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Revue Politiques et management public Mir@bel
Numéro vol. 8, no 4, décembre 1990
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Articles

    • L'évaluation comme outil de légitimation : le cas des grandes organisations internationales - Vincent Spenlehauer, Eric Monnier, Olivier Degeorges p. 1-23 accès libre avec résumé
      Les grandes organisations internationales (OI) sont connues pour avoir développé l'évaluation systématique de leurs politiques, programmes et projets opérationnels dans leurs pays membres. Les objectifs sont clairs : amélioration de l'efficacité, processus d'apprentissage progressif et de capitalisation du savoir, adéquation au contexte et aux missions de l'organisation. On constate que, dans la pratique, l'évaluation ne remplit que très partiellement ces objectifs ; elle est en revanche mise au service d'une stratégie d'autolégitimation, c'est à dire qu'elle contribue à faire écran entre l'organisation internationale et ses instances extérieures de contrôle. Cette production de légitimité "endogène" compense la faible légitimité conférée par les mandataires et les statuts fondateurs. Sur la base d'observations participantes effectuées par les auteurs au sein de la Banque Mondiale, des Nations Unies et de la Commission des Communautés Européennes, l'article analyse ce processus d'autolégitimation dans les trois contextes institutionnels. Ainsi, si toutes ont opté pour un modèle d'évaluation technho-scientifique, l'utilisation qu'elles en ont fait a connu des formes et des succès divers suivant les contraintes politiques, institutionnelles, économiques et techniques qui pèsent sur chacune d'elles.
    • Modernité publique : les enjeux de la création de produits - Frédérique Pallez, Muriel Jougleux, Armand Hatchuel p. 25-45 accès libre avec résumé
      La modernisation du secteur public est à l'ordre du jour. Pour autant, à quel type de modernité a-t-on à faire ? Les projets couramment avancés mettent en avant soit une "débureaucratisation", soit une stratégie du "moins d'Etat", deux mouvements qui n'ont rien de spécifique à notre temps. En prêtant, en revanche, plus d'attention au processus de création de produits dans le secteur public, nous pouvons repérer l'apparition de produits provoquant une personnalisation, une complexification et une permanence de la relation à l'usager. Cette "densification" de la relation à l'usager constitue l'emblème le plus sûr de la modernisation de certains services publics et sa mise en œuvre pose, de ce fait, de difficiles problèmes. L'entreprise publique qui choisit de s'y confronter doit retrouver de nouvelles logiques de développement et accepter des fonctionnements perturbants. Mais le processus de modernisation se trouve précisément dans la maîtrise de cet apprentissage. Ces différentes conclusions sont présentées ici à partir des premiers matériaux d'une recherche-intervention sur les problèmes et les enjeux de la "Carte Intégrale", titre de transport novateur en région parisienne. Elles constituent aussi les grandes lignes d'un programme de recherche plus large sur la création de produits dans le secteur public.
    • Les acteurs de l'investissement en PMI, le transfert de technologie et l'intervention économique publique - Christian Mahieu, Martine Delpierre p. 47-72 accès libre avec résumé
      Les relations entre les PMI dans leur démarche d'innovation et les structures locales de transfert de technologie sont au cœur des enjeux économiques actuels. Des situations observées dans le Nord-Pas de Calais le montrent de façon nette. L'explication de la notion de transfert de technologie en appelle d'autres : celles des notions d'innovation, d'activité de service et d'intervention économique publique. La critique de la notbn de transfert de technologie oblige à envisager les logiques économiques dans lesquelles s'inscrivent les activités de transfert qui ne peuvent être réduites aux produits d'un marché bien constitué. La constitution d'un tel marché doit être analysée davantage comme l'objectif des politiques publiques, régionales notamment, que comme un fait économique établi. C'est plus globalement à l'ensemble des activités d'intermédiation et à leurs liaisons avec les systèmes publics d'aide financière directe aux PMI qu'il faut élargir cette analyse. Nous sommes alors confrontés aux modalités de l'intervention publique et aux situations ainsi créées dans lesquelles des actions de gestion sont entreprises par des acteurs de la PMI mais surtout par une diversité d'acteurs qui lui sont extérieurs.
    • Le tunnel sous la Manche entre Etats et marché - Roger Vickerman, Gérard Marcou p. 73-99 accès libre avec résumé
      Les gouvernements français et britannique ont confié au secteur privé la construction et l'exploitation du tunnel sous la Manche. Le projet doit donc justifier sa réalisation par l'état du marché, lequel doit alors permettre de trouver les ressources nécessaires. Cependant, les réactions du marché sont affectées de multiples manières par les interventions des Etats, et celles-ci révèlent des conceptions différentes du rôle de l'Etat en France et au Royaume-Uni. Globalement, l'approche britannique dite "levé! playing field" biaise en fait les conditions de concurrence au détriment d'Eurotunnel. En ce qui concerne la construction du tunnel, le retrait partiel des Etats a pour conséquence d'installer le concessionnaire en position de faiblesse vis-à-vis de ses partenaires, et il procède d'une mauvaise compréhension de l'instrument de la concession.
  • Rubriques

  • Note aux auteurs - p. 154-156 accès libre