Contenu du sommaire : Diasporas iraniennes
Revue | Hommes et migrations |
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Numéro | no 1312, octobre-novembre-décembre 2015 |
Titre du numéro | Diasporas iraniennes |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- L'année des chocs - Marie Poinsot p. 1
Dossier
- Les Iraniens à l'étranger, une composante de la société iranienne - Amin Moghadam, Serge Weber p. 7-11
- L'Iran, pays d'accueil : Un point de vue juridique sur les migrants et les réfugiés - Safinaz Jadali p. 13-20 En tant que pays de destination, l'Iran a près de quarante ans d'expérience dans la gestion de la migration, à la fois dans des situations d'urgence et sur la durée. Vu l'importance de la question migratoire au niveau mondial, ainsi que la place particulière de l'Iran vis-à-vis de la migration, le pays a besoin de développer ses capacités de gestion via des politiques et des législations renforcées à cet égard. La réconciliation entre la sécurité nationale et la protection humanitaire devrait davantage être prise en compte par les autorités iraniennes.
- « Being Persian » au pays des Arabes : Représentations et hiérarchies sociales parmi les Iraniens de Dubaï - Amin Moghadam p. 23-30 Les Iraniens résidant à Dubaï sont loin de former un groupe homogène. Au contraire, entre les populations du sud de l'Iran dont la présence est ancienne et les Iraniens issus des classes moyennes et aisées originaires des grandes villes, arrivés depuis une vingtaine d'années, de profonds clivages socioculturels demeurent entre le Nord et le Sud, Persans et Arabes. Si elle redistribue les cartes des destins individuels, la situation migratoire reproduit également les hiérarchies sociales du territoire d'origine.
- Des Iraniens à Erevan : un « cosmopolitisme vernaculaire » ? - Amin Moghadam p. 33-41 Dans un contexte où les sanctions internationales ont recomposé les mécanismes de fonctionnement de l'économie iranienne, la République islamique d'Iran a fortement développé son rayonnement régional. La République d'Arménie toute proche est devenue un carrefour de circulations migratoires, commerciales et culturelles avec l'Iran. Une enquête à Erevan au printemps 2015 permet de saisir la diversité et l'impact de ces échanges sur l'économie et la culture iraniennes. Une manière, pour les Iraniens, d'expérimenter le cosmopolitisme, de l'autre côté de la frontière.
- Élections à distance et politique diasporique : Le cas de la diaspora iranienne au Canada - Leila Koochakzadeh p. 43-49 La suspension des relations diplomatiques entre le Canada et l'Iran en 2012 a eu de graves conséquences sur la capacité d'action politique de la diaspora iranienne résidant au Canada. Empêchés de prendre part à l'élection présidentielle de 2013 en Iran, marquée par la victoire d'Hassan Rohani, les Iraniens du Canada se sont mobilisés pour faire entendre leurs voix. Dans la communauté iranienne de Toronto, par exemple, sont apparus de profonds clivages idéologiques entre les défenseurs du droit de vote à distance et les opposants plus radicaux au régime en place.
- Écrire en anglais : Quand les auteurs iraniens renversent les rapports de pouvoir - Sanaz Fotouhi p. 51-57 Face aux représentations occidentales de l'Iran, nourries d'images orientalistes et de stéréotypes, la diaspora iranienne a fait de sa pratique littéraire l'instrument d'une réappropriation de son identité. En s'appuyant sur des discours occidentaux produisant un Iran imaginaire, les œuvres littéraires contemporaines déconstruisent les rapports de pouvoir qui les soutiennent. Une manière de reprendre l'initiative de la réflexion sur soi et de contribuer à écrire une histoire commune, par-delà les frontières.
- La littérature des écrivains et poètes iraniens immigrés en France et en Allemagne : Naissance d'une écriture du hors-lieu - Shahnaz Salami p. 59-68 De plus en plus de romanciers iraniens se situent aujourd'hui à la croisée de plusieurs cultures, langues et imaginaires. En revendiquant le dépassement de la notion même de littérature nationale, ils expérimentent une écriture du non-lieu qui dit le passage, le mouvement, et introduisent un va-et-vient constant entre culture d'origine et culture d'accueil. Cette écriture transculturelle de l'immigration permet d'établir les contours d'un nouveau genre littéraire, où l'exil, thème de leur création, est au cœur d'une nouvelle identité, hybride.
- Des couples iraniens en migration : Trajectoires d'intégration en Suède - Yuko Suzuki p. 71-79 L'Iran représente le quatrième pays d'origine des migrants en Suède. L'engouement des Iraniens pour ce pays ne s'est pas démenti entre la première vague d'immigration faisant suite à l'avènement de la République islamique et la seconde après l'élection présidentielle de 2005. Si les réfugiés iraniens trouvent en Suède des conditions d'accueil favorables pour eux et leur famille, fondée sur la politique multiculturaliste, leur intégration culturelle dans cette nouvelle société censée n'avoir aucune similitude avec leur pays d'origine demande à chacun un énorme investissement.
- Les touristes iraniens à Istanbul : Des « fourmis voyageuses » de la mondialisation - Mina Saïdi-Sharouz p. 81-89 La Turquie, Istanbul notamment, est devenue une destination de rêve pour un grand nombre d'Iraniens. La vie moderne, le luxe, la liberté des mœurs, etc., autant de représentations réelles ou fantasmées qui font l'attractivité de la plus grande métropole du pays et poussent de plus en plus d'Iraniens à s'y rendre. Ville de loisirs qui offre aux Iraniens de se retrouver hors des frontières d'Iran, Istanbul constitue également un carrefour commercial en plein essor pour les biens de consommation et l'immobilier.
- Ghazel : l'artiste mobile, l'art de la mobilité - Amin Moghadam p. 91-97 La création artistique contemporaine se nourrit des circulations des artistes entre plusieurs territoires, à l'image du travail de Ghazel, artiste visuelle iranienne. Entre l'Iran, la France et Dubaï, portrait d'une artiste qui se joue des espaces et des identités, faisant de sa propre mobilité le motif de ses œuvres.
- Pour conclure - Fariba Adelkhah p. 98-99
Chroniques
- L'arrivée des réfugiés d'Asie du Sud-Est - p. 102-104
- La généalogie d'un repli - p. 106-113
- La population turque dans le 10e arrondissement de Paris : Entretien avec Rémi Féraud, maire du 10e arrondissement de Paris depuis 2008 - Gaye Petek, Marie Poinsot p. 114-118
- D'une génération à l'autre, transmettre le « capital communautaire » : Quels héritages pour les jeunesses d'origine turque ? - Maïtena Armagnague p. 120-124
- Regards croisés sur le travail social juif : Historiens et praticiens face aux dossiers personnels - Laure Fourtage p. 130-132
- Accueillir des rescapés : Le regard des travailleurs sociaux - Orly Knafo, Claudine Salamon p. 133
- Les survivants de la Shoah d'Europe centrale et orientale - Laure Fourtage, Laura Hobson Faure p. 134-137
- Du Caire à Paris : Le regard des travailleurs sociaux - Michèle Taieb p. 138
- Les Juifs d'Égypte - Alexandre De Aranjo, Jean-Michel Rallières p. 139-141
- Au lendemain des indépendances : Le regard des travailleurs sociaux - Véronique Voisin p. 142
- Les Juifs de Tunisie - Martin Messika, Mônica Raisa Schpun, Colette Zytnicki p. 143-145
- Histoire de photos - Mustapha Harzoune p. 146-147
- Le Raï fête ses 30 ans - François Bensignor p. 150-155
- Les messagers : Documentaire français de Hélène Crouzillat et Laetitia Tura - Lauraine Levif p. 156-157
- Frédéric Boyer, Quelle terreur en nous ne veut pas finir ? : P.O.L., 2015, 103 pages, 9 € - Mustapha Harzoune p. 158-159
- Emondo De Amincis, Souvenirs de Paris : Edition d'Alberto Brambilla et Aurélie Gendrat-Claudel, Rue d'Ulm, 2015, 200 pages, 16 € - Mustapha Harzoune
- Boualem Sansal, 2084. La fin du monde : Gallimard, 2015, 274 pages, 19,50 € - Mustapha Harzoune p. 159-160