Contenu du sommaire : Cahier : Gestion des Connaissances, Société et Organisation

La thématique du développement durable se déploie dans le cadre contractuel de la prestation logistique « aval », entre GMS et prestataires. Cette recherche exploratoire basée sur une étude de cas interroge ces relations contractuelles. Les auteurs tenteront de démontrer que le « Développement Durable et Impact Environnemental » (DDIE) devient un levier de découplage et d'encastrement par le biais d'une démarche volontariste. Ces résultats montrent l'intérêt de faire appel à la théorie de l'encastrement et du découplage. Ils questionnent et justifient les conditions d'échange, assurant une plus grande stabilité dans le temps, entre GMS et prestataires logistiques, des relations au sein de la chaîne logistique « aval ».

Les managers sont de plus en plus sollicités par leur organisation à la fois pour développer leurs compétences, atteindre les objectifs de production mais aussi accompagner leur équipe en intégrant les situations individuelles. La fonction de tuteur est alors souvent mise en avant. Nous nous interrogeons sur les liens existants entre les deux fonctions tant en termes de postures que de compétences qu'une recherche action met effectivement en évidence.

L'émergence d'une communauté de recherche francophone multidisciplinaire GecSO (Gestion des Connaissances, Société et Organisation) autour du management des connaissances donne lieu à la production d'une centaine de contributions depuis 2008. L'objet de cet article est de proposer une structuration du champ à partir de cette production. Il est possible de dégager six programmes de recherche qui sont à la fois distincts mais reliés entre eux. Ces programmes constituent des attracteurs propres à structurer le champ. Ces programmes de recherche ont la particularité de traverser largement les disciplines. Ces programmes de recherche convergent sur la nécessité de distinguer information et connaissance, d'appréhender la connaissance comme une activité cognitive plutôt qu'un objet.

Notre contribution vise à proposer un modèle définitionnel de l'expert et à souligner ses enjeux en matière de management. Nous caractérisons l'expert sur le plan cognitif et social puis confrontons ce cadre à une étude de cas. Paradoxalement, l'entreprise étudiée combine une conscience des enjeux stratégiques que représentent les experts avec une absence de gestion organisée des experts. Dans ce contexte, les experts construisent de manière auto-organisée leurs dimensions sociales et cognitives.

L'objet de ce travail est d'analyser le mode de sélection des experts en technologie de l'information (IT), domaine où la formalisation de ce processus de sélection n'est pas encore établie. Cela s'explique notamment par la multitude de définitions et de missions désignant l'expert et l'expertise. En effet, en s'intéressant aux définitions les plus couramment appliquées de l'expert, des discordances entre les domaines d'expertise sont mises en évidence. Ceci crée chez certains des barrières à la promotion de la profession et démobilise les éventuels candidats. Partant de ce constat, ce travail développe un exemple récent : le cas du projet européen IT2Rhine. Par le biais d'une approche ethnographique, cette étude de cas permet de présenter un mode de sélection des experts dans un cadre particulièrement intéressant, puisque les initiateurs du projet ne sont pas issus des mêmes secteurs (universitaire, industriel...) et n'ont donc pas les mêmes exigences de recrutement. Cependant, conduits par leur objectif commun, ils sont parvenus à la construction d'une matrice reprenant les caractéristiques principales, que chacun d'eux jugeaient indispensables à un expert en IT.

A partir d'une analyse critique des recherches classiques en psychologie portant sur l'expertise, on a ici pour objectif d'aborder cette notion sous l'angle de la compétence. Nous en proposons un modèle (MADDEC) et, à travers des exemples tirés de travaux récents, nous tentons d'en monter l'intérêt pour rendre compte des processus en jeu dans la mobilisation et la construction des compétences individuelles et collectives. Enfin, grâce à un autre modèle (MADIC), dérivé du premier, nous posons les questions du management et de l'articulation de ces deux types de compétences.

A partir d'une série de cas abordés au sein de l'Observatoire des Pôles de Compétitivité et en recherche-intervention, nous proposons un cadre d'analyse de l'impact de la gestion des connaissances sur les dynamiques collaboratives des pôles de compétitivité. Nous identifions trois schémas d'organisation des échanges que nous relions aux modalités d'externalisation et de partage des savoirs tacites, considérés comme des vecteurs essentiels de l'innovation.

L'ère actuelle rend la survie des entreprises dans une économie basée essentiellement sur la connaissance, de plus en plus tributaire de la variété des compétences et expertises des acteurs travaillant dans l'entreprise, et leur capacité à exploiter au mieux les connaissances existantes et à explorer de nouvelles connaissances susceptibles d'enflammer l'innovation. L'objet de cette recherche est de décrire le rôle des communautés de pratique et épistémiques selon l'orientation cognitive adoptée, dans le développement des innovations et ce à travers l'analyse du processus d'influence des communautés de connaissances sur l'innovation. Nous cherchons à nous approcher du sujet à partir du terrain au travers d'une étude de cas qualitative à visée exploratoire. Les enseignements empiriques réconfortent les prédictions théoriques et quelques conclusions intéressantes se dégagent : les communautés de connaissances sont cruciales pour déclencher l'apprentissage bidimensionnel. L'apprentissage d'exploitation et celui d'exploration ne conduisent pas nécessairement à une innovation d'exploration mais certainement à l'amélioration de l'existant.

Nous présentons les résultats d'une enquête menée dans six organisations afin de saisir les liens entre usages des outils collaboratifs, structure organisationnelle et politique RH. Notre recherche a mis en évidence le fait que les usages du logiciel de travail collaboratif retenu sont généralement conventionnels par rapport à des pratiques concernant des outils existants, mais qui peuvent être envisagés comme innovants par rapport aux pratiques des organisations étudiées.

L'objet de cet article est de proposer un design de recherche relatif à la question de l'identification des facteurs qui font obstacle à l'appropriation d'un ERP (Enterprise Resource Planning). Notre travail s'appuie sur le courant structurationniste (Orlikowski) qui fait référence aux travaux de Giddens, lequel vise à comprendre la relation d'interaction entre l'acteur et la technologie dans un cadre organisationnel. A partir d'une méthodologie mixte, il s'agit d'investir les difficultés que rencontrent les usagers dans leur processus d'appropriation de l'outil ERP implanté depuis plusieurs années, dans une industrie pétrochimique. Nous proposons de poser comme obstacle à ce processus d'appropriation l'interdépendance entre des facteurs structurels tels que : les connaissances antérieures, les représentations, la communication, la formation, le document utilisateur, l'assistance utilisateur, le contexte organisationnel. Dans le but de remédier aux insuffisances liées à l'utilisation d'un ERP, nous considérons qu'il est nécessaire que les managers en Systèmes d'Information (SI) prennent en compte l'interdépendance entre les facteurs d'influence afin de réussir les actions correctives et d'améliorer l'appropriation de l'ERP par les utilisateurs.

Cet article présente une conception réticulaire de la production de connaissance. Son objectif est de construire un idéal type de « réseau de connaissances » selon une posture épistémologique appropriée à la société de réseau actuelle. En effet, si la posture moderne pose un certain nombre de questions quant à sa validité pour décrire le monde contemporain de l'organisation, tout n'est pas à renier dans la modernité, comme la place du savoir scientifique qui demeure importante et ne correspond pas à n'importe quel discours. Mais la représentation moderne ne prend pas en considération que celui-ci s'intègre dans un réseau de connaissances où d'autres savoirs prennent leur place, et où interviennent des individus interagissant dans des milieux naturels et sociaux. Cela engendre, dans le monde des organisations, de nouvelles façons de s'organiser et un nouveau mode d'émergence de savoir en réseaux.

L'objet de cet article est de proposer un design de recherche visant à répondre à la question : en quoi le management des connaissances renouvelle-t-il l'approche logistique de nos organisations ? Nous montrerons qu'il s'agit d'une nouvelle étape du développement de la logistique s'appuyant sur une approche dynamique et processuelle de la connaissance basée sur des pratiques situées qui n'ont pas le statut d'objet. Nous posons notre unité d'analyse au niveau de l'« organisant » que l'on différencie d'une représentation décontextualisée de l'organisation. Nous interrogeons ici la possibilité d'articuler une perspective de codification des connaissances à une méthode d'explicitation des pratiques. Notre finalité est de construire un « codebook » à partir des pratiques des acteurs d'une simulation d'une exploration martienne.