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Adossés à la théorie du comportement planifié (Ajzen, 1991), nous examinons, dans le domaine de la conduite automobile, l'hypothèse selon laquelle les deux options d'une alternative comportementale se distinguent tant par la valeur que par l'accessibilité des croyances qui leur sont associées. Pour une même situation de conduite, un groupe de conducteurs (N = 21) liste les croyances envers le respect tandis qu'un autre groupe (N = 24) liste les croyances envers une transgression spécifique de la limitation de vitesse. Une majorité de croyances est commune aux deux comportements de vitesse avec toutefois, selon le comportement stimulus, une inversion de la valeur de ces croyances et une variation de leur accessibilité. Par ailleurs, d'autres croyances sont accessibles pour un seul de ces deux comportements. Ces résultats sont observés tant pour les croyances comportementales, normatives que de contrôle.

Les recherches sur les représentations sociales se font surtout par enquête. Or des travaux récents ont mis en évidence (en parlant de zone muette) le fait que des zones, normativement sensibles présentes dans une représentation, peuvent être masquées, c'est-à-dire non complètement exprimées dans les conditions ordinaires d'enquête ; il faut alors recourir à des conditions spécifiques pour démasquer ces zones. Une bonne connaissance de ce phénomène est donc nécessaire pour éviter certaines erreurs et assurer la validité d'une enquête de représentation. L'hypothèse centrale est que le masquage / démasquage de ces aspects dépend de l'enjeu de la situation, tel qu'il est perçu par l'enquêté par rapport aux normes impliquées dans la situation. Dans le but de bien montrer l'existence de ce phénomène, on présente quatre expérimentations qui font varier l'intensité des effets de masquage ou de démasquage : en jouant sur la nature de la consigne, sur certaines caractéristiques de l'enquêteur, sur le déroulement de l'enquête, sur l'activation préalable du thème contre normatif ; ce ne sont que quelques variables parmi celles qui peuvent être envisagées. Les objets de représentation touchent à des événements dramatiques très médiatisés (Islam, Musulmans), mais aussi à des thèmes plus familiers (la femme au travail, le travail masculin/féminin). Prenant pour référence la théorie structurale des représentations, on essaiera, in fine, de situer les diverses expressions d'une même représentation dans le cadre de la théorie structurale du noyau central de la représentation.

Nos travaux partent du constat suivant : ce n'est pas dans les quartiers où il y a le plus de délinquance que les individus se sentent le plus en insécurité. Nous faisons l'hypothèse que le sentiment d'insécurité est également dépendant de facteurs plus subjectifs, comme la représentation sociale de l'insécurité. Les résultats de deux études de terrain mettent en évidence : 1°- un lien entre sentiment d'insécurité et représentation sociale de l'insécurité ; 2°- pas d'effet du type de quartier d'habitation des sujets sur la structure de la représentation ; 3°- un effet du niveau de victimation, indépendamment du type de victimations subies. Cet effet se traduit par une hausse significative du sentiment d'insécurité chez les « multi-victimes », ainsi que l'apparition de cristallisations sur des groupes sociaux, le glissement de la notion de « peur » et la sensibilisation aux dégradations du quartier comme structurant la représentation de l'insécurité.

Dans cette recherche, menée sur 324 sujets en 3 phases, on s'intéresse aux représentations de genre endogroupe et exogroupe d'étudiants de premier cycle en faculté de lettres. Les résultats suggèrent une plus grande homogénéité perçue de la cible féminine, i.e., de l'endogroupe des femmes et de l'exogroupe des hommes. Ils suggèrent en outre que ces représentations de la cible féminine ont une fonction explicative nettement plus marquée que les représentations de la cible masculine, i.e., de l'endogroupe des hommes et de l'exogroupe des femmes. Ces résultats sont discutés au regard de la notion d'attribution sociale et de la fonction explicative des stéréotypes.

Le but de la présente étude est d'évaluer le lien entre la privation relative personnelle, éprouvée par le travailleur de plus de 45 ans, deux stratégies de désengagement psychologique et l'estime de soi. L'étude de ces liens s'effectuant auprès de travailleurs de la santé, domaine de travail très respecté socialement, nous permet d'évaluer à la fois l'effet direct et négatif de la privation relative personnelle sur l'estime de soi et son effet indirect via le désengagement psychologique. Les résultats obtenus par le biais d'une analyse acheminatoire confirment les hypothèses en démontrant que le sentiment de privation relative personnelle, a systématiquement des conséquences négatives sur l'estime de soi des travailleurs avançant en âge. La discussion traite notamment des implications de ces conséquences, tout autant pour les travailleurs, que pour les organisations et la société en général.

Cette recherche visait à identifier les principaux buts sociaux des adolescents dans les interactions entre pairs, les variations de ces buts selon le sexe et leurs rapports avec deux types de variables sociométriques : la popularité et la réputation entre pairs. 335 jeunes adolescents ont répondu à un questionnaire évaluant buts sociaux, popularité et réputation. Sur la base d'une analyse factorielle exploratoire trois échelles de buts sociaux ont été construites : maîtrise, union et retrait. La maîtrise et le retrait sont plus élevés chez les garçons, au contraire de l'union. La popularité, les réputations d'être agressif et d'être isolé varient selon le niveau de ces buts sociaux.

Notre recherche visait à cerner les attitudes de jeunes français envers les valeurs traditionnelles, à appréhender l'impact de variables sociodémographiques et psychosociales sur ces attitudes, et à voir lesquelles en étaient des prédicteurs. 359 jeunes français de souche et d'origine immigrée âgés de 14 à 23 ans ont rempli la sous-échelle « Tradition » de l'Échelle de Valeurs de Schwartz.Les résultats montrent que les jeunes accordent beaucoup d'importance aux valeurs traditionnelles. Le sexe, l'origine ethnoculturelle, la région de résidence et certaines qualités morales traditionnelles ont un impact significatif sur l'importance accordée aux valeurs traditionnelles. Mais seuls l'origine ethnoculturelle et le sexe en sont les principaux prédicteurs. Ces résultats sont discutés dans une perspective psychosociale et interculturelle.