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Le culte d'Héraclès-Melqart à Thasos (Hérodote 2.44) est antérieur à l'arrivée dans l'île, au début du VIIe siècle, des colons grecs. Le rapprochement fait par les Phéniciens du dieu Melqart de Tyr avec Héraclès, le héros, dut se fonder sur les éléments héroïques que l'une et l'autre biographies comportaient. Celle d'Héraclès est bien connue par les mythographes anciens ; en revanche, la vie et les œuvres de Melqart, dont le nom signifie « roi de la ville », ne peuvent être expliquées que par des textes ougaritiques qui font état des rois morts d'Ugarit comme de figures héroïques divinisées (rephaïm), par quelques inscriptions phéniciennes et grecques et par le texte de l''Histoire phénicienne de Philon de Byblos sur les Cabires. D'autre part, l'assimilation d'Apollon à Resheph permet de penser que les Phéniciens furent en contact avec les Grecs à une époque assez ancienne, car seule la figure d'un Apollon archaïque peut correspondre à celle du dieu phénicien de la mort et de la peste ; cela expliquerait le manque de popularité d'Apollon parmi les Phéniciens de Délos.

Traduction et étude d'une curieuse invocation musulmane. Le syncrétisme religieux qui la caractérise traduit, soit une permanence chrétienne en Afrique du Nord — renforcée par les installations portugaises et espagnoles à partir du XVe siècle —, soit une infiltration chrétienne due aux Morisques émigrés au Maghreb entre la prise de Grenade (1492) et leur expulsion d'Espagne (1609).

Erasme de Rotterdam (1469-1536) a pratiqué durant toute sa vie la méditation de la mort. Plusieurs de ses œuvres en sont profondément marquées. Son De praeparatione ad mortem, composé dans la tradition des artes moriendi, annonce et préfigure ce que sera sa propre mort. « Celui qui a bien vécu ne peut avoir une mauvaise mort » avait-il dit. Il précise que les derniers sacrements, aussi respectables qu'ils soient, ne sont pas indispensables au chrétien qui n'a pas de fautes graves à se reprocher. L'absence d'un prêtre à son chevet lors de ses derniers instants ne fait pas de lui un « chrétien sans Eglise ». En demeurant fidèle jusqu'à la mort à la ligne qu'il s'était tracée, Erasme n'étonne aucun de ceux qui connaissent son anticonformisme, son horreur des cérémonies en même temps que son attachement à l'essentiel.