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Revue | Revue des Sciences Philosophiques et Théologiques — RSPT |
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Numéro | Tome 91, no 2, 2007 |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Articles
- La sagesse de Salomon et le savoir philosophique : Matériaux pour une nouvelle interprétation des Dialogues d'amour de Léon l'Hébreu - Angela Guidi p. 241-264 Cet article vise à situer les Dialogues d'amour de Léon l'Hébreu (alias Yehudah Abravanel, Lisbonne c. 1460 – Naples? avant 1535) à l'intérieur de la tradition exégétique qui s'inspire de la figure de Salomon. En proposant une analyse de la structure, des contenus et des noms des deux interlocuteurs, il suggère d'identifier dans l'épisode biblique de la rencontre de Salomon et de la reine de Saba le modèle littéraire sous-jacent à ce texte. Le dialogue entre Philon et Sophie est censé mettre ainsi en scène la confrontation d'un savant juif avec la sagesse « étrangère », savoir humain et douteux. On retrouve le même dessein dans l'œuvre du père de Léon, Isaac Abravanel : en la transposant dans un contexte linguistique, social et culturel différent, les Dialogues reprennent la comparaison entre la H'okmah de Salomon et les connaissances incertaines des peuples étrangers élaborée par Isaac dans son commentaire du Premier Livre des Rois écrit en 1492.This article aims to situate the Dialoghi d'amore (« Dialogues of Love ») of Leone Ebreo (alias Yehudah Abravanel, Lisbon c. 1460 – Naples? before 1535) within the exegetical tradition inspired by the figure of Solomon. In putting forward an analysis of the structure, contents and names of the two interlocutors, it proposes to identify this text's underlying literary model in the biblical episode of the meeting of Solomon and the queen of Sheba. The dialogue between Philo and Sophia is thus supposed to stage the confrontation between a learned Jew with « foreign » wisdom, dubious human learning. One finds the same design in the work of Leone's father, Isaac Abravanel: in transposing it in a different linguistic, social and cultural context, the Dialoghi resume the comparison between the H'okmah of Solomon and the uncertain understandings of foreign peoples elaborated by Isaac in his commentary on the First Book of Kings, written in 1492.
- Les retractationes d'Yves Congar sur le rôle de l'Esprit Saint dans les institutions ecclésiales - Rémi Chéno p. 265-284 L'auteur examine quatre révisions opérées par Yves Congar dans son œuvre ecclésiologique entre 1970 et 1982. La pensée de Congar autour de la dimension institutionnelle de l'Église et son articulation à la pneumatologie trouve progressivement un point d'équilibre : le couple fondation/institution et une christologie pneumatologique lui permettent de rendre compte de « l'actualisme » de l'Esprit Saint tandis que le concept de co-institution défend l'unité fonctionnelle entre le Christ et l'Esprit Saint. Il échoue cependant à donner à l'institution sa dimension instituante actuelle, faute sans doute d'une théologie de l'institution qui fasse droit à la tension eschatologique qui traverse la vie de l'Église.The author examines four of Yves Congar's revisions of his ecclesiological work between 1970 and 1982. Congar's thought about the Church's institutional dimension and its connection to Pneumatology progressively finds a point of equilibrium : the pair foundation/institution and a pneumatological Christology allow him to take stock of the Holy Spirit's « actualism », while the concept of co-institution safeguards the functional unity of Christ and the Holy Spirit. It fails however to give the institution its actual institutive dimension, undoubtedly for lack of a theology of institution that does justice to the eschatological tension which flows through the life of the Church.
- De l'herméneutique théologique à la théologie interreligieuse dans l'œuvre de Claude Geffré - Alessandro Cortesi p. 285-312 La recherche théologique de Claude Geffré, présentée par cet article, s'est poursuivie durant plus de quarante ans. Elle a développé divers aspects du dialogue, comme le dialogue entre la foi et l'expérience humaine et le dialogue entre le christianisme et les autres religions. L'article explore les racines de cette théologie, en particulier son lien avec l'école du Saulchoir et donc avec Marie-Dominique Chenu et sa théologie des « signes des temps ». C. Geffré, qui a commencé son enseignement comme « lecteur » des œuvres de saint Thomas, a pris ses distances à l'égard d'une tradition théologique marquée par la métaphysique pour développer une approche herméneutique. Son herméneutique théologique s'efforce de mettre en œuvre le dialogue entre la foi et la raison moderne, en portant une attention toute particulière à la dimension politique de la foi. Dans le nouveau contexte du pluralisme religieux, C. Geffré a consacré de nombreux travaux au dialogue interreligieux, où il voit le défi le plus important que la théologie chrétienne aura à relever dans l'avenir. Son projet est de parvenir à une forme de « théologie interreligieuse » et de trouver, à travers le dialogue des religions, le moyen de surmonter la séparation entre dimension mystique et dimension politique de la théologie. Sa recherche, en tout cas, se développe dans l'horizon d'une spiritualité de « l'humain authentique ».The theological research of Claude Geffré, presented by this article, was carried on for more than forty years. It developed diverse aspects of dialogue, such as the dialogue between faith and human experience and that between Christianity and other religions. The article explores the roots of this theology, in particular its connection to the school of the Saulchoir and then with Marie-Dominique Chenu and his theology of « signs of the times ». C. Geffré, who began his instruction as a « reader » of St. Thomas' works, distanced himself from a tradition marked by metaphysics to develop a hermeneutic approach. His hermeneutic theology endeavors to bring to life the dialogue between faith and modern reason, paying particularly close attention to the political dimension of the faith. In the new context of religious pluralism, C. Geffré dedicated numerous works to inter-religious dialogue, where he sees the most serious challenge to face Christian theology in the future. His project is to arrive at a form of « inter-religious theology » and to find, by way of the dialogue of religions, the means of overcoming the separation between mysticism and theology's political dimension. His research, in any case, develops within the horizon of a spirituality of « the authentic human ».
- La sagesse de Salomon et le savoir philosophique : Matériaux pour une nouvelle interprétation des Dialogues d'amour de Léon l'Hébreu - Angela Guidi p. 241-264
Notes
- Paul (Saül), un juif de la diaspora - Henri Dominique Saffrey p. 313-322 Deux traditions rapportent les origines et le lieu de naissance de l'Apôtre Paul : l'une du ier siècle vient des Actes des Apôtres et le fait naître à Tarse en Cilicie, l'autre du ive siècle, venant de S. Jérôme, à Gischala, en Galilée. Cette seconde tradition est examinée en détail. Jérôme la qualifie de fabula, ce qui signifie, dans son vocabulaire, un on-dit fourni par ses interlocuteurs juifs. L'autorité de cette tradition semble donc faible. On conclut que Paul est né à Tarse dans une famille juive de la Diaspora et qu'il est venu en bas-âge à Jérusalem où il a reçu son éducation pharisienne.Two traditions recount the Apostle Paul's origins and birthplace : one, of the 1st century, comes from the Acts of the Apostles and would situate his birth in Tarsus of Cilicia, the other, of the 4th century and coming from St. Jerome, at Gischala in Galilee. The second is examined in detail. Jerome qualifies it as a fabula, which in his vocabulary means hearsay supplied by his Jewish interlocutors. The authority of this tradition would seem, then, to be weak. One concludes, then, that Paul was born at Tarsus in a Jewish family of the Diaspora and that at an early age he came to Jerusalem where he received his education as a Pharisee.
- Er le Pamphylien, ange et messager : De l'âme angélique chez Jamblique et Proclus - Michèle Broze, Carine Van Liefferinge p. 323-334 Dans son exposé sur la hiérarchie des êtres supérieurs, Jamblique introduit l'étonnante mention d'un « rang angélique ». Il s'agit non du rang des anges eux-mêmes, mais de celui des âmes établies au rang des anges. Selon Jamblique, il peut arriver que les âmes, par la volonté divine, quittent leur rang et s'élèvent dans la hiérarchie, dans un processus et un mouvement inverses de ceux de l'incarnation où l'âme a le libre choix et descend dans la matière. Il apparaît que l'âme angélique n'est pourtant pas désincarnée : elle est l'âme pure du théurge. Proclus en donne une illustration en avançant une interprétation du mythe d'Er où, de simple messager chez Platon, Er s'élève au rang des anges, interprétation qu'il cautionne par les pratiques théurgiques qui deviennent par là même le symbole en acte du mythe. Aussi la pratique théurgique vient-elle valider le discours platonicien et vice versa.In his expose on the hierarchy of superior beings, Iamblichus surprisingly mentions an « angelic order ». This is not about an order of beings who are themselves angels, but rather one of souls placed among the ranks of angels. As Iamblichus would have it, it is possible that souls, by divine will, leave their rank and rise in the hierarchy in a process and movement opposite those of the Incarnation in which the soul descends into matter by free choice. It appears however that the angelic soul is not disembodied – it is the pure soul of the theurge. Proclus gives an illustration of it in advancing an interpretation of the Myth of Er, in which Er, the simple messenger of Plato, rises to the rank of the angels. He supports this interpretation by the theurgic practices which thus become the symbol in act of the myth. So it is that theurgic practice validated the Platonic discourse, and vice versa.
- Paul (Saül), un juif de la diaspora - Henri Dominique Saffrey p. 313-322
Bulletins
- Bulletin de philosophie des sciences (II) : De l'ethnologie aux « tropes » - Jacques Courcier p. 335-381
- Bulletin de théologie littéraire - Jean-Pierre Jossua p. 383-405
- Recension des revues - p. 407-443
- Notices bibliographiques - p. 444-448