Contenu du sommaire
Revue | Revue de l'histoire des religions |
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Numéro | tome 186, n°2, 1974 |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- L'auteur de la « Chronique de Séert » : Išō˂denaḥ de Baṣra - Pierre Nautin p. 113-126 Notre source principale pour l'histoire du christianisme dans l'Empire perse sous la dynastie des Sassanides est une chronique nestorienne, en langue arabe, appelée jusqu'ici « Chronique de Séert », du nom de la ville dont provient le manuscrit, parce que celui-ci, étant lacuneux, n'a pas conservé le nom de l'auteur. La présente étude montre qu'un autre chroniqueur nestorien, Elie de Nisibe, a puisé dans cette chronique l'essentiel de sa documentation sur les patriarches nestoriens de l'époque sassanide et qu'il nous indique à six reprises son auteur.
- La « Bête Glatissant » et le Graal. Les transformations d'un thème allégorique dans quelques romans arthuriens - Edina Bozóky p. 127-148 Cette étude examine l'évolution d'un thème de caractère religieux dans quelques romans médiévaux français du Graal. Le thème de la « Bête Glatissant », animal mi-merveilleux, mi-monstrueux, apparaît toujours lié au thème du Graal. Dans le "Perlesvaus", le premier roman où nous rencontrons cette bête, son « aventure » est en rapport étroit avec la symbolique chrétienne du Graal : l'animal symbolise le Christ sacrifié ; sa chair recueillie dans des récipients précieux nous rappelle le sang du Christ recueilli dans le Graal. Les autres éléments de cette scène (blancheur de l'animal, croix vermeille, vêtement blanc des personnages qui recueillent la chair, l'odeur suave qui se répand à l'endroit du sacrifice) correspondent aussi à des motifs importants de l'histoire du Graal racontée dans ce roman. Mais à partir du "Perceval" de Gerbert de Montreuil, la symbolique cohérente de l'aventure de la bête commence à perdre de son originalité. Les auteurs plus tardifs mettront l'accent sur l'élément fantastique de l'aventure et sur l'aspect monstrueux de la bête. A la suite de transformations successives ("Suite du Merlin" ; "Quête Post-Vulgate" ; "Perceforest"), la bête deviendra une créature diabolique, et sa quête, de caractère initiatique, constituera la contrepartie de la quête du Graal.
- Le Grand Œuvre, liturgie de l'alchimie chrétienne - Michel Noize p. 149-183 L'auteur, s'appuyant sur des textes représentatifs de ce courant de pensée, montre que bon nombre d'alchimistes de confession catholique établissaient et développaient des analogies très précises entre leur foi et les thèmes alchimiques. L'étude de ces comparaisons le conduit à conclure que l'alchimie sublime en christophanie ses mythes, sa spiritualité et ses pratiques. Anamnèse et eschatologie, célébration sacrificielle, réconciliation et sanctification universelles, le grand œuvre est l'accoucheur des achèvements métalliques comme la Messe est actualisation de la Rédemption pascale. Une attention particulière est portée au rôle du mouvement spatio-temporel qui permet à l'adepte, comme au chrétien, de s'affranchir des entraves du temps. L'alchimie était peut-être et involontairement une chimie embryonnaire et une métallurgie empirique. Bien plus et délibérément, elle fut une doctrine philosophique, une sotériologie, une ascèse spirituelle et un ensemble de pratiques rituelles faisant de l'Artifex un Hierourgos, analogue et confrère du célébrant eucharistique. Elle fut, enfin, une liturgie et un essai de connaissance de Dieu à partir de ce monde, complémentaire de la théologie qui interprétait le cosmos à partir de la Révélation.
Revue des livres
I. — Analyses et comptes rendus
- P. Henry et H.-R. Schwyzer. Plotini Opera, III : Enneas VI - M. Tardieu p. 185-187
- La Règle de saint Benoît. A. de Vogüé et J. Neufville (introd., trad. et notes) - Fontaine p. 187-193
- A. Badawi. Histoire de la philosophie en Islam - G. Vajda p. 193-205
II. — Notices bibliographiques
- H. Arvon. Le Bouddha - A. Bareau p. 206
- Abhinavagupta. Luce delle sacre Scritture - A. Bareau p. 207
- N. Sarma. Textes sanskrits et tamouls de Thaïlande - A. Bareau p. 207-208
- N. Hein. The Miracle Plays of Mathurâ - A. Bareau p. 208-209
- P. Bruntom. L'Inde secrète, (rééd.) - A. Bareau p. 209-210
- L. Frédéric. Le Shintô, esprit et religion du Japon - H. O. Rotermund p. 210-212
- Idries Shah. Les Soufis et l'ésotérisme - G. Vajda p. 212
- J.-C. Frère. L'Ordre des Assassins - A. Faivre p. 212-214
- J. P. Martin. El Espíritu Santo en los orígenes del cristianismo - Pierre Nautin p. 214
- W. Simonis. Ecclesia visibilis et invisibilis - Pierre Nautin p. 214
- J. Liébaert. Deux homélies anoméennes pour l'octave de Pâques - R.-G. Coquin p. 215-216
- Cyrille de Jérusalem. Catéchèses mystagogiques - R.-G. Coquin p. 216-217
- G. J. M. Bartelink. Callinicos. Vie d'Hypatios - A. Guillaumont p. 217-219
- J. B. Segal. Edessa, « The Blessed City » - A. Guillaumont p. 219-220
- P. Blet. Les assemblées du clergé et Louis XIV de 1670 à 1693 - J. Orcibal p. 220-222
- J. Saunier. Les Francs-Maçons - J.-P. Laurant p. 222-224
- R. Metz et J. Schlick (éd.). Les groupes informels dans l'Eglise - D. Tintant p. 224-225
- L. de Heusch. Le roi ivre, ou l'origine de l'Etat - M. Palau-Marti p. 225
- A. Adler et A. Zempléni. Le bâton de l'aveugle - M. Palau-Marti p. 225-226
- M. Sinda. Le messianisme congolais et ses incidences politiques - M. Palau-Marti p. 226
- L. Hurbon. Dieu dans le vaudou haïtien - M. Palau-Marti p. 227
- J. Marquès-Rivière. Amulettes, talismans et pantacles, dans les traditions orientales et occidentales - F. Secret p. 227-228
- H. Desroche. Les dieux rêvés - D. Tintant p. 228
- H. Desroche. L'homme et ses religions - D. Tintant p. 228
- R. Dadoun. Géza Róheim et l'essor de l'anthropologie psychanalytique - M. Palau-Marti p. 228-229
- R. Girard. La Violence et le Sacré - J.-P. Roux p. 229-231
- Chroniques - Antoine Guillaumont p. 232-234