Contenu du sommaire : Varia

Revue Bulletin de l'Institut Français d'Etudes Andines Mir@bel
Numéro volume 30, no 1, 2001
Titre du numéro Varia
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • La resurgence du populisme en Bolivie“Conscience de la Patrie” ou la construction de nouvelles identités urbaines dans un contexte compétitif - Stéphanie Alenda p. 1-26 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    À travers l'étude du cas de “Conscience de la Patrie” (CONDEPA), parti politique bolivien fondé en 1988 à la suite de la fermeture des médias de Carlos Palenque, il s'agit d'examiner la pertinence pour la compréhension des mouvements dits “néo-populistes” de deux postulats des théories du populisme latino-américain : l'absence de conscience de classe des couches populaires et leur attachement à des valeurs traditionnelles, dites “prémodernes”. L'étude du condépisme ne valide pas l'hypothèse d'une mobilisation populaire synonyme de résistance au changement. Elle ne valide pas non plus l'inverse, à savoir l'uniformisation des masses apathiques sous l'effet des médias. S'il apparaît que ce sont les plus discriminés qui ont les plus fortes chances de voter pour CONDEPA, on observe également que, dans cette catégorie, les plus prédisposés à soutenir le parti sont aussi les mieux intégrés à l'univers urbain où ils mettent en oeuvre des tactiques individuelles d'ascension sociale. L'“ autonomie ” des acteurs condépistes, bien qu'ils appartiennent à un mouvement au verticalisme marqué, rend en effet quelque peu réductrice la perception du social en termes de reproduction des inégalités. L'étude du lien entre le leader et ses bases met au contraire en évidence que des mécanismes d'identification (à “ Radio Télévision Populaire ”, CONDEPA ou encore Carlos Palenque) contribuent à organiser une réalité sociale incertaine dans un contexte compétitif d'érosion des identités collectives.
    This study examines the relevance of two assumptions held by theories of Latin- American populism to the study of the so called neo-populist movements. One, being a popular attachment to traditional values, presented by some as premodern, and the other, being a lack of popular class conscience. This will be approached addressing the electoral mobilisation of the Conscience of the Fatherland (CONDEPA), a Bolivian political party founded in 1988 following the closure of the media belonging to its leader Carlos Palenque. This study of Condepism does not validate the hypothesis that popular mobilisation is synonymous with a resistance to change. Neither does it validate the opposite, that is to say, the uniformization of apathetic masses subject to the influence of mass media. Rather, it intends to demonstrate that even though those who are the most discriminated against are also the most likely to vote for CONDEPA. Within this category, those who are better integrated into the urban universe where they adopt individual strategies towards social progress, are more inclined to support the party. The “autonomy” of these Condepists, despite their allegiance to a hierarchical party, belies the narrow perception held by some, that the social reality does nothing but perpetuate inequality. On the contrary, an analysis of the relationship between the leader and his supporters reveals that their identification with “Radio Televisión Popular”, CONDEPA or Carlos Palenque enables them to forge a sense of order out of an uncertain social reality. All this is situated in a competitive context of erosion of collective identities.
  • Chiqui: etnohistoria de una creencia andina en el noroeste argentino - Margarita E. Gentile p. 27-102 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Chiqui, c'est la malchance ; la documentation sur cette croyance et les cérémonies liées à sa propiciation se trouvent dans le nord-ouest argentin au milieu du XIXème siècle et au début du XX. Dans cet article nous voulons montrer la variété des situations qui comportent du danger, de la malchance, chiqui ; les façons d'attirer la malchance ; ses représentations ; l'étude de la croyance dans certains endroits et son enracinement profond dans la tradition andine, probablement lié aux événements climatiques El Niño.
    Chiqui was the bad luck; the belief and the ceremonies related to its propitiation were recorded in the Argentine northwestern region by the mid 19th Century and at the beginning of the 20th Century. This essay shows the different dangerous and unlucky situations, chiqui; the ways to obtain the benefits of the bad luck; its representations, the spreading of this belief throughout different landscapes and its Andean deeprootedness, presumably related to weather phenomena such as “El Niño”.
  • ¿Visión de los vencidos o falsificación? Datación y autoría de la tragedia de la muerte de Atahuallpa - César Itier p. 103-121 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    À travers une analyse philologique et textuelle, cet article montre que la Tragédie de la mort d'Atahuallpa, oeuvre dramatique quechua publiée par l'écrivain bolivien Jesús Lara en 1957, n'a pas été composée par un indigène au XVIe siècle, comme l'affirmait Lara et comme l'ont cru quelques auteurs après lui, mais qu'elle a été entièrement écrite par Lara lui-même qui voulait prouver que les Incas avaient développé une grande littérature, dont l'héritage subsistait en Bolivie. Sont identifiées ici les principales sources utilisées par l'auteur pour forger sa fausse tragédie incaïque.
    This article is a philological and textual analysis of The Tragedy of Atahuallpa's Death, a drama published by the Bolivian novelist Jesus Lara in 1957. The author shows that this work was not composed by an Indian in the sixteenth century, as Lara claimed and as many other writers after him have believed, but was entirely written by Lara himself as he wished to prove that the Incas developed a great literature and that the heritage of this literature survived in Bolivia. The principal sources Lara used to establish his false Incaic tragedy are identified in this article.
  • Reconsiderando la introducción del maíz en el occidente de América del Sur - John E. Staller, Robert G. Thompson p. 123-156 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    De nombreux chercheurs en sciences sociales et naturelles ont discuté sur l'origine et l'ancienneté du maïs au nord-ouest de l'Amérique du Sud. Dans cet article, nous nous référons aux preuves disponibles et à quelques unes des théories des chercheurs sur ce thème. Nous présentons, en outre, une nouvelle méthode permettant d'établir les usages donnés au maïs à travers l'étude des opalo-phytolithes retrouvés dans les restes carbonisés de céramiques à usage rituel. La fouille d'une plateforme ou monticule cérémoniel sur le site Valdivia de La Emerenciana a permis de trouver de nombreux restes archéologiques, dont une grande partie sont des offrandes rituelles. Des restes carbonisés des superficies intérieures de ces céramiques ont été analysés afin de détecter la présence de phytolithes d'opale. Sur les 10 échantillons analysés provenant de contextes fiables avec des datations radiocarboniques (calibrages) qui vont de 2203 a 1679 a.C., trois présentent des phytolithes de maïs. Les restes de charbon de 2 des 10 échantillons ont été datés grâce à la méthode d'accélération des particules (AMS) afin d'établir leur chronologie avec une plus grande précision. En outre, on ajoute à cette étude des informations complémentaires obtenues de l'analyse des isotopoes de carbone des squelettes de l'époque Valdivia, de contextes plus anciens provenant d'autres endroits de la côte ; on utilise également du papier chromatographique pour détecter les acides aminés. De même, nous considérons et discutons certains aspects líes aux associations contextuelles ainsi que les aspects théoriques concernant la diffusion du maïs dans le nord-ouest de l'Amérique du Sud. Nos conclusions indiquent que le maïs fut introduit dans l'économie de subsistance Valdivia au cours des derniers moments de la séquence, plutôt avec une valeur rituelle qu'économique.
    A number of scholars in the social and natural sciences have debated the origin and antiquity of maize in northwestern South America. In this article we directly address some of the evidence and theories presented regarding this issue and present a new method for tracing the use of maize using opal phytolith assemblages from food residues in utilized ceramics. Archaeological excavations of a ceremonial platform mound at the Valdivia site at La Emerenciana have uncovered numerous archaeological features consisting primarily of ritual offerings. Carbon residues from the interior surfaces of excavated pottery contained in such features were analyzed for the presence of opal phytoliths. Three of the ten samples analyzed contain phytolith assemblages representative of maize cob chaff. The samples are from secure archaeological contexts in a layer radiocarbon dated to between 2203 and 1679 B.C. Carbon residues from two of the ten samples were AMS dated to more precisely establish their age. Complementary data recovered by paper chromatography of amino acids and carbon isotope analysis are incorporated into this study as were phytoliths removed from two of the four Valdivia burials from the La Emerenciana excavations. Contextual and theoretical issues as well as carbon isotope data from Valdivia skeletons from earlier contexts and from other regions of the coast are also reviewed regarding their significance to the initial spread of maize in northwestern South America. Our results indicate that maize was introduced into coastal Ecuador during the final portion of the Valdivia culture sequence and that it may have been integrated into the subsistence economy as a ritual rather than an economic plant.
  • ¿Shashal o no shashal? Esa es la cuestiónEtnoarqueología cerámica en la zona de Huari, Ancash - Isabelle C. Druc p. 157-173 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    La production céramique dans la région de Huari, Ancash, se singularise par l'usage d'un dégraissant de pierre broyée, appelé shashal. Deux des trois villages producteurs autour de Huari échangent leurs matières premières. Plus au nord, dans la région de San Luis-Chacas, d'autres villages utilisent aussi le shashal. Quelles sont les différences de composition de ce matériel ? Comment identifier des centres de production quand les stratégies d'approvisionnement sont identiques ? Qu'est ce que le shashal ? Les analyses montrent que le contenu en carbone du shashal varie selon la mine et la région et que le pourcentage de carbone détermine s'il s'agit de shale, d'anthracite ou de graphite. Enfin, il faut étendre l'étude de la zone de production pour inclure les villages qui utilisent les mêmes ressources. Cette étude ethnoarchéologique offre de nouveaux scénarios pour l'interprétation des données archéologiques et des études de provenance.
    Ceramic production in the Huari region, Ancash, is characterized by the use of ground slate, a temper called shashal, mixed to a yellow clay. Two of the three villages producing around Huari exchange their materials. Further north, in the San Luis-Chacas region, other villages use also shashal. What are the compositional differences of this material? How can we distinguish one producing village from the other? What is shashal? The content of carbon varies from one mine and one region to the other, and determines if it is shale, anthracite or graphite. Also, the production zone must be extended to include the villages exploiting the same resources. This ethnoarchaeological study offers a model for interpreting archaeological data and provenance studies.
  • Comptes rendus d'ouvrages