Contenu du sommaire

En France, les phénomènes d'érosion par ruissellement des sols cultivés sont aujourd'hui perçus dans des régions au relief peu accidenté : zones de grande culture des régions limoneuses du Nord et du Nord-Est, mais aussi Terreforts du Sud-Ouest, coteaux exploités en monoculture (essentiellement la vigne), versants des massifs anciens. Cette situation est d'ailleurs comparable à celle d'autres régions d'Europe de l'Ouest, en particulier les régions non méditerranéennes. La responsabilité de l'accroissement des risques d'érosion hydrique est souvent attribuée à l'évolution de l'organisation spatiale et du machinisme agricole, mais les mécanismes restent mal connus. La définition de moyens de lutte adaptés à ces régions nécessite le développement de recherches à une grande échelle spatiale et sur les mécanismes.

Deux catégories d'acteurs s'approprient l'espace géographique en fonction de stratégies qui reflètent leur personnalité et leur position dans la hiérarchie des classes sociales. Les acteurs endogènes s'enracinent au cœur des formations socio-spatiales (F.S.S.) ; là se forgent leurs aptitudes à la communication et à l'action. Les acteurs exogènes sélectionnent au gré de leurs objectifs les formations socio-spatiales qu'ils investissent. Dès lors, ils ne subissent qu'à la marge les contraintes d'un déterminisme local qui contribue à régler les rapports de l'individu aux groupes et aux lieux, qui définit aussi le rôle actif de l'espace sur la société. A vrai dire, la lecture de ces codes est malaisée, car, malgré sa réalité matérielle, ce n'est que par les représentations mentales qu'il suscite que l'espace acquiert une véritable épaisseur sociale.