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Revue Revue des Sciences Philosophiques et Théologiques — RSPT Mir@bel
Numéro Tome 87, no 2, 2003
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Articles

    • De l'omnipotence de Zeus : Entre tradition mythologique et doctrines philosophiques et théologiques - Carine van Liefferinge p. 241-260 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      En s'intégrant dans le cadre de la théologie et de la philosophie, Zeus a-t-il toujours conservé le rang suprême que lui confère la tradition mythologique? C'est la question posée dans cet article qui, s'intéressant essentiellement à Proclus, l'élargit à d'autres représentants de la tradition platonicienne. Chez Proclus, l'identification de Zeus au démiurge amène à s'interroger sur la place de ce dernier dans le système hiérarchisé du philosophe : Proclus le situe clairement parmi les dieux intellectifs. Par ailleurs, la figure de Zeus est multiple et se retrouve à différents niveaux de la hiérarchie divine. Aussi doit-on constater que Proclus assigne à Zeus un rang inférieur : ce statut nouveau illustre l'intention plus large du philosophe qui, en faisant sortir les dieux traditionnels de la mythologie, avance une conception de la divinité lui permettant d'accorder entre eux les théologies antiques parlant des dieux de la mythologie et les philosophes platoniciens qui firent de l'Un le premier dieu. Cette démarche qui semble avoir été essentiellement le fait des philosophes néoplatoniciens n'a pas été celle de George Gémiste Pléthon qui, pour des raisons probablement politiques, rendit à Zeus sa souveraineté.
      The Omnipotence of Zeus
      While having been integrated into the framework of theology and philosophy, has Zeus always kept the supreme rank conferred upon him by the mythological tradition? Such is the question posed in this article, which, concerning itself mainly with Proclus, extends it to other representatives of the Platonic tradition. With Proclus the identification of Zeus with the demiurge leads to the question of the place of the latter in the philosopher's hierarchical system. Proclus clearly situates him among the intellective gods. The figure of Zeus is, moreover, multiple and is found at various levels of the divine hierarchy. So it is clear that Proclus assigns Zeus an inferior rank. This new status illustrates a larger intention of the philosopher, who in casting out mythology's traditional gods, advances a conception of the divine that permits him to harmonize the ancient theologies speaking of the gods of mythology and the Platonic philosophers who make the One the foremost god. This process, which appears to have been essentially the work of Neo-Platonic philosophers, was not that of George Gémiste Pléthon, who for reasons probably political, bestows upon Zeus his sovereignty.
    • L'amitié dans la communauté : les enjeux théologiques d'une histoire complexe - Jean-Marie Gueullette p. 261-291 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      L'histoire de la place accordée à l'amitié dans la vie chrétienne comporte deux grandes périodes. De saint Basile à la fin du Moyen Âge, et même à saint François de Sales, l'amitié est regardée comme une forme de la charité, parfois même sa perfection, à la condition qu'elle soit vécue en Christ. Les références constantes du discernement sur les affections vécues au sein des communautés sont la justice et la question du primat accordé au Christ. Les relations exclusives et possessives sont de ce fait écartées, sans pour autant que d'autres formes d'amitiés ne soient possibles. À partir de la diffusion de l'Imitation de Jésus Christ, la piété devenant plus individuelle, et reposant sur une opposition radicale entre nature et grâce, l'amitié sera vivement combattue, considérée comme une peste pour la vie commune et comme un frein à une consécration exclusive à Dieu. L'étude des principales étapes de cette longue histoire montre comment les conseils et directives donnés sur l'amitié sont liés à des fondements anthropologiques radicalement différents.
      Friendship within the Community: the theological issues of a complex history
      The history of the place accorded to friendship in the Christian life comprises two great periods. From Saint Basil to the end of the Middle Ages and even to Saint Francis de Sales, friendship is regarded as a form of charity, at times even its perfection, provided that it be lived in Christ. With respect to the discernment of the affections experienced in the heart of communities, the constant references are to justice and the primacy accorded to Christ. Exclusive and possessive relations are on this score ruled out, while the possibility of other forms of friendship is left open. From the time of the diffusion of The Imitation of Christ, with piety becoming more individualistic and resting upon a radical opposition between nature and grace, friendship will be combated fiercely, considered as a plague for communal life and a hindrance to exclusive consecration to God. Study of the principal stages of this long history shows how the given counsels and directives concerning friendship are tied to radically different anthropological foundations.
  • Notes

    • Une lettre du Père de Lubac à Jean Châtillon et un épisode récent de la théologie du ministère sacerdotal - Martin Morard p. 293-302 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Dans un billet inédit adressé à Jean Châtillon en 1982, Henri de Lubac évoque la censure dont a fait l'objet l'introduction théologique qu'il avait rédigée pour le Traité du Sacerdoce de saint Jean Chrysostome, édité par A.-M. Malingrey dans la collection Sources chrétiennes. Il y insistait sur l'unité intrinsèque du sacerdoce ministériel et réagissait contre une lecture erronée de son évolution historique. Une part des conclusions critiques sur lesquelles il s'appuyait semble avoir été écartée du volume. L'épisode témoigne du contexte difficile de la réflexion théologique sur le sacerdoce ministériel dans le dernier quart du XXe siècle et appelle une réédition complétée en vue d'une analyse objective des données du problème.
      A Letter from Father de Lubac to Jean Châtillon and a Recent Episode in the Theology of Priestly MinistryIn an unedited note addressed to Jean Châtillon in 1982, Henri de Lubac evokes the censure that had as its object the theological introduction he had written for John Chrysostom's Treatise on the Priesthood, edited by A. M. Malingrey for the series Sources chrétiennes. There he insisted on the ministerial priesthood's intrinsic unity and reacted against a mistaken reading of its historical development. A portion of the critical conclusions from which he drew support seems to have been removed from the volume. The episode bears witness to the difficult context of theological reflection upon priestly ministry during the last quarter of the 20th century and calls for a re-edition completed in view of an objective analysis of the elements of the problem.
    • La médiation de Jésus-Christ : Les propositions de Christian Duquoc dans L'unique Christ. La symphonie différée - Bernard Rey p. 303-312 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Cette Note présente l'ouvrage de Christian Duquoc, intitulé L'unique Christ. La symphonie différée, en en suivant le déroulement et en se montrant particulièrement attentif à son apport christologique. L'approche ne se limite pas à la question de la médiation unique du Christ. Elle aborde aussi le rapport du Christ à l'histoire et au cosmos, le sens de la mission de l'Église, sa relation au judaïsme, la signification du salut et la façon de l'envisager dans le cadre d'une pluralité des religions. Au long de sa présentation, l'auteur de cette Note montre que la théologie développée dans cet ouvrage se trouvait déjà largement amorcée dans les précédents travaux de Duquoc.
      The Mediation of Jesus Christ
      This Note introduces the work of Christian Duquoc, entitled L'unique Christ. La symphonie différée, surveying its development and paying particular attention to its Christological contribution. Its approach is not limited to the question of Christ's unique mediation. It takes up as well Christ's relation to history and to the cosmos, the meaning of the Church's mission, its relation to Judaism, its signification of salvation, and the way of envisaging it within the setting of a plurality of religions. During the course of his presentation, the author of this Note shows that the theology developed in this work was largely initiated in Duquoc's earlier works.
  • Texte

    • Présentation du dernier article de Newman : « La révélation en rapport avec la foi » - Pascale Vincette p. 313-340 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Le dernier écrit du Cardinal Newman fut rédigé en réponse à deux articles publiés dans les numéros de mai et décembre 1885 de la Contemporary Review par le théologien écossais A. M. Fairbairn accusant l'ancien oxonien de véhiculer dans ses œuvres un scepticisme philosophique sous-jacent et de faire passer les preuves de la religion du domaine de la raison à celui de la conscience et de l'imagination. La première partie de la contre-attaque de Newman, intitulée « The Development of Religious Error », fut publiée dans le numéro d'octobre de la même revue. Quant à sa seconde riposte, il décida finalement de ne pas la publier. Ce sont ces deux textes, regroupés sous le titre « Revelation in its Relation to Faith, 1885 », qui sont présentés et traduits pour la première fois. L'auteur y redéfinit la raison, son rapport avec la foi et la faculté noétique.
      Presentation of Newman's last article : « Revelation in its Relation to Faith »Cardinal Newman's last writing was drawn up in response to two articles published in the May and December, 1885, issues of Contemporary Review by the Scottish theologian A. M. Fairbairn accusing the former Oxonian of conveying in his works an underlying philosophical skepticism and of relocating the proofs of religion from the domain of reason to that of conscience and imagination. The first part of Newman's counterattack, entitled “The Development of Religious Error,” was published in the October issue of the same journal. As for the second riposte, he decided finally not to publish it. These are his two texts, regrouped under the title “Revelation in its Relation to Faith, 1885,” presented and translated for the first time. Here the author redefines reason, its relation to faith, the noetic faculty, etc.
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