Contenu du sommaire : La ville thaïe กรุงเทพฯ [Krungthep, etc.]

Revue Moussons : Recherche en Sciences Humaines sur l'Asie du Sud-Est Mir@bel
Numéro no 18, 2011
Titre du numéro La ville thaïe กรุงเทพฯ [Krungthep, etc.]
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • In memoriam

  • Éditorial

  • Étudier les villes thaïes - Jean Baffie, Louise Pichard-Bertaux p. 11-27 accès libre
  • Articles

    • เมือง, กรุง, นคร, ธานี ๆ. Mueang, Krung, Nakhon, Thani et les autres - Jean Baffie p. 29-50 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Les mots désignant les villes en langue thaïe sont beaucoup plus nombreux que ceux dont disposent les langues européennes ou mêmes les langues des pays voisins de la Thaïlande. Bien entendu, chaque terme a son histoire et un emploi bien spécifique, même si les confusions et les doublets ne sont pas rares. Les effets de mode ne sont pas non plus complètement absents. Cet article aborde principalement les cas de mueang, krung, nakhon, thani, buri, wiang, chiang et nikhom. Quelques traits sont à retenir : l'opposition entre la ville du roi et celle du commerçant ; ensuite l'importance de l'élément aquatique, qu'illustre particulièrement bien le cas de krung qui désigna d'abord le fleuve, puis le roi, enfin la capitale.
      Words in the Thai language naming a town or a city are much more numerous than in western languages or even some other Asian ones. Of course, each of the eight words for town studied in this article, i.e. mueang, krung, nakhon, thani, buri, wiang, chiang and nikhom, has a proper history and a specific usage. Some even were fashionable at time. Some important features have to be mentioned: the opposition between the city of the king and the city of the merchant; then the importance of the aquatic element, particularly well-illustrated for krung that first designated a river, then the king, then a capital-city.
    • Les villes frontalières thaïlandaises dans la régionalisation - Elsa Lainé p. 51-75 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      La ville frontalière apparaît comme un type urbain particulier, tant en raison de sa localisation que de ses fonctions. Cet article propose d'étudier les villes frontalières thaïlandaises, et plus précisément celles situées sur les corridors de développement mis en place dans le cadre de la coopération régionale. Si ces villes sont longtemps apparues comme des espaces périphériques, peu intégrés au territoire national, deux dynamiques contemporaines modifient cet état de fait : le mouvement de déconcentration initié par le gouvernement thaïlandais dès le milieu des années 1970 d'une part, et surtout la coopération régionale marquant le tournant des années 1990 d'autre part. Les villes frontalières thaïlandaises sont devenues depuis une vingtaine d'années des objets spécifiques de la planification gouvernementale. D'espaces périphériques, elles ont été promues gateways, pôles de croissance économiques et soutien au commerce avec les pays limitrophes. Même si leur place dans le tissu urbain national diverge encore largement, des projets d'infrastructures leur permet d'acquérir une nouvelle envergure. L'étude de cas de trois villes sélectionnées montrent que si elles diffèrent au regard de critères démographiques, économiques ou en termes d'équipements, ces villes ont toutes connu au cours des dernières années et sous l'effet combiné de la régionalisation et de la planification une modification de leur organisation spatiale. De nouveaux centres apparaissent, et la diversité des acteurs impliqués ainsi que les dynamiques en cours sont à même de modifier de manière variable les relations entretenues avec les centres urbains situés de l'autre côté de la frontière d'une part, et la place de ces villes frontalières thaïlandaises dans le tissu urbain national et régional d'autre part.
      This paper will focus on Thai bordertowns located on ADB economic corridors. The decentralization process initiated in the 1970's and regional cooperation are two dynamics deeply affecting the role of international borders and putting emphasize on border regions and towns, which used to be land-locked areas at the national scale. Following this idea, bordertowns have been included in governmental spatial planning and public funds have been invested since the beginning of the 1990's in order to upgrade infrastructures in these cities. Even if Thai bordertowns differ drastically in the national urban frame, as far as demography, economy or infrastructures level are concerned, they are nowadays facing an unprecedented dynamism sustained by regional cooperation. Case studies of three towns located on economic corridors and targeted by national plans show that their spatial organization is changing: new urban centers are emerging, interactions with the areas located on the other side of the border are being reorganized and news actors, private as public, are impacting the urban landscape and functions. These modifications are creating new challenges for local authorities, as they are also likely to promote these cities at the national and regional scales.
    • Les « boutiques ». Regard sur quelques bourgades du sud de la Thaïlande - Pierre Le Roux p. 77-96 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      à travers une visite informelle du sud de la Thaïlande, à la population majoritairement jawi, malaise et musulmane mêlée de courants siamois, chinois et môn, et de reliquats proto-malais, par une rapide description de quelques-unes de ses villes et bourgades, marquées par l'histoire particulière de ce terroir et des formes urbaines et architecturales qui y dominent pour des raisons culturelles, religieuses, économiques ou politiques, on découvre un véritable carrefour de civilisations et de cultures. Celles-ci, assemblées de façon originale, façonnent une région caractéristique qui est à la fois la plus riche du royaume de Thaïlande et la plus éprouvée par une situation politique et militaire, instable depuis des décennies.
      This article is based on a journey through Southern Thailand, where the population, mostly Jawi, Malay, and Muslim, displays Siamese, Chinese, and Mon cultural features as well as some ancient Proto-Malay traits. It offers a description of some of its cities and towns, marked by the region's particular history and by urbanistic and architectural forms locally prominent for cultural, religious, economical, and political reasons. It shows that Southern Thailand is a complex crossroads of various civilizations and cultures, combined in a unique manner to form a specific domain, which is both the richest region of the kingdom of Thailand and one that has been, for decades on end, most stricken by an unstable political and military situation.
    • Bangkok, la ville à partir de ses représentations - Sophie Clément-Charpentier p. 97-120 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Il s'agit ici d'étudier l'image de Bangkok, les représentations de cette très grande ville, à travers, d'une part une série de sept plans ou cartes, certains très anciens, d'autres récents, certains destinés à un public d'experts et de hauts fonctionnaires, d'autres aux voyageurs étrangers, voire aux touristes sexuels, d'autre part une nouvelle particulièrement significative par un romancier également architecte et enseignant. Le résultat est un ensemble d'images très contrastées, mais qui montrent un Bangkok indissociable des territoires qui l'entourent.
      This is a study of the image of Bangkok, of the representations of this very large city through, first a set of seven maps and plans, some of them very old but some published very recently, some of them drawn for experts and senior civil servants and some available to foreign travelers and even sex tourists, secondly an especially significant short-story written by a novelist who is also an architect and a university professor. Have been found a number of very contrasted images but which present a Bangkok that cannot be separated from the surrounding territory.
    • L'habitat spontané comme un outil de développement urbain. Le cas de Bangkok - Fanny Gerbeaud p. 121-138 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      En Thaïlande, les ensembles d'habitat spontané s'étendent à toute la capitale, malgré des politiques publiques qui visent à les contrer. Ce sont aujourd'hui de véritables morceaux de ville qui dynamisent l'espace urbain, car étroitement liés à l'identité et à l'histoire de la ville. L'opposition entre habitat spontané et « logement formel », fréquente tant dans les productions scientifiques que dans les représentations, mérite donc d'être interrogée à Bangkok. À partir d'une analyse spatiale et architecturale, nous avons abordé l'habitat spontané comme une manière de fabriquer la ville centrée sur l'appropriation : au moins sous trois formes (habitat spontané pur, ancien, greffé), il assure par sa flexibilité la continuité du tissu urbain et s'y assimile progressivement. Si pour les autorités locales les communautés de bidonvilles demeurent un signe de sous-développement, certains architectes et acteurs y voient une source d'inspiration ainsi qu'un patrimoine populaire à préserver. Une métropolisation accrue et la mondialisation des échanges économiques, culturels, politiques, amènent de nouvelles modalités de négociation de l'espace urbain qui redéfinissent le statut de l'habitat spontané. Avec l'apparition de nouvelles professions (architecte des communautés) et orientations dans la manière de concevoir des projets urbains (processus participatif notamment), l'habitat spontané s'affirme peu à peu comme un outil de développement de la capitale.
      In Thailand, despite some public policies, spontaneous settlements spread all over the city. Closely related to the city's history and identity they are nowadays real dynamic neighbourhoods. The opposition between spontaneous housing and “formal housing”, common in both the scientific publications and representations, is yet to be questioned in Bangkok. Through an architectural and spatial analysis, we approached the spontaneous settlements as a construction process based on appropriation : at least three forms of spontaneous housing (pure, ancient and “grafted”) integrate progressively the urban fabric and ensure by its flexibility its continuity. If, for local authorities, slum communities remain a sign of underdevelopment, some architects and actors see it as a source of inspiration and a popular heritage to preserve. In this context, the growing metropolization and the globalization of economical, cultural and political exchanges bring new ways of negotiating urban space, redefining the status of the settlements. With the emergence of new professions (community architect) and directions in urban planning projects (in particular the participatory process) informal settlements gradually become a tool for the development of the capital.
  • Notes

  • Comptes rendus