Contenu du sommaire : Les stratégies politiques des organisations

L'étude des moyens permettant de développer les connaissances et les compétences des équipes marketing est peu développée dans la littérature. En s'appuyant sur le concept d'Open Marketing proposé récemment par Day (2011), les auteurs considèrent l'ouverture de l'organisation marketing comme un moyen de développer les ressources, les capacités et les compétences des équipes marketing. Leur objectif est alors de proposer une définition révisée du concept d'Open Marketing, puis de mettre à jour ses dimensions et ses formes à l'aide d'une étude empirique.

Cette recherche étudie les facteurs explicatifs de la gestion des résultats (GdR) des sociétés absorbantes avant une fusion-absorption. Basée sur un échantillon de 107 sociétés cotées françaises, elle révèle une GdR à la hausse plus forte lorsque l'opération implique une dilution du contrôle des actionnaires dominants, lorsque les actionnaires de l'absorbante sont à l'initiative de l'opération et lorsque le critère du cours de Bourse est utilisé pour fixer la parité. À l'inverse, l'utilisation directe d'un critère de résultats comptables limite la GdR.

Comme les stratégies de marché, les stratégies politiques visent l'obtention de performances durablement supérieures et accordent à l'avantage concurrentiel soutenable (ACS) une place centrale. Bien que l'argument qui enchaîne stratégie, avantage et performances s'y retrouve dans la même forme, le rendement des investissements consentis fait l'objet d'appréciations contrastées, selon qu'il s'agit de stratégies de marché ou politique. Alors qu'il ne fait pas débat dans le premier cas, ce rendement est mis en doute lorsque ces investissements s'inscrivent dans une stratégie politique. Afin d'expliquer cet apparent paradoxe, le concept d'ACS, mobilisé dans la littérature consacrée aux stratégies de marché, est tout d'abord revisité. Il est ensuite montré que l'enchaînement « stratégie – avantage concurrentiel – performance » commun aux deux stratégies n'est similaire qu'en apparence : l'ACS n'y joue pas le même rôle et fonctionne selon des principes différents. Les difficultés particulières qui pèsent sur le rendement des investissements politiques sont enfin exposées.

Cette recherche expose d'importantes différences culturelles dans la manière dont les entreprises ont tenté d'atteindre leurs objectifs politiques lors de la formulation d'un nouveau règlement européen. Ainsi, les entreprises anglo-saxonnes étaient plus disposées que leurs homologues européens à conduire des actions politiques individuelles tout en mettant en œuvre des tactiques de constitution de coalitions. Une approche comparative met l'accent sur la compréhension de la rationalité des actions politiques des entreprises. Nos résultats encouragent les lobbyistes à considérer l'impact des différences culturelles dans les stratégies politiques de leurs concurrents internationaux.

Cet article se fonde sur le concept de légitimité pour une compréhension des effets de la conduite de stratégies politiques des entreprises. L'analyse de la mise en œuvre de la stratégie de lobbying par les majors de l'industrie du disque française, dans le cadre du vote de la loi DAD VSI, donne à voir la manière dont ce succès politique a coïncidé avec une perte effective d'audience et de crédibilité pour ces entreprises. La stratégie politique menée a engendré une situation paradoxale dans laquelle le succès politique de ces entreprises a finalement laissé place à une perte d'influence à moyen terme, conduisant à appeler à une meilleure compréhension de la gestion de la légitimité dans les stratégies politiques.

La RSE est-elle une nouvelle manière pour les entreprises d'influencer le jeu politique ? L'analyse comparative de deux cas issus des industries minière et automobile nous permet de nourrir l'idée-force selon laquelle la RSE devient un point de passage obligé non seulement pour la recherche d'opportunités marchandes, mais aussi pour les tenants de l'action publique. C'est à la mise au jour des modalités de traduction de la RSE en un carrefour faisant converger des intérêts économiques et politiques, transformant les intérêts particuliers des entreprises et des acteurs publics étudiés en un universel d'intérêt général, que s'attache cet article.

Bien qu'imposant un référentiel puissant, le programme-cadre de recherche et de développement technologique (PCRDT) de l'Union européenne est l'objet d'actions de lobbying de la part des opérateurs infracommunautaires – États membres, régions, organismes de recherche, groupements d'universités – soucieux d'y optimiser leur participation. Cette contribution propose une typologie des différentes formes de lobbying en jeu, faisant apparaître une tendance aux aménagements de surface et à l'incrémentalisme. Elle recourt au cadre théorique de l'ACF (Advocacy Coalition Framework) pour analyser les implications organisationnelles et réticulaires qui en découlent.