Contenu du sommaire : Entrepreneuriat social : expériences, limites, perspectives

Chaque numéro d'Entreprendre & Innover propose désormais à ses lecteurs une note d'analyse sur les questions d'actualité liées à l'innovation, à l'entrepreneuriat, aux réseaux d'accompagnement, à travers les nombreux travaux et rapports, en particulier publics, publiés régulièrement sur ces questions. Le début de l'année 2013 a été particulièrement riche, avec entre autres un volumineux rapport de la Cour des Comptes sur les dispositifs d'appui à la création.

De quoi au juste l'« entrepreneuriat social » est-il le nom ? Quand on mesure le décalage entre le discours en faveur du social business et la montée persistante des inégalités, on peut se demander s'il ne s'agit pas là d'un nouvel opium du Peuple...

L'économie sociale et solidaire se donne pour projet de concilier efficacité économique et utilité sociale. Pour réussir dans la durée, les entrepreneurs sociaux doivent surmonter de nombreux défis et de nombreux risques.

Le modèle de l'entrepreneuriat social inspire et suscite de nombreux projets pédagogiques menés aujourd'hui dans l'enseignement supérieur, et ce dans le monde entier. Ces projets ne sont pas subsidiaires, secondaires ou complémentaires par rapport à la mission traditionnelle des institutions concernées. Ils font au contraire évaluer en profondeur leur cadre d'action.

Essentiellement constituées sous la forme associative, mais aussi mutualiste et coopérative, les entreprises sociales françaises, se trouvent placées dans une situation paradoxale. D'un côté l'État et les collectivités territoriales exercent sur elles un pouvoir coercitif tendant à les maintenir sous la dépendance relative des subventions ; de l'autre on les incite à se convertir aux mécanismes concurrentiels et aux normes managériales.

Le capital-investissement est principalement imaginé comme finançant uniquement des start-up très technologiques, notamment dans le web ou les biotechnologies. Cette vision est partiellement fausse, car de véritables acteurs, professionnels et compétents, investissent le créneau du capital-investissement responsable, social et/ou sociétal. Ces fonds, avec parfois de fortes spécificités, développent des modèles en tentant de lier rentabilité et responsabilité.

Alors que le contexte de crise laisse sceptiques les repreneurs d'entreprises et frileux les créateurs potentiels, la communauté internationale a décidé de mettre en avant, pour l'année 2012, le modèle coopératif qui sera très certainement, d'après les analystes, une alternative dans les années à venir pour les entrepreneurs, qu'il s'agisse de créer ou de reprendre une société. Cet article propose une analyse juridique – historique et prospective – de la forme coopérative et participative la plus utilisée en France : la « Société coopérative et participative » (anciennement appelée « Société Coopérative Ouvrière de Production » et ci-après désignée « SCOP ») méconnue du grand public et présentant pourtant, dans un climat de crise financière, économique et sociale, des atouts incontestables pour les porteurs de projet.

L'économie sociale et solidaire bénéficie aujourd'hui d'un regain d'intérêt, la crise et les dérives du capitalisme financier lui conférant une nouvelle légitimité. Pouvoirs publics et milieu coopératifs réfléchissent aujourd'hui aux outils susceptibles de faciliter et d'accélérer la reprise de TPE et de PME par des SCOP.