Contenu du sommaire
Revue | Revue des Sciences Philosophiques et Théologiques — RSPT |
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Numéro | Tome 89, no 2, 2005 |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Articles
- Philosophies du christianisme aujourd'hui - Francis Guibal p. 217-260 En partant de l'histoire intellectuelle dont nous provenons, puis en retraçant en elle les tensions majeures de l'expérience et du sens, on soutient d'abord ici que le christianisme peut et doit être pour nous un lieu décisif de réflexion philosophique. Cette conviction se confirme à travers le parcours de trois pensées phénoménologiques d'importance – celles de M. Henry, de J. L. Marion et de P. Ricœur – qui abordent selon leur style propre la question du rapport à la « révélation » biblique et évangélique. On débouche ainsi finalement sur un espace à la fois commun et hétérogène : celui de notre monde, souterrainement et diversement travaillé par l'inscription en lui d'une « kénose » d'origine chrétienne qui n'interroge pas moins les constructions philosophiques que théologiques.Beginning with the intellectual history from which we come, then in retracing in it the major tensions of experience and sense, this paper first maintains that Christianity can and must be for us a decisive place for philosophical reflection. This conviction is confirmed through the overview of three important phenomenological lines of thought, those of M. Henry, J. L. Marion and P. Ricœur – who take up, each according to his own style, the question of biblical and evangelical « revelation ». One is thus finally led into a space at once common and heterogeneous: that of our world, clandestinely and variously crafted by the inscription into it of a « kenosis » of Christian origin that questions philosophical constructions no less than theological ones.
- Dieu, la théologie et la métaphysique au milieu du XIIIe siècle : Selon des textes épistémologiques artiens et thomasiens - Claude Lafleur, Joanne Carrier p. 261-294 Principalement par le survol comparatif (orienté selon les paramètres « Dieu », « théologie » et « métaphysique ») de deux opuscules épistémologiques issus de l'Université de Paris dans les années 1250 – le premier (la Diuisio scientiarum) d'un maître ès arts, Arnoul de Provence ; le second (le Super Boetium « De Trinitate ») d'un théologien, Thomas d'Aquin –, nous visons à mettre en lumière et à évaluer les enjeux et les stratégies de la captation latine concurrente de l'héritage grec, en l'occurrence aristotélicien, en matière de philosophie (ou de science) « théologique » (Aristote, Métaphysique, E, 1 et K, 7).Mainly by the comparative overview (oriented by the parameters « God », « theology » and « metaphysics ») of two epistemological opuscules coming from the University of Paris during the 1250's – the first (the Diuisio Scientiarum) by a master of arts, Arnoul de Provence, the second (the Super Boetium « de Trinitate ») by a theologian, Thomas Aquinas, we aim to illuminate and to evaluate the issues and strategies of the Latin captation contending with the Greek heritage, in this case Aristotelian, concerning « theological » philosophy (or science), (Aristotle, Metahysics, E, 1 et K, 7).
- Symbole et dialogue : Une double structure d'accueil de l'Évangile - Yves Labbé p. 295-314 Alors que le Quatrième Évangile rapportait dialogues et symboles à la communication de la Révélation, la théologie contemporaine les renvoie souvent à une altérité constitutive de toute éthique. Partant de cet écart, irréductible à un simple renversement, l'article cherche à montrer comment le dialogisme et le symbolisme, grâce à leur dissemblance, demeurent aussi essentiels l'un que l'autre à l'accueil de l'Évangile, de la Révélation, du Salut. L'identification du croyant passe aussi bien par un dialogue né d'une séparation que par un symbole ordonné à un rassemblement. Pour parvenir à cette conclusion, l'article doit d'abord définir les conditions requises pour que chacune des deux formations signifiantes ouvre à la fois à un monde et à une communauté : un être et un agir nouveaux.While the Fourth Gospel draws upon dialogues and symbols for the communication of revelation, contemporary theology often relegates them to an otherness constitutive of any ethic. Beginning with this rupture, irreducible to a simple reversal, this paper seeks to show how dialogue and symbolism, thanks to their dissimilarity, remain so essential to each other for the reception of the Gospel, of revelation, of salvation. The identification of the believer passes just as well through a dialogue born of a separation as by a symbol ordered to a gathering. In order to arrive at this conclusion, this paper assumes the task of defining the conditions necessary for each of the two significant formations to open upon a world and a community: a new being and act.
- Philosophies du christianisme aujourd'hui - Francis Guibal p. 217-260
Notes
- La réception de Kierkegaard en France 1930-1960 - Margaret Teboul p. 315-336 La réception de Kierkegaard en France marque les années 1930-1960. Contemporaine de l'introduction de Heidegger, Jaspers et Barth et de l'approfondissement de la connaissance de Hegel, elle concourt à l'éclosion des philosophies de l'existence en France. Nous l'étudions en fonction de la notion de transferts culturels. Dans les années trente, elle repose sur un milieu étroit. Kierkegaard incarne une figure de modernité philosophique et religieuse. En le commentant, Jean Wahl et Léon Chestov constituent une grammaire de l'existence. Après guerre, l'existentialisme triomphe sous les auspices de Sartre et Merleau-Ponty et Kierkegaard est consacré « père de l'existentialisme ». Les penseurs chrétiens en font le rempart de l'athéisme ; les autres le laïcisent : l'angoisse l'emporte sur le « devant Dieu ».The reception of Kierkegaard in France marks the years 1930-1960. Contemporary with the introduction of Heidegger, Jaspers and Barth and with the deepening of the understanding of Hegel, it conspires with the blossoming of philosophies of existence in France. This paper studies it in connection with the notion of cultural exchanges. During the thirties, it remains confined to a narrow circle. Kierkegaard embodies philosophical and religious modernity. Commenting upon it, Jean Wahl and Leon Chestov construct a grammar of existence. After the war, existentialism triumphs under the auspices of Sartre and Merleau-Ponty, and Kierkegaard is acclaimed as the « father of Existentialism ». Christian thinkers make of him the rampart of atheism ; others secularize him. Anxiety prevails against the « before God ».
- La réception de Kierkegaard en France 1930-1960 - Margaret Teboul p. 315-336
Bulletins
- Bulletin d'histoire et de théologie comparées : Occident latin et Orient byzantin - Antoine Lévy p. 337-365
- Bulletin de théologie littéraire - Jean-Pierre Jossua p. 367-398
Recension des revues
- Recension des revues - p. 399-423
- Notices bibliographiques - p. 425-432