Contenu du sommaire

Revue Revue Française de Science Politique Mir@bel
Numéro vol. 65, no 5-6, octobre-décembre 2015
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Articles

    • Pour une prise en compte des clivages au sein des classes populaires : La participation politique des ouvriers et des employés - Camille Peugny p. 735-759 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
      Cet article met en évidence l'hétérogénéité du rapport à la politique des classes populaires. Grâce aux données de l'enquête Participation électorale 2012 de l'Insee et aux quatre premières vagues de l'European Social Survey, deux dimensions de la participation politique des employés et des ouvriers sont questionnées : la participation électorale lors des scrutins présidentiel et législatif de 2012, ainsi qu'une dimension plus subjective, renvoyant à la capacité de se saisir des questions politiques. Des variations importantes sont mises en évidence entre les différentes catégories d'employés et d'ouvriers qui ne peuvent pas uniquement être imputées à l'effet des variables socio-démographiques habituelles. La position très détériorée des employés des services à la personne conduit à insister sur l'importance des collectifs de travail dans la structuration du rapport au politique.
      Considering divisions within the working classes
      This paper aims to highlight the heterogeneity of attitudes towards politics among the working classes in France. Thanks to the data of the “Participation électorale” survey (Insee) and of the first four rounds of the European Social Survey, two dimensions of political participation among workers and employees are investigated : voter turnout in the 2012 elections and a more subjective dimension referring to the ability to deal with political issues. Significant differences are highlighted among employees and workers that can not only be attributed to the classic sociodemographic variables. The deteriorated position of workers employed in personal domestic services shows the importance of work collectives in the construction of attitudes towards politics.
    • Du champion national au champion international : Résistance et transformations d'un modèle de concurrence dans le secteur énergétique des années 1990-2000 - Scott Viallet-Thévenin p. 761-783 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
      Cet article s'intéresse aux institutions forgeant le fonctionnement de l'économie. Il prend pour cas d'étude le modèle du champion national, porté dans les années 1990 par la Direction de l'énergie, puis par l'Agence des participations de l'État. Ce modèle, fortement remis en cause par les coups de boutoir de la Commission européenne et la privatisation d'une partie du secteur de l'énergie, a été adapté au cours de ces deux dernières décennies. D'abord considérées comme des outils de politiques publiques, des entreprises sont encouragées dans leur développement pour des raisons financières. Il est par ailleurs montré que la dynamique graduelle de cette institution est largement tributaire des hauts fonctionnaires, qui adaptent le modèle aux exigences de la Commission européenne.
      From national to international champions
      This article aims at analyzing the institutions on which the functioning of the economy is based. The champion national model is chosen as a case study. This strategy consists in the support of state owned firms by the French administration in the 1990s. It is successively supported by the Directorate for energy in the 1990s and the Government Shareholdings in the 2000s and 2010s. This strategy has been contested by both the European Commission and its liberalization programs and the privatization of a substantial part of the French energy industry. As a result, civil servants have adapted the institution. Initially considered as policy tools, firms have been fostered for financial reasons. I will show that the gradual dynamic characterizing this institution is largely due to high civil servants that adapt the model to the European Commission demands.
    • Legal realism et international realism aux États-Unis dans l'entre-deux-guerres : Les convergences réformistes négligées de la science politique et du droit - Olivier Zajec p. 785-804 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
      Aux États-Unis, la recherche juridique apparaît actuellement marquée par un mouvement de réévaluation du legs théorique du legal realism. De leur côté, les politistes réinterrogent l'ontologie du réalisme classique des relations internationales. Néanmoins, les échanges qui ont pu exister entre les théoriciens de ces deux écoles ont été très peu examinés jusqu'à présent. En revenant à la période cruciale de l'entre-deux-guerres, cet article montre que les réalistes de l'ordre international partageaient avec les legal realists une même préoccupation réformiste de social change, par-delà les barrières entre ordres interne et externe. Du point de vue de la science politique, l'analyse de ce phénomène contribue à un affinement de notre compréhension des nuances ontologiques du réalisme classique.
      Legal realism and international realism in the United States during the Interwar period
      American legal theory seems currently characterized by a reappraisal of legal realism legacy. For their part, political scientists from the both sides of the Atlantic revisit the ontology of international relations classical realism. Nevertheless, concrete and applied exchanges between the theoreticians of these two “schools” or networks have to date received minimal formal scrutiny. Investigating the Interwar period, this article points out that international relations realists shared with legal realists a reformist concern for social change, well beyond the barriers separating internal and external orders. From a political science perspective, the analysis of this phenomenon reveals new perspectives concerning the ontological richness of classical realism.
  • Chronique professionnelle

    • Les sciences sociales face aux traces du big data : Société, opinion ou vibrations ? - Dominique Boullier p. 805-828 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
      Le big data « social » est exploité par des agences qui traitent en masse ces données et qui génèrent des corrélations prédictives pour les marques et pour les plateformes du web. Au-delà de « la société » et de « l'opinion », dont cet article rappelle la généalogie, apparaissent de nouvelles entités – les traces – candidates à une théorisation en termes de « vibrations », si l'on veut bénéficier de cette traçabilité généralisée d'entités au caractère encore incertain. Les phénomènes de haute vibration collective existaient avant l'émergence des réseaux numériques, mais ils laissent désormais des traces qui peuvent être calculées. La troisième génération de sciences sociales qui émerge doit assumer la particularité de ce monde des données créées par les réseaux numériques, sans tenter de les réduire aux catégories des sciences de la société ou de l'opinion.
      Big Data traces and social sciences
      Big Data dealing with the social is used by agencies who process this data to produce predictive correlations for the benefit of brands and web platforms. Beyond “society” and “opinion” for which the text lays out a genealogy, appear the “traces” that must be theorized as “vibrations” by the Social Sciences in order to reap the benefits of the uncertain status of entities' widespread traceability. High vibrations collective phenomena did exist before the digital networks emergence but now they leave traces that can be computed. The third generation of Social Sciences currently emerging must assume the specific nature of the world of data created by digital networks, without reducing them to the categories of the Sciences of “Society” or “opinion”.
  • In memoriam

  • Chronique bibliographique : socio-histoire

  • Chronique bibliographique : varia