Contenu du sommaire : Les systèmes financiers asiatiques
Revue | Revue d'économie financière |
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Numéro | no 44, décembre 1997 |
Titre du numéro | Les systèmes financiers asiatiques |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Les systèmes financiers asiatiques
L'Histoire au présent
- Monnaie, crédit, finances en Chine denances en Chine de 1840 à 1937 - Jean-Marie Thiveaud
Dossier
- La crise monétaire en Asie du Sud-Est - Cécile Sellier et Patrick Pillon Les faisceaux d'indices que certains économistes, dont Paul Krugman, ont identifiés comme des signes précurseurs des crises de change, étaient pour la plupart décelables en Asie du Sud-Est depuis quelques années : croissance du crédit intérieur supérieure à la demande de monnaie, financement des déficits courants par des capitaux à court terme spéculatifs, politiques budgétaires expansionnistes, appréciation des taux de change nominaux... Pourtant, dans une large mesure, la crise monétaire de l'été est apparue comme une surprise, et nul n'avait sans doute prévu son ampleur ni sa durée : l'analyse des signes précurseurs énoncés plus haut a en effet été brouillée par la mauvaise qualité de l'information économique, et par la sous-estimation du facteur politique dans le déclenchement et l'installation de la crise. L'impact de la crise financière sur les pays d'Asie du Sud-Est dépendra de la gravité des signes annonciateurs et de la rapidité d'adaptation des politiques économiques au nouveau contexte.The monetary crisis in South-East Asia The various signs that some economists, among them Paul Krugman, have identified as a forewarning sign of exchange rate crises could in the majority of cases be detected in South-East Asia over the last couple of years : domestic credit growth above money demand, current deficit financing through speculative short term funds, expansionary budgetary policies, nominal exchange rate increase... However, to a great extent, the summer monetary crisis has turned out to be a surprise and nobody had probably estimated its magnitude nor its duration : the analysis of the above mentioned forewarning signs was in fact blurred by economic reports of bad quality and by underestimating political factors on the crisis' eruption and its lasting effect. The financial crisis impact on South-East Asian countries will depend on the seriousness of forewarning signs and on the adjustment of economic policies in the new context.
- L'impact de la crise monétaire asiatique sur la croissance japonaise - Yuan Wang Depuis le début des années quatre-vingt, la zone asiatique est devenue une zone stratégique pour l'industrie et pour les investisseurs japonais. Les problèmes liés à la gestion macroéconomique durant ces dernières années (notamment à l'excès de l'investissement par surendettement) ont entraîné un déséquilibre extérieur important dans la plupart de ces pays. Les monnaies nationales des pays asiatiques ayant un ancrage au dollar américain, la forte dépréciation du yen vis-à-vis du dollar depuis 1995, a provoqué une perte brutale de compétitivité des exportations de ces pays et a joué un rôle catalyseur dans leur crise monétaire. En 1997 et en 1998, l'économie japonaise devrait déjà subir un fort ralentissement en raison du recul de la demande domestique. L'Asie, étant le premier marché des exportations japonaises, le Japon devrait supporter les conséquences d'une baisse de l'activité après la crise en raison des engagements importants des banques et retarder l'assainissement du système bancaire japonais. L'investissement direct dans la zone asiatique, qui représente un tiers de l'investissement direct japonais dans le monde, pourrait être également pénalisé. Sur le plan macroéconomique, la crise asiatique devrait se traduire par une baisse d'un point de taux de croissance du PIB japonais (- 0,40 % en 1997 et - 0,60 % en 1998).Asian monetary crisis impact on Japanese growth Since the beginning of the 80's, the Asian region has become a strategic one both for the Japanese industry and investors. Problems related to macro-economic management during these last couple of years (mainly over-investment through over-indebtedness) have entailed large external unbalances in most of these countries. As national currencies of Asian countries are pegged to the US dollar, the strong Yen depreciation against the dollar since 1995 has caused a sharp export competitiveness loss in these countries and has played a catalyst role in their monetary crisis. In 1997 and 1998, the Japanese economy is to undergo a slowdown given its shrinking domestic demand. As Asia is the first market for Japanese exports, Japan will have to face consequences of a slowdown in activity after the crisis. Given large liabilities of Japanese banks, Asian financial crisis should increase banks bad debt and postpone the reform of the Japanese banking system. Direct investment in Asian region, that accounts for one third of Japanese direct investment in the world could also be jeopardized. At macro-economic level, the Asian crisis should result in a one percentage point loss in the Japanese GDP growth rate (- 0.40 % in 1997 and - 0,60 % in 1998).
- Stratégies de taux d'intérêt dans les pays d'Asie orientale : structures internes et liaisons internationales - Isabelle Bensidoun, Virginie Coudert, Laurence Nayman Cet article vise à évaluer l'intégration financière interne des pays de l'Asie orientale et à estimer leurs liaisons internationales. L'échantillon porte sur huit pays : la Corée, Hong Kong, l'Indonésie, la Malaisie, les Philippines, Singapour, Taiwan et la Thaïlande. Afin de capter d'éventuels changements récents, les tests sont menés sur données hebdomadaires sur une période récente. Une première partie rappelle les étapes de la libéralisation financière de ces pays. Afin d'évaluer l'intégration financière interne, l'impact du taux directeur contrôlé par la banque centrale sur les autres taux d'intérêt est testé par des relations de co-intégration. De même, on estime la répercussion des taux call sur les taux internes. Les résultats invalident l'hypothèse de taux d'intérêt monolithiques, hypothèse qui est pourtant implicite dans la plupart des articles consacrés aux influences financières internationales sur la région asiatique. La deuxième partie évalue l'impact des taux américain ou japonais sur les taux d'intérêt des pays asiatiques, au moyen de tests de causalité à la Granger. Bien que l'échantillon porte sur des données très récentes, le rôle du yen apparaît très faible. Le statut dominant du dollar dans la région est confirmé. Cependant, les influences externes ne sont pas nécessairement répercutées à l'ensemble de l'économie.Interest rates in East Asian Countries : internal financial structures and international linkages The purpose of this paper is to assess the integration of the different domestic financial markets and to provide a possible evidence of international linkages. The sample entails eight countries : Korea, Hong Kong, Indonesia, Malaysia, the Philippines, Singapore, Taiwan and Thailand. Tests are performed in a recent period with weekly data in order to catch possible recent changes. The first section of the paper describes the steps of the financial liberalisation in these countries. In order to assess the domestic financial integration, the transmission of the benchmark rate, which is managed by the central bank, to the other domestic rates is first tested through a co-integration relationship. The impact of the call rates on the domestic rates is then assessed. The results stultify the assumption of unified interest rates, which is nonetheless implicit in most studies bearing on international financial influences in the Asian region. The second section evaluates the transmission of American and Japanese interest rates to the Asian countries' ones using Granger-causality tests. Although the sample is based on recent data, the tests evidence a still limited role of the yen. The prevailing status of the dollar in the region is thus acknowledged. However, the external influences are not necessarily carried over into the whole of the economy.
- Le yen, monnaie de facturation - François Hada et Benjamin Sahel
- Chine : Quel taux de change pour le Yuan ? - Patrick Gay Alors que la plupart des monnaies d'Asie orientale, considérées comme surévaluées par les marchés, ont été attaquées au cours des derniers mois et ont enregistré des baisses importantes, le Yuan chinois continue de subir des pressions à la hausse. La Banque du Peuple de Chine, la banque centrale chinoise, a été conduite, au cours des dernières semaines, à prendre un certain nombre de mesures pour freiner l'appréciation nominale du Yuan contre le dollar. Cette divergence radicale de situation est-elle appelée à perdurer ? La monnaie chinoise peut-elle continuer à s'apprécier ou rester stable alors que les monnaies de la plupart de ses concurrents sur les marchés extérieurs ont connu des dévaluations de grande ampleur ? Trois facteurs clé seront déterminants pour fixer l'orientation future de la monnaie chinoise : les exportations, les flux d'investissements étrangers et le dollar de Hong Kong. Si le solde commercial demeure positif et si les investissements directs étrangers continuent d'assurer un excédent de la balance des comptes courants, dans un contexte de stabilité du dollar de Hong Kong, il n'y aura aucune raison pour que le Yuan se déprécie. Si le dollar de Hong Kong était contraint à modifier sa parité avec le dollar américain, le Yuan entrerait dans une période de fortes incertitudes. La stabilité du Yuan est la ligne directrice pour le moment présent. Mais les risques internes de la situation chinoise (fragilité des banques, conséquences sociales de la restructuration des entreprises publiques) semblent constituer, pour l'instant, des dangers potentiels plus grands pour la monnaie chinoise que l'évolution financière des pays de la zone asiatique.What will the exchange rate for the Yuan be ? While most of Eastern Asian currencies, considered to be overvalued by the markets, have been under attack these last couple of months and have been seriously depreciated, the Chinese Yuan is considerably appreciating. During the last couple of weeks, the Bank of the People's Republic of China, the Chinese central bank, has been led to take action to stop nominal Yuan appreciation against the US dollar. Is this radically diverging situation going to last ? Will the Chinese currency go on appreciating or will it remain stable, while most export competitors' currencies have been seriously depreciated ? Three key factors will be decisive for setting the Chinese currency future trend : exports, foreign investment flows, and Hong Kong dollar. If trade balance is favourable, and if direct foreign investments keep on providing a current account balance surplus, within a context of Hong Kong dollar stability, then there will be no reason for the Yuan to be depreciated. If Hong Kong dollar were to modify its parity against American dollar, then the Yuan would enter into a very uncertain period. But, Chinese domestic risks (such as banks' unstable condition, social consequences of public sector restructuration) seem to be, for the time being, much greater threats to the Chinese currency than Asian countries' financial evolution.
- La libéralisation financière en Asie : quelles leçons pour l'Afrique ? - Mahmood Pradhan et Huw Pill La libéralisation financière constitue le plus souvent un facteur clé du développement économique. Ces vingt dernières années ont été caractérisées par une vague de libéralisation financière dans de nombreux pays émergents. Cependant, les résultats de la libéralisation financière sont forts différents selon qu'on considère l'Afrique et l'Asie, où ce phénomène semble avoir beaucoup mieux réussi en raison à la fois d'une situation macroéconomique plus stable et d'une plus grande solidarité du système bancaire. L'Afrique peut donc tirer un certain nombre d'enseignements de l'expérience asiatique à condition que ces réformes se situent dans un contexte macroéconomique favorable, au sein d'institutions financières solides et dans un cadre institutionnel bien établi.Financial deregulation in Asia : which lessons for Africa ? Financial deregulation is quite often a key factor of economic development. These last twenty years have been characterised by financial deregulation moves in a number of emerging countries. However, the results of financial deregulation can be quite different depending on the particular continent considered. Asia, seems to have been much more succesful than Africa in this respect, given its stabler macro-economic situation and a sounder banking system. Therefore, Africa can learn from the Asian experience, on condition that reforms take place in a favourable macro-economic context, with sound financial institutions and within a well-devised institutional framework.
- Les marchés émergents d'Asie : une vue perspective - Christian De Boissieu et Sandrine Rol Les marchés émergents d'Asie traversent une passe difficile. Ceci ne saurait faire oublier leur croissance tout à fait impressionnante, leurs performances mais aussi la diversité des situations nationales. L'objet de cet article est de prendre la mesure de ces divers phénomènes, en mettant l'accent sur la liaison entre le rythme de croissance économique d'une part, l'essor des marchés de capitaux de l'autre. Il convient de situer cet essor dans le contexte des modifications dans les structures de financement. La crise actuelle peut se révéler en définitive utile si elle amène justement à mieux gérer le processus de libéralisation financière grâce à des politiques macroéconomiques plus crédibles et à des politiques prudentielles plus exigeantes.The Asian Emerging Capital Markets : an Overview The Asian emerging markets are currently facing a lasting turmoil. Nevertheless their impressive growth and track record but also their diversity must not be forgotten. The purpose of this article is to analyze these phenomena and to underline possible links between rapid economic growth and financial deepening, in the light of the dramatic changes in the structure of financing. The current crisis could eventually be positive if it leads to accompany financial liberalization with a more credible macro-economic policy and a more effective prudential policy.
- Flux financiers et marchés émergents en Asie - Piéter Van Dijk Les flux de capitaux vers les pays en voie de développement ont considérablement augmenté jusqu'à atteindre 285 milliards de dollars, en 1996. Compte tenu de la crise actuelle en Asie du Sud-Est, le chiffre attendu pour 1997 pourrait être légèrement inférieur. Dans cette contribution, le rôle des marchés de capitaux nationaux et internationaux est décrit et l'on analyse les facteurs ayant une influence sur l'augmentation des flux. Trois tendances se font jour. En premier lieu, les flux de capitaux privés deviennent plus importants que le capital public fourni dans le cadre de la coopération pour le développement. En deuxième lieu, le capital privé n'est pas simplement en train d'aller vers n'importe quel pays ou secteur. Les secteurs les plus prometteurs dans les pays en développement les plus dynamiques sont généralement visés. En troisième et dernier lieu, il est nécessaire de réformer les systèmes financiers de l'Est Asiatique. Les gouvernements de cette région ont besoin d'agir rapidement pour renforcer leurs systèmes financiers afin de soutenir la croissance et d'appuyer leur intégration dans l'économie mondiale. Il est possible de promouvoir un système bancaire sûr et sain moyennant l'ouverture des marchés à une concurrence accrue et en imposant des normes plus élevées de supervision prudentielle, de comptabilité et de gouvernement d'entreprise.Financial flows to Emerging Countries Capital flows to developing countries have increased strongly reaching 285 billion US Dollars in the year 1996. Because of the present crisis in South-East Asia the expected figure for 1997 may be slightly smaller. In this contribution the role of national and international capital markets is described and the factors influencing the increase of the flows are analyzed. Three trends are becoming clear. In the first place, private capital flows have become more important than public capital provided in the framework of development cooperation. Secondly, private capital is not just going into any country or any sector. The more promising sectors in the more dynamic developing countries are usually targetted. Finally, there is a need to reform East Asian financial systems in order to move quickly to help to integrate their economies into the world economy. Prudent, safe and sound banking can be promoted by opening up markets to supervision, accounting and corporate governance.
- Marchés émergents d'Asie du Sud-Est : un décollage sous contrainte - Céline Sellier La capitalisation des bourses d'Asie du Sud-Est a été multipliée par 6 en dix ans, et représentait fin 1996, 400 milliards de USD. Ces marchés, de taille différente selon les pays, présentent des caractéristiques communes : surreprésentation parmi les émetteurs des secteurs bancaires et immobiliers, concentration de l'activité. Le caractère inachevé de leur développement explique que l'impact de la perte de confiance des investisseurs ait eu un impact si spectaculaire en termes de capitalisation et de performances depuis le début de l'année. L'hypertrophie du marché d'actions par rapport au compartiment obligataire, la faible liquidité de ces marchés et le caractère incomplet de leurs infrastructures les a rendus vulnérables et a amplifié l'effet des premiers mouvements de retrait. Le redressement de ces marchés, grâce à une meilleure intégration des acteurs étrangers, reste une des priorités du développement harmonieux de la région.South-East Asia Emerging Markets : a tight rein on take-off South-East Asia stock-exchanges capitalisation has been multiplied by 6 in ten years and at the end of 1996 it represented 400 billion US dollars. These markets, having different sizes according to countries, show similar characteristics : overrepresentation among issuers in banking and real estate sectors, business concentration. Their incomplete development shows why the impact of investors' loss of confidence has had spectacular repercussions on capitalisation and performance since the beginning of the year. Great umbalances between an enormous share market as compared to the bond market, scant market liquidity and insufficient infrastructures have made them vulnerable and amplified the effects of the first withdrawal movements. The recovery of these markets, thanks to a better foreign actors' integration, remains one of the priorities as regards the harmonious development in that region.
- Le système financier chinois - Anne-Elisabeth Ibazizen Après trente ans d'un système monobancaire, la Chine, à la suite de l'ouverture, lancée par Deng Xio Ping, à la fin des années soixante-dix, ébauche une diversification de sa structure bancaire. Une première série de réformes, établies dans les années quatre-vingt amène la création de quatre banques spécialisées dans différents secteurs de l'économie. Toutefois, continue à peser sur ces dernières le carcan d'un plan de crédit qui oriente leurs financements vers le secteur public. La volonté esquissée, fin 1993, par les instances politiques de mettre en place un nouveau cadre institutionnel, semblait prometteuse. En 1995, une loi sur la Banque centrale laisse à espérer que cette dernière disposera de plus d'indépendance dans la formation et la mise en oeuvre de la politique monétaire. La même année, une loi sur les banques commerciales tend à libérer ces dernières des prêts d'intérêt publique en les confiant à des banques de développement. La réalité est tout autre et les banques commerciales ne sont pas libérées de l'interférence des pouvoirs publics. Aussi, à côté d'un ensemble bancaire formel (quatre grandes banques commerciales d'État, trois banques de développement, une douzaine de banques commerciales de couverture géographique plus ou moins large) s'est développé — et cela constitue une spécificité chinoise — un ensemble d'institutions financières non bancaires qui, non soumises à une réglementation rigide, ont avec pragmatisme répondu aux besoins d'un secteur non étatique en plein essor (près de 50 % de la production).The Chinese Financial System After thirty years of a mono bank system, China, following Deng Xiao Ping's opening up by the end of the 70's, is starting to diversify its banking structure. A first series of reforms ; established in the 80's, has led to the creation of four specialised banks in different sectors of the economy. However, old customs die hard also these banks, are obliged to orientate their financing towards the public sector in accordance with credit plan. Political authorities, which voiced their will by the end of 1993 about establishing a new institutional framework, seemed promising. In 1995, a law concerning the Central Bank has led to think that the latter will be more independent as regards monetary policy formation and implementation. The same year, an act on commercial banks appeared to free them from policy loans by transferring this activity to development banks. But, reality is far from it and commercial banks are not freed from public authorities interference. Thus, parallel to a formal banking system (four large commercial State banks, three development banks, a dozen commercial banks with a more or less large geographical coverage), there is — and this is typically Chinese — a number of non banking financial institutions which, not being subject to very tight regulations, have pragmatically answered to the needs of a non governmental booming sector (almost 50 % of total production).
- Les marchés d'actions chinois - Patrick Gay Les marchés d'actions chinois, de création toute récente (moins de 7 ans), présentent des singularités qui les distinguent des autres marchés asiatiques, beaucoup plus ouverts et qui s'expliquent par l'inconvertibilité de la monnaie chinoise. Les deux marchés de Shanghaï et Shenzhe sont dominés par les actions réservées aux résidents (Actions A) qui représentent 96 % de la capitalisation. Le marché des actions B, réservées aux investisseurs étrangers, ne cote que des entreprises de taille petite ou moyenne. Le besoin de trouver des capitaux étrangers pour les entreprises de plus grande taille a incité les autorités chinoises à utiliser le marché de Hong Kong comme fenêtre principale sur l'extérieur. Des sociétés chinoises sont cotées à Hong Kong (actions H), et à un moindre degré sur d'autres places (New York, Londres...), et des intérêts chinois, souvent publics, ont créé des sociétés de droit hong kongais qui ont été introduites sur le marché de Hong Kong et qui ont pris le nom générique de red chips par opposition aux sociétés cotées à Hong Kong depuis longtemps, sans liens avec la Chine, les blue chips. Les principales caractéristiques de ces marchés à fin 1996 sont l'objet de cette note. Une annexe présente l'évolution enregistrée en 1997 par ces marchés et les problèmes d'ajustement auquel les répercussions de la crise asiatique les a confrontés.The Chinese Stock Markets Chinese stock markets, recently emerging ones (with less than 7 years's existence), show some characteristics which make them differ from other Asian markets, much more open and which can be explained by the Chinese currency lack of convertibility. Both markets, Shanghai and Shenzhen are dominated by resident dedicated shares (A shares), which account for 96 % of market capitalisation. B shares market, for foreign investors, only quotes medium or small sized company shares. The need to find foreign capital for larger companies has led Chinese authorities to use the Hong Kong market as a special window on the world. Chinese companies are listed in Hong Kong (H shares), and to a lesser extent on other stock exchanges (New York, London...) and Chinese funds, often public funds, have created Hong Kong incorporated companies which have been listed on the Hong Kong market and which have been generally called red chips as compared to Hong Kong shares, not related to China, listed for many decades now : the blue chips. This note deals with the main characteristics of these markets by the end of 1996. An annex shows the markets developments in 1997 and adjustment problems encountered because of the Asian crisis.
- Hong Kong dans la finance du Sud-Est asiatique - Andrew Sheng Cet article traite d'une part de la transition politique à Hong Kong et de ses implications sur les accords monétaires signés en 1997 avec la Chine, et d'autre part du développement de la finance asiatique, en insistant sur la relation de Hong Kong avec le reste de l'Asie. L'article met tout particulièrement en avant les changements technologiques dont Hong Kong est le principal modèle, le financement des énormes investissements en infrastructures dont l'Asie a besoin, les conséquences de l'euro comme monnaie de réserve pour le dollar US et le Yen et enfin la nécessaire synergie entre ces trois pays pour le développement économique et financier de la région. Enfin, en annexe, il aborde les accords monétaires intervenus entre Hong Kong et la Chine et traite notamment des principes juridiques qui vont régir les relations monétaires entre les deux pays.Hong Kong in South-East Asian finance This article deals, on one hand, with the political transition in Hong Kong and its repercussions on monetary agreements signed in 1997 with China, and on the other, with Asian finance development, while insisting on the relationship between Hong Kong and the rest of Asia. This article particulary highlights the technological changes having taken place in Hong Kong, which appears to be a model in this respect. It also stresses heavy infrastructure investments required in Asia, Euro consequences as a reserve currency against US dollar and Yen, and finally, the synergy needed among these three areas for the economic and financial development of that region. In addition, internal monetary agreements between Hong Kong and China are dealt with in an annex, as well as the legal aspects that will prevail over monetary relationships between both countries.
- La crise monétaire en Asie du Sud-Est - Cécile Sellier et Patrick Pillon