Contenu du sommaire : Varia

Cette recherche vise à caractériser les interactions entre partenaires dans le cadre de projets collaboratifs pour l'innovation. Les données mobilisées proviennent d'une enquête en ligne adressée à l'ensemble des partenaires impliqués dans des projets labellisés par un pôle de compétitivité français. Les acteurs ont évalué la fréquence de leurs interactions en face-à-face et à distance avec chacun des autres partenaires impliqués dans le même projet. À partir des 754 liens inter-organisationnels étudiés, on observe une hétérogénéité des interactions en termes d'existence et de fréquence. Si le rôle des coordinateurs des projets et de la connaissance antérieure des partenaires stimule les interactions, nous montrons que la proximité géographique entre les acteurs influence la nature de ces dernières. Enfin, l'analyse croisée des deux types d'interactions met en évidence l'existence à la fois de configurations de complémentarité et de substituabilité, cette dernière n'étant possible que s'il existe un minimum d'interactions en face-à-face.

Depuis quelques années au Québec, le secteur vitivinicole est en plein développement. Cependant, ce secteur reste encore à l'étape du démarrage et fait face à plusieurs défis d'ordre climatiques et économiques, qui limitent son développement et sa compétitivité. Ce contexte est porteur d'innovations multiples. Ces innovations touchent tout à la fois les domaines technique et technologique (choix des cépages, amélioration des processus de culture et de vinification) mais aussi le domaine organisationnel et institutionnel (nouveaux modes de coordination des acteurs, nouvelles règles et normes, etc.). Nous avons étudié les différents types d'innovation qui structurent le secteur, mais également en nous fondant sur les travaux de l'école évolutionniste de l'innovation, nous avons mis en évidence le rôle des acteurs dans ces processus et la manière dont le territoire peut soutenir les activités d'innovation.

Les espaces naturels sont des sites multifonctionnels contribuant au bien-être humain. Parmi les services écosystémiques qu'offrent ces espaces, les services récréatifs occupent une place grandissante. L'objectif de cet article est d'évaluer la demande de récréation des Espaces Naturels Sensibles (Ens) du Département de l'Hérault. Ces sites sont acquis par les Départements pour les préserver de l'urbanisation et les rendre accessibles gratuitement. En estimant les bénéfices récréatifs associés, nous fournissons des informations justifiant la politique de conservation des Ens. Nous utilisons l'approche individuelle de la Méthode des Coûts de Déplacements (Mcd). Nous estimons le surplus des visiteurs à hauteur de 59 € (78 US$) en moyenne par visite. Cette valeur est plus importante que celles estimées dans les différentes études portant sur la récréation en France. Cette valeur permet en partie de justifier les coûts engendrés par la politique Ens (acquisition et gestion) par rapport à d'autres sites naturels. En s'appuyant sur deux hypothèses d'affluence de visiteurs, la valeur récréative des Ens de l'Hérault serait de l'ordre de 12,5 millions d'euros par an (16,5 millions US$) pour l'hypothèse basse et 25 millions d'euros par an (33 millions US$) pour l'hypothèse haute.

Du point de vue de la théorie de la croissance régionale, les chantiers de grandes infrastructures de transport sont perçus comme un moyen de favoriser le développement économique des territoires traversés à court terme. À partir d'un rappel des fondements de la théorie keynésienne, nous proposons dans cet article un modèle d'impact économique appliqué au cas de la construction de la Ligne à Grande Vitesse (lgv) Sud Europe Atlantique (sea) Tours-Bordeaux. Grâce à un modèle Input-Output hybride s'appuyant sur un travail d'enquête conséquent et sur des données de l'Insee, nous évaluons l'impact économique de cette construction sur une période de deux ans (2011-2013) pour l'ensemble des régions Aquitaine, Centre et Poitou-Charentes. Il apparaît qu'un euro dépensé localement dans la construction augmente de 1,96 euro la production dans ces régions. Au total, 13 799 emplois, 1,6 milliards d'euros de production et 755 millions d'euros de valeur ajoutée ont été générés.

Le quartier Saint-Michel est marqué par une forte histoire de conflits entre ses citoyens et la Ville de Montréal au sujet des nuisances provoquées par la carrière Miron. Le dense milieu communautaire michelois et son mode de gouvernance locale sont issus de cette action collective conflictuelle qui s'est étalée sur au moins trois décennies. Malgré un contexte de mixité sociale et différentes vagues d'immigration, il y a une cohésion sociale forte dans le quartier Saint-Michel. Un sentiment d'appartenance important et des valeurs communes sont également partagés par les citoyens. Ce milieu communautaire bien structuré a non seulement permis au milieu de recevoir la Tohu1, partie intégrante de la Cité des arts du cirque, mais a également permis aux citoyens de s'approprier et de profiter, dans une certaine mesure, des retombées de l'implantation d'un tel équipement dans le quartier.

Cette note de synthèse a pour objectif d'interroger l'évolution de la place de l'État fédéral dans l'élaboration des politiques publiques régionales mises en œuvre depuis plus d'un demi-siècle sur le territoire brésilien. Alors que l'État s'est longtemps imposé comme l'unique interlocuteur et décisionnaire, le virage néo-libéral des années 1980 a ensuite progressivement redistribué les rôles. Il a non seulement favorisé un glissement du centre de gravité de l'action entreprise au niveau de l'échelle nationale vers le local, mais a de plus abouti au transfert d'une partie des compétences qui étaient autrefois du ressort d'administrations publiques à des institutions de droit privé. Ces évolutions n'ont toutefois pas eu pour conséquence la disparition de l'influence des autorités fédérales dans l'action publique mais ont plutôt conduit à une redistribution de ses commandes. D'une action essentiellement coordonnée par l'État, le Brésil est certes passé à un mode de gouvernance piloté par plusieurs acteurs, mais au sein duquel les instances publiques nationales demeurent toujours le principal pilote.