Contenu du sommaire : Le devenir des banques d'affaires ?
Revue | Revue d'économie financière |
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Numéro | no 50, novembre 1998 |
Titre du numéro | Le devenir des banques d'affaires ? |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Le devenir des banques d'affaires ?
L'Histoire au présent
Dossier
- Les déterminants stratégiques et les changements dans les activités de banque d'affaires à l'échelle mondiale - E.M.P. Gardener et P. Molyneux Cet article traite de la volonté affichée au cours de ces dix dernières années par les principales institutions bancaires de la planète de développer des activités de banques d'affaires à l'échelle mondiale. Cette industrie a de fait connu des phénomènes de concentration et de surcapacité, se traduisant notamment par une diminution des commissions et par de nombreuses restructurations permises entre autres par la disparition des distinctions réglementaires entre banques commerciales, banques d'affaires et maisons de titres. La concurrence accrue en Europe révèle plusieurs stratégies de la part des banques, telles que la résolution des problèmes de surcapacité, le recentrage sur la profitabilité, les moyens de l'absorption des nouvelles opportunités, la mise en oeuvre de rendements d'oligopole, l'établissement de relations de long terme avec la clientèle et l'adaptation aux aléas de la croissance dans l'industrie. La conclusion présente les effets de la construction européenne sur le secteur bancaire, ainsi que les gagnants et les perdants au sein de ce secteur.Strategic drivers and shifts in global investment banking This article deals with the exposed ambition of banking institutions over the last ten years to develop global investment banking activities. The industry experienced however concentration and over capacity, leading to the decrease of commissions and many restructurations allowed, among other points, by the blurring of distinctions between commercial banks, investment banks and securities houses. Growing competition in EMU reveals different strategies from European banks, that is to say resolving over capacity problems, absorbing new opportunities, establishing oligopoly returns, establishing long term relationships with clients and adapting to growth uncertainty in industry. Concluding section deals with the effects of EMU on banking sector, and the losers and the winners inside this sector.
- Banques d'investissement et banques d'affaires : pour une entreprise globale - Paul Reyniers et Jean-Eric Mercier Dans une décennie, seulement une demi-douzaine de banques d'affaire auront atteint une taille mondiale. Les autres acteurs du secteur devront se contenter de niches. Pour réussir, il leur faudra être attentifs à un certain nombre de critères : la stratégie d'expansion, la rémunération des employés, la culture d'entreprise, la maîtrise de la technologie, l'image de marque - dont dépend notamment l'intérêt que peuvent porter à la firme, les actionnaires, les clients et les jeunes talents de la profession. Les auteurs proposent enfin une étude au cas par cas des plus grandes banques d'affaires présentes aujourd'hui. Cette étude retrace leurs atouts mais aussi les défis qu'elles devront relever.Investment banks strategies In the next decade, only half a dozen of investment banks will be global-sized firms. The others could only be content with niche positions. To suceed, firms will have to be careful on different criteria such as : expansion strategy, wage policy, firm culture, technology expertise, the brand image -which are key factors to determinate the interest that share holders, customers, and talents of the profession could find in the firm. The authors propose an analysis of the largest investment banks. This analysis indicates their strengths and the challenge they will have to take up.
- La rupture du modèle français de détention et de gestion des capitaux - François Morin L'économie française réalise actuellement une mutation très rapide. D'une «économie de coeur financier», elle se transforme en effet en une «économie de marché financier». En cela, l'économie française rejoint le fonctionnement des économies anglo-saxonnes (États Unis et Grande Bretagne) et s'écarte des autres modèles de capitalisme qui avaient pu inspirer antérieurement et partiellement son organisation actionnariale (Allemagne et Japon). Cet article se propose d'effectuer, autour de ce changement, une synthèse de plusieurs réflexions ou travaux qui ont chacun des sources bien distinctes. Il s'agit plus particulièrement de préciser la voie qu'emprunte actuellement le capitalisme français. Trois principales conclusions émergent de cette analyse : l'actuelle évolution condamne à terme le système des participations croisées, elle favorise l'entrée de nouveaux investisseurs - les investisseurs institutionnels étrangers - et avec eux, l'entrée de nouvelles normes de gestion des entreprises.The break in the French detention and assets management model The French economy is actually achieving a very rapid mutation. The French economy, considered as a «financial heart economy» is turning to a «financial market economy». French economy, by his functioning is now close to Anglo-Saxon economies (United States and United Kingdom) and is differing from capitalism models that inspired French economy and stockholder organisation in the past (Germany and Japan). This paper proposes, relating to theses modifications, a synthesis of recent researches. His aims is to shed light on the actual way of development of the French capitalism. We concluded on three main results : the actual evolution condemn the system of cross participation, this evolution favours the entrance of new investors - foreign institutional investors - in the French market and favours the introduction of new firm management practices.
- La banque d'affaires face à l'euro : stratégies possibles - Jonathan A. Davidson, Bozidar Djelic, Alison R. Ledger et Giovanni Viani, McKinsey & Company. Les banques d'affaires ont pour l'essentiel résolu les questions opérationnelles posées par l'avènement de l'euro, mais ont souvent négligé les très difficiles questions stratégiques entourant la monnaie unique. Alors que des pans entiers de leurs activités traditionnelles de banque de gros seront réduits à néant, peu d'établissements européens semblent avoir réellement cherché à répondre à la question cruciale : comment prospérer dans le nouvel environnement ? Une chute de 23 milliards de dollars de chiffre d'affaires en moins de dix ans - de 100 à 77 milliards -, c'est ce que l'on peut attendre au total sur les trois activités qui représentent entre 40 et 80 % de l'activité de gros des banques européennes : le change, la banque commerciale et le trading de dette souveraine. En sens inverse, l'euro créera des opportunités dans les obligations de collectivités locales et d'entreprises, les actions, les fusions-acquisitions tout comme dans le domaine de la gestion d'actifs. Au total, l'euro devrait créer plus de perdants que de gagnants dans le domaine de la banque d'affaires. Les banques qui veulent survivre dans cet environnement exigeant devront souvent prendre des décisions difficiles après une révision en profondeur de leurs stratégies.Wholesale banking and EMU : what strategies ? Astonishingly, many European banks are ill-prepared for the euro. They have tackled the IT and operational challenges raised by a single European currency, but have failed to address the more difficult strategic issues. Put bluntly, they have not considered how they will prosper once a single currency wipes out great chunks of profit in their traditional wholesale businesses. Foreign exchange, corporate banking, and government bond trading currently account for between 40 and 80 percent of a European bank's revenue. To European banks as a whole, that revenue is worth approximately $ 100 billion ; in less than a decade, it could be slashed to $ 77 billion. On the other hand, there will be increased opportunities in local government and corporate bonds, equity, M&A as well as asset management. Overall, if strategies are not drastically adapted to the new environment, EMU is likely to create many more losers than winners in wholesale banking. Banks that wish to survive in this harsh environment should wake up to the stark reality, and rethink their strategies.
- Le contrôle des risques dans la banque d'affaires - Jean-Louis Fort Le renforcement du contrôle des risques, notamment ceux qui se rapportent aux activités spécifiques de la banque d'affaires (gestion de patrimoine, le «haut de bilan» ainsi que les activités de marché liées notamment aux services rendus à la clientèle et à la gestion des fonds propres) est une préoccupation constante des autorités de tutelle. Cet article montre ainsi qu'un contrôle efficace de ces risques est à l'image de la banque d'affaires : diversifié dans ses modalités et dans ses domaines d'intervention. L'attention encore accrue qui doit être apportée au contrôle interne est ainsi un gage de sécurité interne et externe. Interne car la maîtrise des risques générés par les activités de banque d'affaires constitue un enjeu croissant dans la mesure où les activités de «haut de bilan» produisent des résultats de plus en plus récurrents pour les établissements de crédit. Externe car dans le contexte actuel d'intensification de la concurrence entre les banques d'affaires, l'émergence de risques de marché ou opérationnels, et partant, de pertes comptables ou de litiges avec la clientèle, porte en effet préjudice aux résultats de la banque comme à son image et donc à la pérennité de son fonds de commerce.Risk control in investment banks The strengthening of the risks control, notably those related with specific activities of investment banking is a constant preoccupation of trust authorities. This paper indicates that an efficient risk control is like the investment banks : diversified in its modalities and in its intervention domains. The attention offered to internal control can be considered as a proof of internal and external reliability : internal because risk control generated by the activities of investment banks constitutes a increasing stake since «high of the balance sheet» activities produce more and more recurrent results. External because, in the actual increasing competition between investment banks, the emergence of operational and market risks and the financial losses or the possibility of lawsuits associated with theses risks, can inflict on the financial results of the bank, on his image and on the perenniality of his activity.
- La rémunération de services, la tarifications - Michel Jacob La question de la tarification des services bancaires constitue un sujet de débat, voire de controverse depuis de nombreuses années. On notera cependant que ce débat traite soit de la tarification des services bancaires destinés aux seuls particuliers, soit du dilemme «rémunération des dépôts à vue» versus «tarification», ou plutôt, «facturation des services bancaires, et notamment des chèques bancaires». La question de la tarification des services bancaires devrait se trouver relancée très prochainement, avec l'UEM comme catalyseur, puisque, à l'initiative des pouvoirs publics, un groupe de travail devrait être constitué entre les membres de la profession bancaire et les «usagers». Cet article ne traitera pas du débat «grand public» sur cette question d'actualité, mais se propose d'examiner la question de la rémunération et la tarification des prestations offertes par les banques d'affaires.Remuneration of the services, the invoicing Questions relative to the invoicing of banking services have been constituting a important subject of debates for a long time. However, one can note that these debates generally deal with invoicing of banking services offered to the public and with the dilemma «remuneration of current accounts» versus «invoicing of banking services (i.e. bank cheque)». This question relating to the invoicing of the banking services should know some developments during the next months with the forecasted development of the EMU as a catalyst, since, on public authorities' initiative, a working group including «the public» and the members of the banking profession is about to be constituted. This paper is not concerned by the «public» side of the debate. It proposes to examine questions regarding remuneration and invoicing of services supplied by investment banks.
- Le marché des fusions-acquisitions intra-européennes : environnement et grandes tendances des cinq dernières années - Geoffroy Surbled La tendance lourde vers la dérégulation et la globalisation croissante des marchés a constitué une puissante incitation à la conclusion d'opérations de fusions/ acquisitions transfrontalières. Ainsi, le volume global des fusions-acquisitions transfrontalières en Europe s'est accru régulièrement au cours des cinq dernières années pour atteindre le chiffre record de 68,7 milliards d'écus en 1997. Ce mouvement s'est poursuivi en 1998 puisque, à l'échelle de la planète, les fusions internationales ont été supérieures de moitié, pour les six premiers mois de 1998, aux opérations de l'ensemble de 1997 et devraient encore doubler au second semestre. Cet article présente sur la base des données de marché recueillies par Translink un large panorama des principales opérations de fusions-acquisitions intervenues ces cinq dernières années ainsi que les grandes tendances du marché dans l'Union européenne. L'analyse proposée est menée par pays et par secteur. Certaines opérations particulièrement marquantes du fait de leur ampleur ou de leur originalité sont citées à titre d'illustration.The intra European M&A market : environment and tendencies in the last five years The toward deregulation and increasing globalisation of the markets constitutes a powerful incitement to the conclusion of M&A in Europe. The global volume of trans-frontiers M&A in Europe regularly increased during the five past years and reached 68.7 billions of ecus in 1997. This movement is still observed in 1998. The International M&A during the first semester of 1998 represent 150 percent of the operation concluded in 1997 and a new increase of 100 % is forecasted for the second semester of 1998. This paper present, based on market data collected by Translink, a very large panorama of the principal M&A operations concluded during the last five years and the actual characteristics of this market in the Europe community. The analysis provided by this paper is conducted by main countries and industries. As illustrations, we indicate some remarkable, by their size or by their originality, operations.
- Les Fusions Acquisitions, un produit parmi d'autres ? - Jean-Jacques de Balasy L'offre de service en «fusions-acquisitions» par les banques d'affaires évolue au rythme des nouvelles contraintes des entreprises : «benchmarking» au niveau mondial, prise en compte de l'impact global des opérations au-delà de leur seul aspect stratégique, prise en compte du facteur «temps». L'organisation traditionnelle des banques a largement laissé la place à une organisation matricielle complexe, couvrant géographies, secteurs industriels et domaine d'expertise. L'offre de fusions-acquisitions est davantage intégrée verticalement et horizontalement et devient lentement, mais sûrement, un produit parmi d'autres dans la palette des services offerts dans le cadre du «one stop shopping».Mergers and Acquisitions, a product among others ? The services offered by Investment Banks in the domain of mergers and acquisitions evolve with new constraints met by the corporate world : global benchmarking, assertion of total impact of operations rather than sole strategic impact, timing rationale. The banks' traditional organization has widely been replaced by a complex matrix where geography, industrial sectors and expertise domains can be taken into account. The «mergers and acquisitions» offer is now more vertically and horizontally integrated and slowly but surely becomes nothing more than a product among others in the range of services provided as part of «one stop shopping».
- Le capital investissement européen est devenu adulte - Serge Raicher Le capital investissement européen a profondément évolué ces quinze dernières années. Il peut avoir un impact significatif sur l'économie d'un pays, en particulier sur les PME. Il apparaît en effet, que les PME ayant fait appel au capital investissement réalisent des performances sensiblement meilleures que les plus grandes sociétés européennes. Le marché du capital investissement progresse très rapidement en Europe, et la tendance semble durable. Certes il reste moins développé qu'aux États-Unis, mais l'écart se réduit. Ce développement pourrait s'accélérer avec l'introduction de l'euro et la mise en place d'un cadre juridique et fiscal plus favorable. Enfin, une inconnue réside dans les pays de l'Est : est-il déjà trop tard pour s'y implanter ? En tous les cas, une connaissance solide de ces régions et des particularismes locaux demeure un préalable à tout engagement réussi.European private equity : reaching adulthood European Venture Capital has experienced much change in the last fifteen years. It may have a significant impact on the economy, more specifically on the small and medium sized firms. These firms have realised better performances than the European biggest firms. Venture capital market in Europe is developing at a fast pace, and it seems a strong trend. It remains, however, less developed than in the United States, but the gap is narrowing. This development could increase with the introduction of the euro, and a more attractive fiscal environment. Finally, the eastern countries are a great concern : is it too late to develop in these markets ? Anyway, a good knowledge of these countries and the local specificities is a necessary condition for success.
- Capital-risque : des gros progrès, mais pourrait mieux faire - Pierre-Michel Passy et Pierre Palasi
- De l'intérêt de la gestion quantitative pour les allocations stratégiques d'actifs des investisseurs institutionnels - Une interview de Xavier de Bayser
- Privatisations et banques d'affaire - Une interview de Xavier Blandin
- Les privatisations dans les pays de l'Est - Une interview de Paul Mentré
- Les déterminants stratégiques et les changements dans les activités de banque d'affaires à l'échelle mondiale - E.M.P. Gardener et P. Molyneux