Contenu du sommaire : Varia
Revue | Annales de géographie |
---|---|
Numéro | no 711, 2016/5 |
Titre du numéro | Varia |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Articles
- Les jeunes athlètes français : clubs et aires d'influence - Geoffrey Lassalle, Robin Recours, Jean Griffet, Christophe Gibout p. 441-465 Cet article décrit la répartition de la pratique de l'athlétisme chez les jeunes athlètes licenciés de 13-14 ans qu'on appelle minimes en France (20 095 licenciés en 2014 hors DOM-TOM). Il s'appuie sur les bases de données 2010-2014 de la Fédération Française d'Athlétisme. L'étude des meilleures performances de ces jeunes athlètes sur ces cinq années (n = 45 678) montre une évolution à la fois qualitative, avec un niveau d'expertise qui s'améliore, et quantitative avec toujours plus de licenciés. La cartographie de la répartition des licenciés va dans le sens défendu par la théorie des lieux centraux ou lieux sportifs (Bale, 1989 ; Augustin, 2007) qui suggère l'organisation d'infrastructures sportives sur tous les territoires, des plus denses aux plus déserts. L'étude met en évidence les configurations spatiales de la pratique de l'athlétisme ainsi que les enjeux politiques, économiques et sportifs des stratégies de fusion des clubs au sein des municipalités et des agglomérations qui les alimentent.This article details the distribution of young athletes aged from 13 to 14 years old, and named “Minimes” (20 095 licence holders in 2014), in France. This work is based on the data given by the French Track and Field Federation from 2010 to 2014. The analysis of performances (n = 45 678) shows qualitative (in terms of expertise) and quantitative (number of licence holders) changes. Mapping of licence holders and sports clubs shows a gradation in sports infrastructures, from the most populated to the less populated regions. This trend is linked to the theory of central places (or sports places). This study also details the spatial configurations of track and field activities, and the political and economic issues of sports-club amalgamations in big cities and conurbations.
- Le paysage des anciennes villes-usines européennes : un nouveau patrimoine entre négation, alibi, reconnaissance et complexité des jeux d'acteurs - Lucas Del Biondo, Simon Edelblutte p. 466-489 La ville-usine se définit comme une ville entièrement née autour d'une ou plusieurs usines. L'approche par les paysages permet de l'appréhender comme un système, somme d'éléments interactifs directement ou indirectement liés à la production industrielle. Aux côtés de constantes que l'on retrouve dans toutes les villes-usines, les paysages des villes-usines oscillent entre deux types majeurs : un paysage désordonné qui est celui des villes-usines lentement constituées autour de nombreuses usines plutôt petites et un paysage au contraire très ordonné, né autour de grosses usines intégrées, qui est celui des villes-usines géantes et cohérentes particulièrement présentes en Europe de l'Est. Avec la fin de l'activité industrielle, ces paysages désormais hérités n'ont pu être considérés comme dignes d'intérêt qu'après une phase de deuil caractérisée par de nombreuses destructions destinées à tourner la page d'une époque industrielle symbole d'échec. Ainsi, en fonction de l'intensité et de la durée de la phase de deuil, le paysage de la ville-usine a pu être nié et détruit, partiellement ou intégralement protégé. Cette variété de réactions est liée à l'histoire industrielle et politique des territoires, mais surtout au jeu des acteurs, dans un dialogue à trois entre une population de plus en plus favorable à la préservation de la mémoire industrielle, une puissance publique qui a compris l'intérêt identitaire fédérateur de la préservation des paysages industriels hérités, et un secteur privé qui hésite à investir dans un paysage difficile à valoriser.The industrial city considered here is a factory-town, i. e. a city wholly created by one or several factories. The landscape approach allows to study the factory-town as a system, a set of interactive elements directly or indirectly related to industrial production. Among many recurrent landscape elements landscapes of factory-towns are fluctuating between two main categories : a tangled-landscape of slowly generated factory-towns, around rather small factories and an industrial-urban landscape otherwise very managed, born around large integrated mills, producing giant and consistent factory-towns particularly prevalent in Eastern Europe. With the end of the industrial activity, these now inherited landscapes were considered worthwhile only after a period of mourning. This period is characterized by waves of destruction in order to erase the signs of the failure of industrial era. Thus, depending on the intensity and duration of the period of mourning, the landscape of the factory-towns could be denied and destroyed, partially or fully protected. This large range of reactions is linked to the political and industrial history of the territories but mainly to the stakeholders' strategies, between local people more and more keen on the preservation of industrial memories, public authorities who understand the interest, in terms of identity and projects, of the preservation of inherited industrial landscapes, and the private sector, which is reluctant to invest in a landscape difficult to enhance and develop.
- Capital territorial et développement des territoires locaux, enjeux théoriques et méthodologiques de la transposition d'un concept de l'économie territoriale à l'analyse géographique - Guillaume Lacquement, Pascal Chevalier p. 490-518 Cette contribution étudie la manière de mobiliser le concept de capital territorial pour renouveler le questionnement géographique sur les mécanismes du développement des territoires locaux. Emprunté au courant de l'économie territoriale, ce concept conduit l'analyse géographique à penser l'articulation entre les différentes dimensions du développement territorial : la valorisation de ressources nouvelles, l'institution de réseaux de coopération et la gouvernance de territoires de projets. L'exercice de transposition conceptuelle est ici appliqué à l'analyse du programme européen LEADER, en tant que politique publique qui se fonde sur les paradigmes constitutifs du développement local. L'article revient tout d'abord sur les concepts mobilisés par les sciences sociales pour analyser le développement des territoires locaux. Puis, il privilégie l'approche monographique et l'étude de cas dans un pays d'Europe centrale, la Hongrie, pour mesurer l'activation du capital territorial par la caractérisation des formes de coordination de l'action collective en faveur du développement socio-économique à l'échelle locale. En cela, la démarche géographique questionne les sciences sociales sur la manière d'analyser l'innovation territoriale.This paper examines how to mobilize the concept of territorial capital to renew geographic inquiry into the mechanisms of development of local territories. Borrowed from the trend that evokes the territorial economy, this concept leads geographical analysis to consider the linkages between the different dimensions of territorial development : the appreciation of new resources, the establishment of networks of cooperation and the governance of project territories. The exercise of conceptual transposition is applied here to the analysis of the European LEADER programme, as a public policy based on the constitutive paradigms of local development. The article first discusses the concepts mobilized by the social sciences to analyze the development of local territories. It then adopts a monographic approach and a case study in a Central European country, Hungary, to measure the activation of territorial capital by characterizing the forms of coordination of collective action that favour socio-economic development at a local level. In this, the geographical approach poses questions for the social sciences on how to analyze territorial innovation.
- Imaginaire géographique et chronotope poétique : Mirèio de Frédéric Mistral (1859) - Lionel Dupuy p. 519-537 Nous proposons dans cet article de mettre en évidence et d'analyser le rôle fondamental que joue la géographie, déclinée dans les registres imaginaire, mythique et symbolique, dans la construction et la structuration du long poème provençal de Frédéric Mistral : Mirèio (« Mireille », 1859). Poursuivant l'approche réalisée par Marc Brosseau dans son essai Des romans-géographes, nous montrerons également comment dans ce poème, qui organise une géographie qui lui est propre, deux chronotopes poétiques peuvent être identifiés, et comment ils articulent le développement et la transformation du schème de la descente en schème de la chute.In this article, we aim at emphasising and analysing the prominent role played by geography in elaborating and structuring the long poem by Frédéric Mistral written in the Provençal language, Mirèio (Mireille, 1859), as exemplified at the imaginary, mythical and symbolic level. Following in the wake of Marc Brosseau's analysis in his essay Des romans-géographes, we will also show how in this poem, which organizes its own geography, two poetic chronotopes can be identified, and how they evoke the development and transformation of the scheme of descent into a scheme of fall.
- Les jeunes athlètes français : clubs et aires d'influence - Geoffrey Lassalle, Robin Recours, Jean Griffet, Christophe Gibout p. 441-465
Une rencontre avec…