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Revue Revue des Sciences Philosophiques et Théologiques — RSPT Mir@bel
Numéro Tome 88, no 4, 2004
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  • Articles

    • Généalogie du sublime : Le Περὶ ὕψους du pseudo-longin : une tentative de synthèse entre Platon et Aristote - Alain Séguy-Duclot p. 649-672 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Le Περὶ ὕψους du Pseudo-Longin apparaît généralement comme l'origine historique du concept esthétique du sublime (????). Pourtant le concept d'???? est déjà présent, à travers ses dérivés, dans le texte platonicien. Il désigne proprement la transcendance ontologique. À travers sa théorie de l'inspiration, contre la technique et la rhétorique, Platon défend ainsi une conception en quelque sorte transcendante de la création artistique, qui engage nécessairement le rapport au divin. Or le Pseudo-Longin entend construire, pour défendre Platon contre ses détracteurs, une rhétorique de l'????, qui joint à la fois inspiration et technique. Son projet, loin d'être originaire, apparaît ainsi comme une tentative de synthèse entre le platonisme et l'aristotélisme qui défend, contre Platon, une théorie simplement immanente de la création, appuyée sur la technique et la rhétorique. Après une présentation rapide de l'opposition entre Platon et Aristote, que l'on peut comprendre sous la forme d'une antinomie de la création, l'auteur étudie la validité de la tentative de synthèse proposée par le Pseudo-Longin. Il montre qu'elle bute sur une double difficulté. D'une part, la synthèse ne peut être pensée que sur un mode apparent et non réel. Et d'autre part, la théorie du Pseudo-Longin ne permet pas de rendre compte du sublime tragique, alors qu'elle le tient pour le lieu propre du sublime. Cet échec ne remet toutefois nullement en cause la nécessité de lever l'antinomie de la création, question fondamentale de toute philosophie de l'art.
      The Περὶ ὕψους of Pseudo-Longinus generally appears as the historical origin of the concept of an aesthetic of the sublime. Yet the concept of the ???? is already present, through its derivatives, in the Platonic text. It properly designates ontological transcendence. By his theory of inspiration, Plato thus defends against technique and rhetoric a conception, in some way transcendent, of artistic creation which necessarily takes up the relation with the divine. And yet, in order to defend Plato against his detractors, Pseudo-Longinus intends to construct a rhetoric of the ???? which at once combines inspiration and technique. His project, far from being original, thus appears as an attempt at a synthesis of Platonism and Aristotelianism, which defends, against Plato, a simply immanent theory of creation, supported by technique and rhetoric. After a rapid presentation of the opposition between Plato and Aristotle, which may be taken as a form of antinomy of creation, the author studies the validity of Pseudo-Longinus' attempt at a synthesis. He shows that it comes up against a twofold difficulty. On the one hand, the synthesis can only be thought of in an apparent mode, not a real one. On the other, Pseudo-Longinus' theory precludes accounting for the tragic sublime, all the while taking it as the sublime's proper domain. This failure, however, in no way calls into question the necessity of dispelling the antinomy of creation, a fundamental question for any philosophy of art.
    • Porphyrius Christianus : L'intégration différenciée du platonisme à la fin du ive siècle (S. Grégoire de Nysse / S. Augustin d'Hippone) - Antoine Lévy p. 673-704 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      S. Augustin en Occident, S. Gregoire de Nysse en Orient sont sans doute les représentants les plus éminents, au IVe s., de ce que l'on appelle ordinairement le « platonisme des Pères ». En même temps, on s'accorde à reconnaître le rôle essentiel que chacun d'entre eux a joué dans la formation de deux traditions théologiques distinctes – et jusqu'à un certain point concurrentes –, celle de l'Occident latin pour Augustin, celle de l'Orient byzantin pour Grégoire. Dès lors, n'y a-t-il pas lieu de penser que Grégoire et Augustin, tous deux à la recherche de la « vraie philosophie », ont élaboré différemment l'un de l'autre cette matière qui leur était originellement commune – le « platonisme » du premier néoplatonisme? Par delà leur lecture de Plotin, c'est dans leur interprétation de Porphyre que se trouve peut-être la clé théologique du « distancement » à venir entre l'Occident latin et l'Orient byzantin.
      St. Augustine in the west and St. Gregory of Nyssa in the east are undoubtedly the fourth century's most prominent representatives of what is ordinarily called the « Platonism of the fathers ». All the same, there is a general recognition of the roles played by each of them in the formation of two distinct, and to a certain point concurrent, theological traditions—that of the Latin west for Augustine, and that of the Byzantine east for Gregory. Does this then not provide scope for thinking that Gregory and Augustine, both in search of the « true philosophy », elaborated in two different ways a subject matter originally common to both of them – the « Platonism » of the first NeoPlatonism? Beyond their reading of Plotinus, it is possibly in their interpretation of Porphyry that lies the theological key to the « distancing » to come between the Latin west and the Byzantine East.
    • Dieu et les créatures chez John Hick : « Distance épistémique » et théonomie : antagonisme ou complémentarité ? - Philippe Cochinaux p. 705-723 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      En explicitant le concept de liberté par celui de « distance épistémique », c'est-à-dire distance cognitive entre Dieu et les créatures, John Hick, philosophe de la religion et théologien anglais, ne risque-t-il pas de réduire la liberté au simple exercice de l'autonomie ? L'article propose d'enraciner le concept de distance épistémique dans celui de théonomie, montrant comment ces deux concepts ne sont pas antagonistes mais complémentaires, selon une dynamique où la liberté vise à se réaliser en Dieu par l'agapè.
      In explaining the concept of liberty by that of « epistemic distance », that is to say, cognitive distance, between God and creatures, does not John Hick, English philosopher of religion and theologian, risk reducing liberty to the mere exercise of autonomy? The article proposes to root the concept of epistemic distance within that of theonomy, showing how these two concepts are not antagonistic, but complementary, in a dynamic where liberty aims to find fulfillment in God by agape.
  • Note

    • À propos de la Dissertation hégélienne de 1801 : Hegel, Newton et le finalisme en astronomie - Bertrand Quentin p. 725-743 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Hegel présente en 1801 sa Dissertation doctorale sur Les orbites des planètes, où il critique de façon détaillée les bases de la physique newtonienne. Les commentateurs ont repéré, depuis, les « bévues » de Hegel dans son analyse de Newton. Mais si le philosophe allemand a, en 1801, le tort de vouloir être jugé aussi en fonction des critères des sciences positives, nous aurions tort aujourd'hui de ne vouloir le juger qu'en fonction de ces critères. Hegel cherche autre chose que Newton. Il faut ainsi relever les malentendus qui amèneraient à cantonner la philosophie à la seule tâche épistémologique.
      In 1801 Hegel presents his doctoral dissertation on the planetary orbits where he subjects to a detailed critique the bases of Newtonian physics. Commentators have since noticed Hegel's blunders in his analysis of Newton. But if in 1801 the German philosopher is wrong for so wanting to be judged according to the criteria of the positive sciences, we in our time would be wrong to seek to judge him only according to these criteria. Hegel and Newton are after two different things. Thus we must address the misunderstandings that would lead to confining philosophy to the sole task of epistemology.
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