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Revue | Revue des Sciences Philosophiques et Théologiques — RSPT |
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Numéro | Tome 86, no 4, 2002 |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Articles
- De la chrétienté à la modernité ? : Lecture critique des thèses de Radical orthodoxy sur la rupture scotiste et ockhamienne et sur le renouveau de la théologie de Saint Thomas d'Aquin - Adrian Pabst p. 561-599 Après une présentation de Radical orthodoxy – un nouveau mouvement théologique dont l'impact est souvent comparé à celui de la « nouvelle théologie », l'article en expose la relecture de Duns Scot et d'Ockham : le tournant scotiste et ockhamien aurait été à l'origine non seulement de la théologie et de la philosophie moderne, mais aussi du passage de l'ordre liturgique et participatoire de la chrétienté à l'ordre spatial, formel et juridicisé de la modernité. L'apport de cette relecture est doctrinal et méthodique – Scot et Ockham, ont opéré une rupture avec la tradition de la « théologie et la métaphysique de la participation » de Platon à S. Augustin, S. Anselme et en son articulation suprême chez S. Thomas, et la théologie est indispensable à la compréhension de la nature de la modernité et du passage historique à celle-ci. L'article développe une double critique de ces thèses. D'une part, relire l'histoire de la pensée à travers le seul prisme de l'onto-théologie heideggerienne ne peut pas expliquer pourquoi et quand la tradition de la participation s'est effondrée. D'autre part, la conception « radical-orthodoxe » de la notion de tradition est insuffisante, en raison de son incapacité à intégrer la médiation linguistique et phénoménale.After outlining the theological project of Radical Orthodoxy – a new movement whose impact has often been compared to that of the nouvelle théologie, this article exposes its re-reading of John Duns Scotus and William of Ockham : the Scotist and Ockhamist turn is at the origin not only of modern theology and philosophy, but also of the passage from the liturgical and participatory order if Christendom to the spatial, formal and legalised order of modernity. The contribution of this re-reading is both substantive and methodological – Scotus and Ockham operated a break with the tradition of the “theology and metaphysics of participation” from Plato to Augustine, Anselm and its supreme articulation in Thomas Aquinas, and theology is indispensable to comprehending the nature of and the historical passage to modernity. The article offers a critique of this account, arguing, first, that an onto-theological reading of the history cannot explain why the tradition of participation collapsed when it did, and, second, that Radical Orthodoxy's conception of tradition is insufficient, not least because it fails to tie together linguistic and phenomenal mediation.
- Incarnation et vision béatifique : Aperçus théologiques - Robert Wielockx p. 601-639 Les déclarations autorisées récentes ne se prononcent pas sur la science béatifique de Jésus. Le Nouveau Testament enseigne que la Voie de Jésus-Christ est faite successivement de kénose et d'exaltation. La position médiévale, selon laquelle Jésus en tant qu'homme jouit d'une vision béatifique dès l'incarnation, se heurte à des difficultés cumulatives. La communication des idiomes implique la sublimation de l'humain par le divin et la condescendance du divin à s'approprier l'humain. En vertu de la sublimation de l'humain par le divin, Jésus-Christ jouit dès sa conception d'une vision béatifique divine et compréhensive, c'est-à-dire exhaustive. En vertu de la condescendance de Dieu à connaître de façon finie et successive, le même Jésus-Christ fait l'apprentissage de l'obéissance en acceptant la mort (Héb 5,8) avant de jouir, avec la résurrection, de la vision béatifique humaine, non compréhensive, de l'Infini (Héb 9,24).Incarnation and Beatific Vision
Recent authorized declarations do not make any authoritative decision about Jesus' beatific knowledge. According to the New Testament, the “Way” of Jesus Christ involves “kenosis” before ending in exaltation. The medieval position, according to which Jesus – as a human being – enjoys a beatific vision from the first instant of incarnation, faces more than one difficulty. The communication of properties involves both the sublimation of the human by the divine and the “condescension” of the divine to appropriate the human. By virtue of the sublimation of the human by the divine, Jesus enjoys from his first conception a divine and comprehensive (exhaustive) beatific vision. By virtue of the “condescension” of God in appropriating a human knowledge which is always finite and characteristically subject to time, the same Jesus Christ learns obedience in accepting death (Heb 5,8) before he experiences the resurrection and, with it, the human, non-comprehensive, beatific vision of the Infinite (Heb 9,24). - Saint Augustin et Saint Thomas : Le De praedestinatione sanctorum dans l'œuvre de Thomas d'Aquin - Michał Paluch p. 641-647 L'article propose un examen précis de tous les emplois du De praedestinatione sanctorum d'Augustin dans l'œuvre de Thomas d'Aquin. La comparaison avec d'autres sources du XIIIème siècle et avec les Sentences et la Glose de Pierre Lombard manifestent que Thomas ne puise pas toujours ses citations directement chez Augustin. Même s'il cite le De praedestinatione sanctorum déjà dans le Commentaire des sentences, il le connaît directement au plus tôt pendant la rédaction du De Veritate 14, au plus tard en travaillant à la Catena aurea in Ioannem. Toutefois, il n'est pas certain qu'il ait lu l'ouvrage de l'évêque d'Hippone en entier.S. Augustine and S. Thomas
The article proposes a precise examination of all the usages of Augustine's De praedestinatione sanctorum in the work of Thomas Aquinas. Comparison with other 13th century sources and with Peter Lombard's Sentences and Glossa shows that Thomas does not always draw his citations directly from Augustine. Even if he cites De praedestinatione sanctorum in the Commentary on the Sentences, his direct knowledge of it comes no sooner than the redaction of De Veritate 14, yet no later than his work on the Catenea aurea in Ioannem. It is not certain, however, that he read this work of the Bishop of Hippo in its entirety. - Approche théologique de l'ésotérisme : Méthode et premiers critères de vérifications - Jérôme Rousse-Lacordaire p. 649-659 Premier examen des moyens théologiques d'appréhension de l'ésotérisme comme modalité spécifique d'expérience du divin et de ses méditations, et proposition de quelques critères de vérification de la qualité chrétienne d'un ésotérisme (référence au Christ, orthodoxie et orthopraxie).Theological approach of esotericism
Initial examination of the theological methods of apprehending esotericism as a specific modality of experiencing the divine and its mediations, and proposal of a few criteria for the verification of the Christian character of an esotericism (reference to Christ, orthodoxy and orthopraxy). - Identité(s) en transit : Les cultures à l'heure de la mondialisation - Francis Guibal p. 661-679 L'irréductible pluralité des cultures peut-elle, doit-elle trouver « droit de cité » dans les configurations nouvelles de notre monde ? En vue d'éclairer philosophiquement cette question aujourd'hui cruciale, on examine d'abord l'idée même de « culture » avant de voir comment elle peut donner lieu à des mises en œuvre diverses. Entre les extrêmes opposés de la clôture idéologique et de la fragmentation esthétique, on cherche à s'orienter vers une entente raisonnable susceptible d'en appeler elle-même à une certaine transcendance éthico-spirituelle. Esquisse, donc, d'une dynamique logiquement signifiante qu'il appartient à tous et à chacun de rendre historiquement pertinente.Identity(ies) in Transit
Within our world's new configurations, can the irreducible plurality of cultures be accorded a right of citizenship ? Should it be accorded such a right ? The attempt to clarify philosophically the currently crucial question of how culture could find a place for diverse realizations must begin with an examination of the very idea of “culture.” Between the opposed extremes of ideological closure and aesthetic fragmentation, a reasonable self-orientation is called for – one susceptible to calling itself to a certain ethico-spiritual transcendence. Thus a sketch of a dynamic logically signifying that it belongs to each and every one to become historically pertinent.
- De la chrétienté à la modernité ? : Lecture critique des thèses de Radical orthodoxy sur la rupture scotiste et ockhamienne et sur le renouveau de la théologie de Saint Thomas d'Aquin - Adrian Pabst p. 561-599
Texte
- Aux origines de la polémique anticopernicienne (I) : L'Opusculum quartum de Giovanmaria Tolosani [1547-1548] - Michel-Pierre Lerner p. 681-722 La présentation de l'opuscule du dominicain Giovanmaria Tolosani (1470/1-1549) dont on donne ici le texte latin accompagné d'une traduction française annotée, forme le premier volet d'un dyptique. Composé cinq ans après la parution du De revolutionibus orbium coelestium de Nicolas Copernic (Nuremberg 1543), l'écrit de Tolosani est une des toutes premières prises de position connues de la part d'un théologien catholique contre l'héliocentrisme. Les arguments scripturaires et philosophiques avancés par l'auteur pour rejeter la doctrine copernicienne – celle-ci sera officiellement condamnée par Rome et mise à l'Index en 1616 – sont pour l'essentiel identiques à ceux mis en avant dans les mêmes années et avec le même objectif par Philippe Melanchthon. C'est ce que confirmera l'examen des Initia doctrinae physicae du réformateur luthérien publiés en 1549 (second volet du dyptique « Aux origines de la polémique anticopernicenne », à paraître dans la même Revue).The Origins of the Anti-Copernican Controversy (I)The presentation of the opuscule by the Dominican Giovanmaria Tolosani (1470-1549), the Latin text of which appears here accompanied by an annotated French translation, forms the first part of a diptych dedicated to the origins of the anti-copernican controversy. Composed five years after the appearance of Nicolas Copernicus' De revolutionibus orbium celestium (Nuremberg, 1543), Tolosani's essay is one of the first known responses of a Catholic theologian to heliocentrism. The scriptural and philosophical arguments advanced by the author to refute the Copernican doctrine, which would be officially condemned by Rome and placed on the Index in 1616, are essentially identical to those put forward during the same years and with the same intent by Philip Melanchthon. This will be confirmed by the second part of this study dedicated to an examination of the Lutheran reformer's Initia doctrinae physicae (1549), to appear in the same review.
- Aux origines de la polémique anticopernicienne (I) : L'Opusculum quartum de Giovanmaria Tolosani [1547-1548] - Michel-Pierre Lerner p. 681-722
Bulletins
- Bulletin d'histoire des doctrines médiévales : De Saint Anselme à Maître Eckhart (I) - É.-H. Wéber p. 723-740
- Bulletin de liturgie - Pierre-Marie Gy p. 741-788
Recension des revues
- Recension des revues - p. 789-818
titre vide à enlever
- Notices bibliographiques - p. 819-822