Contenu du sommaire
Revue | Revue Française de Science Politique |
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Numéro | vol. 64, no 5, 2014 |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Articles
- Se présenter pour protester : La candidature impossible de François-Vincent Raspail en décembre 1848 - Samuel Hayat p. 869-903 Battus dans les urnes et dans la rue au printemps 1848, les « démocrates-socialistes » entendent faire entendre leur voix à l'élection présidentielle de décembre. S'ils refusent le principe même de la présidence, ils se divisent sur la stratégie à adopter. Une partie d'entre eux, réunis autour du journal Le Peuple, entendent promouvoir un candidat impossible, qui incarne par sa personne leur protestation. Ils choisissent François-Vincent Raspail, un chef clubiste, savant et médecin des pauvres, alors en prison. Cette candidature donne lieu à une controverse au cours de laquelle deux conceptions de la politique s'affrontent. Malgré un faible score national, Raspail cristallise un vote de classe, faisant de cette candidature une étape dans la construction du mouvement ouvrier français.Protesting by running for president
Democrat-socialists were beaten in the ballot box in Spring 1848, but they tried to make themselves heard during the presidential election in December. While they all refused the principle of presidency, they divided on the strategy. Some of them, gathered in the newspaper Le Peuple, endeavoured to promote an impossible candidacy that would embody their protest. They chose François-Vincent Raspail, a club leader, a scientist and a doctor to the poor that was then in prison. This candidacy led to a controversy during which two conceptions of politics clashed. Despite a bad result on the national scale, Raspail gathered a class vote, making this candidacy a step in the construction of the French working class movement. - Le genre programmatique : Sociologie de la production des programmes partisans : l'exemple de Bad Godesberg - Karim Fertikh p. 905-928 Sociologie de la production des programmes politiques, cet article s'appuie sur une analyse de la genèse de la forme programme en Allemagne et de la fabrication du programme de Bad Godesberg du Parti social-démocrate allemand (1959). Il étudie les programmes comme résultant de modes d'organisation du travail partisan. Ce faisant, il s'intéresse à ce que les programmes révèlent du fonctionnement des partis politiques et des transactions que ceux-ci effectuent avec divers secteurs sociaux. L'article insiste encore sur les usages que des acteurs (militants, journalistes, universitaires) peuvent faire des programmes, ceux-ci permettant de nouer des relations sociales tout en construisant la signification sociale du texte.The nature of political platforms
This article is a methodological proposal for the study of political platforms. It is based on the analysis of the emergence of political platforms as a form of writing in Germany and on the study of the production of the 1959 Bad Godesberg platform of the German Social Democratic Party. It offers the tools for exploring platforms as production, hence as a result of the ways that a political party organizes its work. Political platforms can be analysed through their production process, and through what this process reveals about the functioning of political parties and about the interactions that the parties engage in with various sectors of society. Finally, we emphasize the variety of uses to which actors can put a political platform. These uses serve to weave social relations and construct the social meaning of the platform text. - Les déterminants politiques de la fréquence des réformes démocratiques : Europe de l'ouest, 1990-2010 - Camille Bedock p. 929-954 L'article porte sur la question de la fréquence de la réforme des institutions démocratiques dans les démocraties consolidées. Il se fonde sur une base de données comprenant six dimensions des réformes démocratiques entre 1990 et 2010 dans 18 démocraties d'Europe de l'Ouest. On démontre la centralité du contexte politique pour expliquer la fréquence de ces réformes. À long terme, les démocraties où le niveau de soutien politique est le plus faible réforment davantage leurs institutions. À court terme, il apparaît que les réformes sont plus nombreuses dans les législatures précédées par une alternance au pouvoir et une montée de la volatilité électorale. On montre ainsi que les déterminants politiques des réformes démocratiques sont plus pertinents pour expliquer la fréquence des réformes que le degré de contrainte institutionnelle inhérent à chaque système.The political causes of the frequency of democratic reforms in Western Europe, 1990-2010The article deals with the issue of the frequency of the reform of democratic institutions in consolidated democracies. It is based on a dataset comprising six dimensions of democratic reforms between 1990 and 2010 in 18 Western European democracies. It demonstrates the crucial importance of the political context to explain the frequency of these reforms. In the long run, democracies where the level of political support is the lowest reform more their institutions. In the short run, reforms in a given legislature are more numerous when preceded by a political alternation or a rise of the level of electoral volatility. It is therefore shown that the political determinants of democratic reforms are more relevant to explain the frequency of reform than the degree of institutional constraints inherent to each political system.
- Se présenter pour protester : La candidature impossible de François-Vincent Raspail en décembre 1848 - Samuel Hayat p. 869-903
Note de recherche
- Les primaires citoyennes d'octobre 2011 : Entre logique censitaire et influences partisanes locales - Julien Audemard, David Gouard p. 955-972 Cet article propose une explication du vote aux scrutins des primaires citoyennes ayant désigné François Hollande comme candidat du Parti socialiste lors de l'élection présidentielle française de 2012. L'objectif ici est d'interroger la nature et les effets électoraux de l'entreprise de démocratisation proposée par ce type de scrutin ouvert à l'ensemble des citoyens français sympathisants de gauche. Notre démonstration se fonde sur une enquête par questionnaires menée à la sortie de différents bureaux de vote de la ville de Montpellier ainsi que sur une analyse quantitative combinant données électorales et données sociologiques pour l'ensemble des bureaux de vote de la ville. Nos résultats mettent en lumière les logiques censitaires à l'œuvre lors de ce scrutin – ce qui induit une limitation de sa portée démocratique – ainsi que le rôle des structures partisanes dans l'encadrement de la mobilisation et de l'orientation générale des votes.2011 French socialist party primary elections
This paper offers an explanation to the vote at the 2011 primary elections which have designed François Hollande as the candidate of the French socialist party for the presidential election of 2012. Our goal is to put into question the nature and the electoral effects of this kind of democratic mobilization – for an election opened to all the French citizens who were sympathizers of the socialist party. Our demonstration is based on an exit polls survey driven in Montpellier and on a quantitative analysis of electoral and sociological data for all the polling stations of the city. Our results putt the lights on the censual logics of this election – that imply a limitation of its democratic significance – and the role of the partisan structures in the framing of the mobilization and the orientation of vote.
- Les primaires citoyennes d'octobre 2011 : Entre logique censitaire et influences partisanes locales - Julien Audemard, David Gouard p. 955-972
Chronique bibliographique : le genre
- Présentation - Laure Bereni, Sébastien Chauvin, Alexandre Jaunait, Anne Revillard p. 973
- Lectures critiques - p. 974-986
- Comptes rendus - p. 987-1028