Contenu du sommaire : Les nouvelles formes de gestion de l'épargne
Revue | Revue d'économie financière |
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Numéro | no 42, juillet 1997 |
Titre du numéro | Les nouvelles formes de gestion de l'épargne |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Les nouvelles formes de gestion de l'épargne
- L'épargne : évolution, flux, comportements - Patrick Artus Nous donnons dans cet article un aperçu général de l'évolution des comportements d'épargne et des problèmes liés à l'épargne dans quelques grands pays, mais spécialement en France et en Europe. Nous cherchons à caractériser l'évolution des préférences des épargnants, en ce qui concerne la composition de leur portefeuille financier ; en Europe continentale, l'aversion pour le risque semble l'emporter, et peut faire douter de la capacité à faire rapidement détenir en direct des titres. Nous évaluons les avantages et les inconvénients du « modèle anglo-saxon » d'épargne, et examinons les conséquences pour l'équilibre financier international des écarts entre les attitudes vis-à-vis de l'épargne dans les grands pays, en particulier aux États-Unis où la faiblesse de l'épargne fait apparaître un déficit structurel. Nous nous intéressons ensuite aux effets de l'internationalisation et de la professionnalisation de la gestion de l'épargne, qui a deux conséquences : dans les pays qui dépendent des investisseurs non-résidents pour leur financement, les flux internationaux sont accrus et peuvent rendre les marchés très volatils ; la professionnalisation, le recul de la détention individuelle des titres, accroissent le mimétisme, et aussi de ce fait la volatilité. Finalement nous traçons quelques perspectives, du point de vue prévisionnel et du point de vue normatif, et nous nous interrogeons sur les possibilités d'action de la politique économique.Savings evolution, flows and attitudes This article provides an overview of savings attitudes and savings related problems in some major countries, mainly in France and Europe. We aim at characterising investors' preferences, as regards their investment portfolio constitution. In continental Europe, risk aversion seems to predominate and may put to question the capability of directly holding shares. We assess the advantages and disadvantages of the Anglo-Saxon savings mode and examine the consequences on the international financial balance of different attitudes towards savings in the major countries, mainly in the United States, where lack of saving behaviour gives evidence of a structural deficit. Then we deal with internationalisation effects and saving management professionalism, which bears two consequences : in countries which rely on non residential investors for their funding, international financial flows are considerable and can make markets very volatile ; the professionalism, the decrease in individual security holding, make imitation become widespread and therefore volatility increases. Finally, we outline some perspectives, both from the provisional and regulatory point of view, and we consider operating possibilities for economic policy.
- Les nouvelles formes de gestion de l'épargne : le cadre financier - Jean-Paul Laurent La gestion de l'épargne est le processus par lequel les agents économiques ayant des capacités de financement allouent des ressources aux agents ayant des besoins de financement. Après avoir rappelé les grandes caractéristiques de la gestion de l'épargne, nous discutons de quelques déterminants et constituants des processus de gestion de l'épargne : le développement d'une industrie des risques, la technologie (informatique, télécommunications), l'information des investisseurs, le contrôle de la gestion des fonds, la concurrence et la réglementation et enfin l'évolution des frontières des entreprises et des métiers liés à la gestion de l'épargne.New ways of managing savings : the financial framework Saving management is a process by which economic agents having funding capacities allocate resources to agents having funding requirements. After having recalled major saving management characteristics, we discuss about some determining factors and constituent elements of the saving management process, such as : risk industry development, technology (data processing, télécoms), investors information, fund management control, competition and regulation, and finally the evolution of corporate and professional limits related to saving management.
- Perspectives de l'assurance vie - Gérard de la Martinière Cet article rappelle l'extraordinaire succès des placements d'assurance vie en France, et vise à expliquer les raisons de ce succès. Quelques chiffres retracent le développement de ce placement : l'assurance vie a représenté, en 1996, près de 70 % des flux de placements financiers des ménages français contre 20 % en 1987, et plus du quart de leurs actifs financiers contre 10 % dix ans plus tôt ; 45 % des ménages français sont aujourd'hui détenteurs d'un contrat d'assurance vie souscrit à titre individuel, contre un peu moins de 60 %, détenteurs d'un livret A. La France figure ainsi au troisième rang mondial pour les primes collectées (après les États-Unis et le Japon) et au premier rang européen. Le motif fiscal n'a pas été le seul à la source de ce succès. L'assurance vie répond au besoin de sécurité des épargnants : sécurité face à la baisse de rendement des régimes par répartition, mais aussi devant le risque de longévité ; sécurité que l'on veut procurer à sa descendance à travers une solidarité intergénérationnelle, mais aussi face au risque de dépendance lors du quatrième âge. En conclusion, l'avenir de l'assurance vie, certes incertain, demeure prometteur. L'auteur met toutefois en garde contre certains risques financiers (risque viager ; inadéquation de la gestion actif-passif), parfois insuffisamment pris en compte par les gestionnaires de produits d'assurance vie.Life insurance outlook This article recalls the extraordinary success of life insurance investments in France and aims at explaining the reasons for this success. Some figures show the progression of this kind of investment : « life insurance »* in 1996 accounted for almost 70 % of French household investment flows against 20 % in 1987, and over 25 % of their financial assets against 10 % ten years before. 45 % of French households today hold a life insurance contract on an individual basis, against a little less than 60 % holders of a « Livret A » savings book. France ranks third at world level for insurance premiums collected (after the United States and Japan) and first at European level. The fiscal reason has not been the only one that contributed to such a success. Life insurance meets investors' security needs : security against declining returns in French distribution pension system, and also against the risk of a longer life span ; a security that one wishes to transfer to one's children through an inter-generation solidarity, and also a security against the dependence risk during « the fourth age ». To conclude with, the Author recalls the future of life insurance, which although uncertain, remains promising. Notwithstanding, he points out some financial risks (i.e. : life interest risk, asset/liability management inadequacy) which sometimes are not enough taken into account by life insurance product managers. * Life insurance : in the French context means a long-term savings plan.
- Le " discount brokerage " - Olivier Le Grand Le « discount brokerage » permet aux particuliers d'effectuer des transactions sur les valeurs mobilières en direct, sans intermédiaire, sans délai et à moindre frais. Il élargit une offre autrefois limitée à celle des courtiers traditionnels qui assurent, pour des frais plus élevés, les choix d'investissement pour le compte de leurs clients. À l'avenir, le développement des deux formes de courtage ira probablement de pair. En rendant plus accessible un grand nombre de valeurs mobilières, titres en direct et fonds collectifs, le « discount brokerage » contribue à rendre plus complexe l'offre de placements financiers. Il renforce ainsi l'attrait du courtage traditionnel pour des investisseurs épris de simplicité, notamment pour la population plus âgée des pays développés.Discount brokerage Discount brokerage enables individuals to invest directly in securities, with no intermediate agent, almost immediately and at low cost. By charging higher fees, traditional brokers deal with different investment products on behalf of their clients. In the years to come, both kinds of brokerage will most likely continue to grow. Discount brokerage contributes to making more available a great number of securities, individual stocks and mutual funds as well, which makes financial investment offer more complex. Therefore, investors, attracted by simpler transactions, mainly older populations from developed countries, will be all the more tempted by traditional brokerage.
- 1997: la mutation de la gestion de capitaux en France - Monique Bourven
- Actions françaises : interactions entre la gestion de portefeuille et la négociation en bourse - Marianne Demarchi, Solenn Thomas Cet article décrit les principaux résultats d'une enquête approfondie réalisée auprès des plus grands gérants actions françaises sur leur processus de gestion, leurs techniques de transaction et leurs attentes vis à vis du marché de Paris. Plus précisément, cette étude éclaire les interactions entre la gestion actions et la négociation en bourse. Les investisseurs français, comme leurs homologues anglo-saxons accordent une importance particulière à la qualité de l'exécution de leurs ordres. Conscients de l'impact sur la performance de leurs portefeuilles des divers coûts de transaction inhérents à la réalisation de leurs décisions d'investissement, ils mettent en oeuvre des techniques de transactions adapteés à leur gestion et permettant de limiter les coûts d'exécution. Les gérants qualitatifs sont généralement des investisseurs plutôt « patients » traitant des montants de taille moyenne, et retardant l'exécution de leurs ordres pour obtenir de meilleurs prix. Les gérants quantitatifs, de plus petite taille, sont généralement des investisseurs plutôt « pressés », traitant la plupart de leurs transactions dans le marché et utilisant des ordres susceptibles de générer une exécution rapide. Les gérants « mixtes » (qualitatifs et quantitatifs), investissant des montants très importants, sont des investisseurs « moyennement pressés », ayant recours aux services de contrepartie des sociétés de bourse pour la majorité de leurs ordres de grande taille.French Equities : interactions between Portfolio Management and Trading This paper relates the main findings of a survey of major institutional fund managers active in French equities on their investment process, their trading practices and their expectations regarding the trading procedures on the Paris Bourse. More specifically, this survey analyses the interactions between portfolio management and trading. French institutions, like US and UK investors, are very concerned about the quality of execution of their orders. Aware of the impact on portfolio performance of the various trading costs arising from execution, investors implement trading techniques consistent with their type of management and which are likely to reduce execution costs. Value managers are medium-sized institutions. They are the most « patient » traders and tend to delay trades to improve execution. Quantitative managers are the smallest institutions. They are the most « unpatient » traders and trade most of the time in the central order book, using orders likely to generate rapid execution such as market orders. The largest institutions apply « mixed » investment strategies (value-based and quantitative strategies ). Their demand for immediacy is average and they use more than others the immediate execution facilities offered by brokers to trade their large orders.
- La gestion mise en modèles ? - Didier Miqueu Les modèles et les techniques quantitatives envahissent le monde de la gestion financière. Des modèles techniques visent à aider à la prévision des cours sur les marchés : les techniques chartistes connues de longue date font progressivement place à des méthodes plus modernes utilisant l'économétrie, la théorie des fractals ou l'intelligence artificielle. Les modèles d'évaluation, plus financiers et souvent plus robustes, sont mieux adaptés aux besoins d'une gestion d'actifs à long terme. Les modèles de gestion des risques, qu'ils traitent de diversification et d'optimisation des portefeuilles, ou qu'ils relèvent de la théorie des options, font désormais partie des outils de base des gestionnaires. Mais l'intérêt des modèles ne se limite pas, lorsqu'ils sont convenablement utilisés, à l'amélioration des performances ; favorisant une plus grande transparence, ils facilitent l'information sur les stratégies et les produits de gestion, mais aussi, potentiellement, le contrôle et la sécurité d'une industrie en pleine mutation.Modelling management Quantitative models and techniques are now commonplace in the world of financial management. Technical models aim at helping to forecast price levels on markets. Chartist techniques which have been widely used for econometrics, fractal theory, or artificial intelligence. Assessment models, which are more financial and often more solid, are better adapted to the needs of long-term asset management. Risk management models dealing with either portfolio diversification and optimisation or options theory now form part of any manager's basic tools. But the interesting point about models, when conveniently used, is not limited to the improvement of management performance. Besides, models favour a wider transparency, while promoting larger information provision on management strategies and products, and also potentially contribute to enhance control and security of this changing industry.
- Les OPCVM garantis : quels en sont les principes de fonctionnement et quels risques font-ils peser sur le marché ? - Véronique Leroux Depuis leur apparition en France à la fin des années 1980, les produits garantis n'ont cessé de se développer, satisfaisant le besoin de sécurité de bon nombre d'investisseurs. À la première génération de produits garantis offrant aux souscripteurs une indexation simple à la performance du CAC 40 entre deux dates, a succédé une deuxième génération de produits plus « exotiques ». Ils avaient deux objectifs : faire face à la baisse des taux qui rendait ces OPCVM garantis moins attractifs d'un point de vue commercial d'une part et rendre la performance moins dépendante de la date d'échéance d'autre part. Après avoir expliqué le fonctionnement des produits garantis et décrit les tendances récentes, nous analyserons les risques que ces OPCVM font peser sur l'évolution du marché boursier. Peuvent-ils accentuer le déséquilibre du marché en cas de crise ou, au contraire, leur impact n'est-il que marginal ? Si les produits garantis augmentent nécessairement la volatilité du marché puisque les établissements contreparties amplifient à la fois les mouvements de hausse et de baisse pour gérer leur couverture, il nous semble que cet effet est mineur au regard des avantages que ces produits procurent.Guaranteed mutual funds : what are their operating principles and what are the risks incurred by the market ? Ever since their beginning in France in the late 80's, guaranteed products have continued to grow meeting many investors' security needs. A second generation of « more exotic » products has followed after the first generation of guaranteed products, which offered subscribers a simple indexation to CAC 40's index performance between two given dates. Such new products had two objectives : to face decreasing interest rates which made guaranteed mutual funds commercially less attractive and to make their performance less dependent on their maturity dates. After having explained the characteristics of guaranteed products and described new trends, we shall analyse the risks to which stock markets may be exposed to on account of these mutual funds. Can they aggravate market unbalances in the event of a crisis or, on the contrary, is their impact only marginal ? While guaranteed products necessarily increase market volatility, since market players amplify both upward and downward movements to hedge themselves, we consider this a minor effect when compared to the advantages they provide.
- Regards sur la socio-économie de l'épargne - André Babeau Macro-économie et socio-économie de l'épargne continuent d'être partout très éloignées l'une de l'autre ; c'est dommage parce que les progrès de la première passent sans doute par un approfondissement de la seconde. Deux approches socio-économiques sont ici proposées concernant, d'une part, les objectifs et intentions d'épargne, d'autre part, la régularité de l'épargne et l'importance des montants épargnés. Le traitement des données d'enquête permet certes de mettre en évidence l'importance de deux variables largement présentes dans la théorie économique : l'âge de l'épargnant et son revenu. Toutefois, au-delà de ces variables classiques, des oppositions apparaissent fortement en fonction des statuts, actifs et inactifs, mais aussi, au sein des actifs, entre les indépendants, les salariés cadres et les non-cadres.News way of managing savings views of the socio-economics of savings Macro and socio-economics of savings have always been kept apart. Ii is a pity, since progress obtained by the former is most likely related to thorough appraisal of the latter. Two socio-economic approaches are proposed here dealing, on one hand, with savings targets and intentions and, on the other hand, with savings regularity and the importance of amounts saved. Survey data show the importance of two variables largely present in the economic theory : the saver's age and income. However, beyond these typical variables, some strong oppositions appear depending on savers' activities : working or non working savers, and among the latter : self-employed, executive and non-executive salaried workers.
- Epargne et équité entre les générations - Christophe Marchand L'article met en perspective la dégradation de la situation financière des États dans les pays industrialisés, en intégrant le passif constitué des quasi « droits à retraite » des régimes de retraite par répartition. Pour en apprécier la portée en termes d'équité entre les générations, il reprend des critères classiques d'équité utilisés en économie du bien-être, le critère utilitariste et le critère « contractualiste » développé par le philosophe américain John Rawls. L'article montre que, contrairement à la thèse avancée par John Rawls, le critère utilitariste permet d'apprécier l'équité ou l'inéquité d'une distribution donnée du bien-être ou de l'effort d'épargne entre les générations successives. Au regard du critère utilitariste, le niveau d'épargne « équitable » pour la génération présente est le niveau d'épargne « utile », c'est-à-dire celui qui maximise la somme des consommations possibles de l'ensemble des générations nées ou à naître. Ce niveau d'épargne est atteint, dans le modèle néo-classique de croissance, lorsque le taux d'intérêt réel est égal au taux de croissance « naturel » de l'économie (« règle d'or » de l'accumulation du capital). Dans le modèle néo-classique, l'accélération du progrès technique ou de la croissance démographique accroît le niveau d'épargne « équitable » puisqu'il rend plus efficace une augmentation de l'épargne ou de l'investissement. L'article revient sur divers épisodes de l'histoire économique de l'occident qui tendent à indiquer un comportement « utilitariste » des populations : l'épargne et l'investissement augmentent lorsque le progrès technique ou la croissance de la main-d'oeuvre « utile » s'accélèrent. Mais tel n'est pas le cas aujourd'hui. Malgré l'accélération du progrès technique, avec la révolution de l'informatique et des communications, et malgré l'augmentation de la main-d'oeuvre utile, avec la mondialisation, l'effort d'épargne n'augmente pas dans les pays industrialisés. Il est vraisemblablement inférieur au niveau recommandé par la règle d'or. On peut interpréter ce phénomène de deux manières : soit les générations présentes sont contractualistes, soit elles sont utilitaristes mais ne se sont pas rendues compte qu'elles lésaient les générations futures en laissant s'accumuler les dettes publiques.Savings and distributive justice among generations This article addresses the deterioration of the financial situation in industrialised countries by taking into account the liabilities due to the quasi « pension rights » of the « pay as you go » pension systems. In order to understand its scope in terms of distributive justice among generations, it analyses classical criteria of fairness dealt with by the welfare economics : the utilitarian criterion and the « contractualist » criterion developed by the American philosopher, John Rawls. As opposed to John Rawls' assumption, this article shows that the utilitarian criterion enables to appreciate the fairness or unfairness of a given well-being distribution of subsequent generations' saving behaviours. In the utilitarian criterion's view, the level of « fair » saving for the present generation is the level of « useful » saving, that is : the one which maximises the amount of potential consumption from all existing and future generations. According to the neoclassical growth model, this savings level is reached when the real interest rate is equal to the « natural » economy growth rate (« golden rule » of capital accumulation). In the neo-classical model, the speeding-up of technical progress increases the level of « fair » saving level, since it makes savings or investment more effective. The article goes back to different episodes of Western economic history which tend to show people's utilitarian behaviour : savings and investment needs increase when technical progress speeds up. But such is not the case today, which can be interpreted in two ways : either present generations are « contractualist », or they are utilitarian, but have not realised that they were prejudicial to future generations by leaving public debts accumulate.
L'Histoire au présent
- Aux origines de la notion d'épargne en France - Jean-Marie Thiveaud
Articles divers
- La décision de prêt bancaire comme signal imparfait sur l'emprunteur - Laurent Vilanova Cet article traite du paradoxe apparent entre une littérature financière stigmatisant le rôle de transmission d'information des décisions bancaires et une jurisprudence qui met en lumière les faiblesses de ce signal. De nombreuses études montrent que les décisions de crédit bancaire transmettent une information nouvelle sur l'emprunteur et influencent la stratégie adoptée par les autres partenaires de l'entreprise (actionnaires, autres créanciers, partenaires commerciaux...). Néanmoins, dans certains cas, l'information transmise est imparfaite. Il faut alors s'interroger sur l'intensité du contrôle exercé par les banques mais aussi sur les critères fondant la décision de crédit. Nous montrons ainsi que les décisions de prêt ne dépendent pas uniquement de la qualité de l'emprunteur. Cette explication alternative permet de comprendre la jurisprudence condamnant des banques ayant sciemment soutenu des entreprises irrémédiablement condamnées.Deciding on loan granting, an imperfect signal of the borrower's creditworthiness This article deals with the apparent paradox between financial literature highlighting the role of information transmission on banking decisions and court decisions that underline the weaknesses of such a signal. Many surveys show that decisions on loan granting send new information about the borrower and have an influence on the strategy adopted by other company partners (shareholders, other creditors, business partners, etc.). However, in some cases, information given is imperfect. It is therefore necessary to question the degree of control performed by banks as well as the criteria chosen for loan granting decisions. We thus show that decisions on loan granting do not depend exclusively on the borrower's quality. This alternate explanation helps to understand court decisions condemning banks which had overtly supported companies obviously deemed to failure.
- La décision de prêt bancaire comme signal imparfait sur l'emprunteur - Laurent Vilanova
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