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John Stuart MacDonald, Yves Saillard : La privatisation du système de soins britannique depuis 1979. Le processus de privatisation du système de soins tenté par le gouvernement Thatcher depuis 1979 est analysé sous ses différentes formes : développement de l'assurance privée, des hôpitaux privés, contractualisation des services non médicaux produits par les NHS. Un bilan de cette politique montre les conditions de développement du secteur privé dans le système de soins, les différenciations sociales qu'elle implique, les relations entre les systèmes public et privé, la spécialisation du secteur privé (dont l'importance reste encore marginale).

Jacqueline Devouassoux, Bernard Morel : Le diagnostic : entre la pratique médicale et la collecte statistique. Le diagnostic, catégorie construite par les médecins pour leur pratique et la transmission de leur savoir est de plus en plus utilisé à d'autres fins : la connaissance de la prescription des médicaments pour l'industrie pharmaceutique, de l'activité médicale à l'hôpital pour les administrations qui en ont la tutelle, de la morbidité de la population pour les autorités de Santé Publique. Cette extension de l'usage d'une catégorie statistique au-delà de son champ initial n'est pas sans effet sur son contenu ; l'analyse de cet effet passe par la prise en compte des conditions dans lesquelles cette information est alors mise en forme : règles de sélection du « bon » diagnostic, situation d'enquête, formes de codage, etc..

Pierre Aiach : Approche sociologique des données de morbidité. Cet article se propose de montrer, à partir d'un certain nombre d'exemples, ce qu'une approche sociologique peut révéler et mettre en question dans un domaine particulier habituellement investi par l'épidémiologie, celui de l'évaluation de la morbidité. Deux types de problèmes sont successivement traités : ceux soulevés par la question de la définition du trouble et de la maladie, ceux liés aux procédures de recueil. Après discussion portant sur une mise en perspective, dans le contexte sociologique français, d'une problématique invitant à la vigilance en matière de production et d'interprétation des données statistiques, proposition est faite pour le développement d'une sociologie instituant le fait statistique maladie comme une construction sociale.

Eric Fombonne, Rebecca Fuhrer : Epidémiologie et psychiatrie : Questions de méthode. L'épidémiologie psychiatrique s'est beaucoup développée depuis vingt ans. Pour cela, des progrès méthodologiques ont été nécessaires ; parmi eux, la définition des cas, les techniques d'identification des cas, et la recherche de facteurs de risque sont présentés ici. Pour les illustrer, certaines connaissances actuelles sur les facteurs de risque dans la schizophrénie et la dépression sont brièvement décrits. Finalement, après avoir fait le point de la situation française, quelques opinions communes qui freinent l'essor de la recherche épidémiologique sont passées en revue. Les conclusions soulignent la possibilité et la nécessité de développer cette approche multidisciplinaire en psychiatrie.

Michel Duyme, Yves Souteyrand : Sciences sociales et psychologie : un partage des tâches. Le travail s'inscrit dans une démarche générale d'analyse de la structuration de la recherche dans le domaine sanitaire et social. Il utilise les projets reçus dans le cadre d'un programme sur la prévention des handicaps, pour réaliser une typologie à partir des institutions, des disciplines scientifiques, des problématiques et des méthodologies proposées dans les projets. Au moyen de tableaux croisés et d'une analyse factorielle, on essaie de mettre en évidence un lien entre le type d'interrogations posées par les équipes et leurs caractéristiques institutionnelles et scientifiques. Les résultats révèlent en particulier une opposition marquée entre les disciplines psychologiques et les disciplines sociales et posent la question de l'articulation entre les deux.

Jean-Claude Salomon, Patricia Blanchin, Bernard Asselain : Cette recherche est-elle fondamentale ou est-elle appliquée ? Dix-sept articles issus de travaux de recherche en médecine ou biologie ont été soumis au jugement d'un millier de scientifiques et médecins qui devaient les classer selon les catégories « Recherche fondamentale » ou « Recherche appliquée ». L'analyse statistique des résultats indique que la distinction proposée n'a aucun caractère « naturel » et doit sans doute être interprétée en liaison avec le fonctionnement du champ de la recherche.