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Revue | Sciences Sociales et Santé |
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Numéro | vol. 21, no 1, mars 2003 |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Aux origines de l'Inserm : André Chevallier et l'Institut national d'hygiène - Jean-François Picard p. 5-26 Résumé. En 1941, était créé l'Institut national d'hygiène (INH), ancêtre de l'Inserm, le premier organisme français en santé publique destiné à la recherche médicale. Les circonstances de sa naissance sous le régime de Vichy laissent penser qu'un pouvoir autoritaire dispose de moyens d'actions plus efficaces qu'une démocratie pour mettre en œuvre une politique volontariste de santé publique. Mais, à l'origine de l'INH, on doit aussi rappeler le rôle de la philanthropie américaine et notamment de la fondation Rockefeller. L'INH fut dirigé par le professeur André Chevallier de la faculté de Marseille jusqu'en 1946, moment où, pour des raisons politiques, celui-ci dut quitter l'organisme qu'il avait créé. L'INH devait se consacrer aux problèmes de santé publique surgis de la guerre, par exemple aux conditions de nutrition des nourrissons et des enfants d'âge scolaire, mais aussi à des problèmes de recherche médicale en relation avec certains hôpitaux. Malgré les réticences du milieu médical, traditionnellement hostile au développement de la médecine sociale et malgré les circonstances défavorables de l'occupation, il réussit à mettre en place un dispositif d'enquêtes épidémiologiques demandé par le Secrétariat d'État à la Santé afin de surveiller l'évolution des grandes maladies sociales (tuberculose, cancer, syphilis, etc.).Before Inserm : André Chevallier and The Institut national d'hygiène It was in 1941, under the Vichy government that the INH, later to become the Inserm, the first ongoing government organization was created for research in medicine and public health in France. One can presume that an authoritarian regime is more capable of establishing a health policy than a parliamentary democracy which is more sensitive to the protection of the individual and minorities, but it is also necessary to recognize the importance of American aid to France during WWII and in particular that of the International Health division of the Rockefeller Foundation. The first general manager of INH was Pr André Chevallier, a physician specialized in physiology of nutrition and vitamines in Marseille. From 1942 to 1946, the date when Chevallier resigned from the management of the INH in Paris for political reasons — too much collaborations not with the Germans but with the Americans! — , he placed the most emphasis on questions of prenatal care and pediatrics in response to the problems of food and vitamines shortages. Another sections of the INH was in charge of social diseases, such as tuberculosis, syphilis or cancer. In spite it had most difficulty in doing its work in epidemiology because of the tradition of corporatism and the silent resistance of French practitioners to social medicine, to the great satisfaction of the French Ministry of Health, the INH could publish the conclusions of its first survey before the war ended.
- La science dans son contexte : l'Institut national d'hygiène et la recherche médicale sous Vichy (Commentaire) - Llana Lowy p. 27-30
- Une dénutrition subie et explorée : à propos de la création de l'Institut national d'hygiène (Commentaire) - Jean-Pierre Bader p. 31-34
- Le travail invisible des équipes de soutien et conseil en soins palliatifs au domicile - Jean-Christophe Mino, France Lert p. 35-64 Résumé. La prise en charge médicale des mourants est caractérisée par le développement d'un modèle spécifique des soins en fin de vie ou modèle des soins palliatifs. Apparu il y a une trentaine d'année en Grande Bretagne, il concerne maintenant la plupart des systèmes de santé des pays occidentaux. En France, sa diffusion se fait principalement par de petites équipes spécialisées regroupant médecins, infirmières, psychologues, voire assistantes sociales, chargés de dispenser conseils, formation et soutien aux professionnels et aux profanes. Cet article rend compte d'une recherche auprès de trois de ces équipes de soutien et conseil intervenant au domicile. Il décrit le travail invisible qu'elles y déploient au travers d'une typologie des pratiques resituées dans leur contexte et leurs objectifs.The invisible work of home palliative care support teams Medical care of the dying patient is shaped by a specific model, the palliative care model. Born 30 years ago in Great Britain, this model has spread in the health care System across western countries. In France, its spread is mainly supported by small specialised teams gatthering physicians, nurses, psychologists, social workers who afford consultance, training, support to health care workers and lay carers. This paper presents a research based on monographs of three home palliative care support teams. This text emphasises the invisible work relying on a typology of activities, their context and objectives.
- Soins palliatifs : la recherche de l'« entre-deux » (Commentaire) - Guy Lebeer p. 65-74 The invisible work of home palliative care support teams Medical care of the dying patient is shaped by a specific model, the palliative care model. Born 30 years ago in Great Britain, this model has spread in the health care System across western countries. In France, its spread is mainly supported by small specialised teams gatthering physicians, nurses, psychologists, social workers who afford consultance, training, support to health care workers and lay carers. This paper presents a research based on monographs of three home palliative care support teams. This text emphasises the invisible work relying on a typology of activities, their context and objectives.
- La lutte contre le sida en Thaïlande : de la logique de santé publique à la logique industrielle - Samira Guennif, Claude Mfuka p. 75-98 Résumé. Pour lutter contre la progression de l'épidémie du sida, la Thaïlande a suivi avec succès une politique de santé publique axée sur la prévention. Se pose désormais la question de l'accès aux soins et aux traitements des personnes infectées par le VIH. Pour fournir des traitements à moindre prix, la Thaïlande peut mobiliser son industrie pharmaceutique locale pour produire des versions génériques. Cependant, les modifications intervenues dans la réglementation de la propriété intellectuelle n'incitent pas les firmes locales à produire ces génériques. La politique de santé publique se trouve donc dans l'incapacité de mobiliser la logique industrielle, remettant ainsi en cause l'accès des personnes aux soins et traitements.Aids struggle in Thailand: from public health policy logic to industrial policylogic Thailand' s efforts to slow the AIDS epinvestissements directs etrangers-mic are successful thanks to a preventive policy. Now, the issue is to ensure access for people with palliative cares and antiretroviral treatments. To provinvestissements directs etrangers low-cost treatments, Thailand can mobilize national generic industry. However, the recent modifications of the intellectual propriety rights do not urge local firms to produce generics. Finally, public health policy is unable to mobilize the industrial policy in order to improve affordability of treatments to infected people.
- La lutte contre le sida dans les pays en développement entre santé publique et logique industrielle (Commentaire) - Yves-Antoine Flori p. 99-102
Notes de lecture
- Geneviève Cresson et François-Xavier Schweyer (sous la direction de), Professions et institutions de santé face à l'organisation du travail : aspects sociologiques - Forence Bailly p. 103-106
- Alain Contrepois, L'invention des maladies infectieuses. Naissance de la bactériologie clinique et de la pathologie infectieuse en France - Christiane Sinding p. 106-108
- La rédaction a reçu - p. 109
- Comite de lecture des articles soumis à la revue en 2002 - p. 110