and led it to search for the conditions of a modern spirituality. In Patočka's terms, we will try to know if postkantian idealism foresees something which anticipates an intellectual view made possible by the phenomenon. - L'idée d'ordre spontané ou le monde selon Hayek - Michel Bourdeau p. 663-687 L'idée d'ordre spontané occupe chez Hayek une place centrale, puisqu'il en fait le fondement à la fois de la science sociale et du libéralisme. Une première partie rappelle qu'il s'agit d'abord d'une notion épistémologique, nécessaire là où les phénomènes deviennent trop complexes pour qu'on puisse en dégager des lois. La seconde partie, qui traite de la théorie de la catallaxie, ou ordre spontané du marché, est centrée sur la notion de concurrence, conçue comme une procédure de découverte apportant une solution au problème posé par la division du savoir et assurant une coordination sans coordinateur. La dernière partie, qui examine les différents types d'intervention, permis ou proscrits, souligne combien le bon fonctionnement de cet ordre spontané dépend en fait de conditions juridiques qu'il est demandé à l'État d'imposer. La conclusion signale deux aspects problématiques de cette théorie.The Idea of Spontaneous Order. The World according to Hayek According to Hayek, spontaneous order lies at the foundation both of social science and of liberalism. The paper deals first with the epistemological aspect of the notion, which was namely introduced for scientific reasons, in order to deal with phenomena too complex to be accounted for by laws The second part, which presents the spontaneous order of the market, also called catallaxy, focuses on the notion of competition, conceived as a discovery procedure solving the problem set up by the division of knowledge amongst economic agents and ensuring a coordination without nobody being in charge of it. The last part studies the various kinds of intervention Hayek allows or rejects ; it shows how much the harmonious working of this spontaneous order depends on legal conditions the enforcement of which is up to the State. The conclusion points out two problematic aspects of such a theory.
Comptes rendus
- Comptes rendus - Stéphanie Ruphy p. 679-683
- Bibliographie - p. 685-686
- Bulletin de littérature hégélienne XXIV (2014) - p. 687-719
- Bulletin de bibliographie spinoziste XXXVI : Revue critique des études spinozistes pour l'année 2013 - p. 721-745