Contenu du sommaire : Brésil : Dimensions territoriales d'une émergence en suspens

Pourquoi le taux d'investissement est élevé en Chine et faible au Brésil ? Pourquoi des comportements schumpétériens semblent s'affirmer en Chine et des comportements rentiers au Brésil ? Contrairement aux idées imposées – le fameux : « there is no alternative » de Thatcher –, comparer permet de comprendre que des alternatives existent, l'imagination se nourrissant de la comparaison. L'objet des développements qui suivent est de comprendre l'essor de la Chine et du Brésil dans les années 2000, les limites aujourd'hui de leurs modes de croissance et d'imaginer enfin les alternatives possibles, en tenant compte des conflits entre les classes sociales et en leur sein.

Cet article fait le point sur la situation, les évolutions récentes et les défis de l'agriculture brésilienne à partir d'une lecture des débats et interactions entre les groupes d'intérêt qui la composent et des politiques qui en ont résulté. L'approche associe une lecture socio-historique et une sociologie politique de l'agriculture brésilienne de ses acteurs et de l'institutionnalisation progressive d'une politique agricole duale. La première partie rappelle le cadre social et historique de l'agriculture brésilienne et introduit quelques éléments de son évolution récente. La seconde partie propose une lecture des débats qui animent l'état et la société brésilienne en matière d'agriculture, à partir du positionnement des principaux groupes d'intérêts et représentations professionnelles des agriculteurs. La troisième partie analyse l'évolution spécifique du modèle brésilien de politique agricole et ses principaux défis.

Depuis dix ans, la matrice de production électrique du Brésil connaît d'importants changements visant à mettre en place un système « hydrothermique » capable de répondre de manière fiable aux contraintes naturelles. Mais ce système est-il encore « propre » et peu onéreux ? Pour examiner cette question, nous proposons un regard géographique sur la production d'électricité au Brésil. Nous décrirons dans un premier temps comment le système énergétique national s'est constitué et comment il a fait le choix de l'hydroélectricité comme source principale. Nous montrons ensuite en quoi la région amazonienne constitue aujourd'hui une nouvelle frontière énergétique et les questions posées sur le plan environnemental. Nous essayerons enfin de voir comment les différents facteurs que nous mettons à jour jouent sur la fiabilité, le prix ou le caractère écologique de la production d'électricité globale du pays.

Considéré comme l'une des plus importantes réserves de pierres de couleur au monde, le nord-est de l'État brésilien du Minas Gerais se présente comme un espace intéressant pour répondre à plusieurs questionnements au sujet des activités gemmifères. Ce cas d'étude offre tout d'abord un parfait exemple de la grande difficulté qui existe pour ce type de filière à séparer clairement les circuits licite et illicite tant l'ensemble des acteurs ont de nombreuses pratiques qui relèvent de l'informalité. Il permet également de s'intéresser aux politiques de régulation qui y sont menées et de souligner les grandes difficultés éprouvées dans leur quête d'un meilleur contrôle de la production. Néanmoins, si les stratégies déployées dans cet objectif se révèlent au final peu adaptées, la responsabilité directe des autorités dans le déclin des activités qui est observé reste limitée. L'érosion de l'industrie minière régionale semble en effet avoir d'autres origines, et en particulier celles de l'amélioration des conditions de vie des populations locales devenues moins enclines que par le passé à faire le choix de l'aventure gemmifère.